De l’espace et du temps – Alastair Reynolds

En 2016, les éditions Le Bélial’ tentait un pari un peu fou: lancer une collection dédiées aux romans courts (environ une centaine de pages) et l’appeler judicieusement Une Heure Lumière. Ce format étant peu courant en France, beaucoup d’auteurs étrangers y figurent, même si le premier numéro fut Dragon de Thomas Day. Huit ans plus tard, la collection compte désormais 50 numéros et plusieurs hors-série. Le cinquantième opus vient de paraître, il s’agit de De l’espace et du temps d’Alastair Reynolds.

Dans un futur proche, une colonie s’est installée sur Mars. Dans le même temps, un virus militarisé fait des ravages sur Terre. La mission sur Mars n’a plus aucun contact avec la Terre. John Renfrew, géologue de l’expédition, assiste impuissant aux décès de ses compagnons. Après la mort de Katrina Solovyova, il se retrouve seul sur Mars, désespérément seul puisque la Terre reste silencieuse. Renfrew a de quoi survivre longtemps (et pas que grâce à des patates). Mais à quoi bon quand on est le dernier représentant de l’espèce humaine? Renfrew s’interroge, passe son temps en lectures, discussions avec un mystérieux musicien excentrique jouant sur un mystérieux piano blanc, un Bösendorfer qui lui apparaît de temps à autre. Renfrew va décider de se lancer dans une quête de connaissance à travers l’espace et le temps.

Voilà le pitch de départ de cette novella, un scénario qui a de quoi donner des sueurs froides en s’imaginant à la place de John Renfrew et en se demandant comment on réagirait à sa place. Si le début du récit fait penser à Seul sur Mars, la suite change vite de ton puisque personne n’est là pour répondre à Renfrew ou tenter de le sauver. Le récit s’oriente en effet vers une quête de connaissances, voyage initiatique où le titre du roman prend tout son sens. Dans cette partie, il y a beaucoup de théories scientifiques, de notions pointues, mais on arrive à suivre l’histoire. Même si Alastair Reynolds instille un peu d’humour dans son roman, il ressort une certaine froideur dans le récit.

De l’Espace et du Temps est ainsi un roman qui part d’un postulat assez glaçant et offre un voyage au cœur de l’humanité et de l’univers, proposant de nombreux questionnements et réflexions.

Autres avis: l’épaule d’Orion, les lectures du maki, navigatrice de l’imaginaire,

Auteur : Alastair Reynolds

Traduction : Laurent Queyssi

Édition : Le Bélial’, coll. Une Heure-Lumière

Parution: 21 mars 2024

Mars, d’ici deux décennies…
Au début, ils ont cru pouvoir y échapper. Jusqu’à ce que la Catastrophe, un virus militarisé qui a fauché l’humanité en un temps record, frappe la colonie à son tour. Aussi, depuis qu’il a inhumé Katrina Solovyova, John est seul, il ne reste plus que lui. Lui et Pavonis Mons, qu’il contemple à travers une baie blindée. Et aussi ce mystérieux piano blanc, un Bösendorfer — et ce non moins mystérieux musicien excentrique aux lunettes ridicules qui lui parle parfois… Que faire, lorsque vous êtes l’ultime représentant de votre espèce ? En finir une bonne fois pour toutes ? Ou entreprendre la plus magnifique des quêtes, la plus vertigineuse, la plus sidérante des aventures ? John Renfrew est le dernier être humain. Le dépositaire de l’esprit de découverte et de la soif de savoir de l’humanité tout entière. Et il a un univers à explorer…

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