L’homme qui voulait tuer l’empereur – Thomas Day

Parfois en fouillant dans sa liseuse, on fait d’étranges découvertes comme ce roman de Thomas Day que j’avais complètement oublié faire partie de ma pile à lire numérique. Puis, comme on regarde la série Shogun en ce moment, je me suis lancée. Ce roman avait dans un premier temps été publié sous forme de nouvelle en 2003 dans la revue Bifrost. L’homme qui voulait tuer l’empereur se déroule dans le même univers que La voie du sabre, plusieurs années après. On retrouve quelques mentions au premier opus mais les deux ouvrages sont parfaitement indépendants.

Le roman se déroule dans un japon d’inspiration médiévale fantastique. Les termes techniques, les traditions, les manières de vivre, la société correspondent à ce que l’on connaît du Japon du XVIIe siècle. Mais l’auteur a ajouté des éléments de fantasy à son univers, comme des démons, et son japon s’appelle l’Empire des Quatre Poissons-Chats. L’univers est toujours aussi plaisant à retrouver.

Cette fois, l’histoire met en scène le jeune seigneur Ichimonji Daigoro, marié et père, mais ayant aussi une superbe concubine, Reiko. L’empereur-dragon jette son dévolu sur Reiko mais Daigoro refuse de s’en séparer. L’Empereur décide alors de donner une leçon à son sujet et fait tuer toute la famille de Daigoro et assiège sa forteresse. Daigoro n’ a qu’un désir: se venger. Un puissant démon va sauter sur l’occasion et posséder Reiko pour proposer à Daigoro de l’aider dans sa quête de vengeance et mettre fin au règne et à la vie de l’Empereur. Lors de son voyage, Daigoro sera accompagné par le démon et par un bretteur libertin français ayant un objectif personnel à accomplir.

Le gros problème des suites, qu’elles soient au cinéma ou en littérature, est d’être comparées à leur prédécesseurs. Et il faut bien l’avouer, L’homme qui voulait tuer l’empereur est bien inférieur à La voie du sabre. Certes, on y retrouve plusieurs éléments qui avait fait du roman un succès, comme la plume de Thomas Day très accrocheuse, ou l’univers fort réussi. Mais l’intrigue est trop simple, une histoire assez banale de vengeance et aurait mérité d’être étoffée. Les personnages ne sont pas assez détaillés ni attachants. Le protagoniste principal est seulement motivé par 2 choses: le sexe et la vengeance. Il semble n’avoir aucune considération pour ce qui est arrivé aux siens, à son clan, et même à Reiko avec qui il continue d’avoir des relations alors qu’il sait pertinemment qu’elle est possédée par un démon. Il faut attendre longtemps avant que Daigoro devienne vraiment intéressant et attachant, ce qui est assez dommage. Les personnages secondaires sont prometteurs mais beaucoup trop en retrait, que ce soit Reiko ou le démon qui la possède, ou le bretteur français.

Pourtant plusieurs choses sont bonnes dans ce roman comme les motivations du démon du feu et la thématique des déités, le côté mythologie vraiment bien trouvé et fascinant ou encore le majestueux Château-Céleste où se trouve l’Empereur. Le roman est parfaitement documenté également et la fin fort réussie. Il est vraiment dommage que l’auteur n’est pas pris plus de temps à détailler certains points, soit aller trop vite sur certains passages, et que la première partie du roman contienne trop de scènes de sexe racoleuses qui n’apportent rien à l’histoire ou aux personnages.

Ainsi, L’homme qui voulait tuer l’empereur est une lecture plaisante grâce à la plume de Thomas Day et à son univers passionnant. Malheureusement, plusieurs points viennent gâcher cette bonne impression et font que le roman n’arrive pas à la hauteur de La voie du sabre.

Autres avis: Apophis, Boudicca,

Auteur: Thomas Day

Éditions: Folio SF

Parution: 07/04/2005

En refusant de faire don à l’Empereur de sa concubine, la sublime Shirôzaemon Reiko, le seigneur Ichimonji Daigoro a signé l’arrêt de mort de son clan. Unique survivant de la terrible bataille qui a vu son nom définitivement rayé de la surface du Poisson-Chat Kyûshû, Daigoro ne doit sa vie qu’à l’intervention d’un démon : le feu primordial, désormais incarné dans celle qui fut son amour. Et maintenant il ne souhaite plus qu’une chose, tuer l’Empereur-Dragon à l’origine de toute cette tragédie. Mais on n’arpente pas impunément la Voie de la Vengeance. Accompagné de son étrange allié et d’un infréquentable bretteur gaijin, Daigoro découvrira dans les entrailles du Mont Fuji le prix de ses funestes desseins.
Quarante ans après La Voie du sabre, dans un Japon du XVIIe siècle où la magie et les dragons existent, voici l’histoire édifiante d’Ichimonji Daigoro, l’homme qui voulait mettre l’Empire à feu et à sang.

10 commentaires

  1. Je vais donc m’en rester à Shogun qui est une vraie bonne surprise. Je pensais que c’était 100% une fiction et je me découvre à faire des liens avec ce que j’ai découvert du XVIIe japonais grâce à des titres comme Le Chef de Nobunaga. J’aime beaucoup.

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