The Midnight Club

The Midnight Club est une série télévisée américaine en 10 épisodes créée par Mike Flanagan et Leah Fong. Elle est diffusée sur Netflix comme les précédentes séries de Mike Flanagan. Il s’agit de la libre adaptation du roman pour jeunes adultes The Midnight Club de Christopher Pike, paru en 1994 aux États-Unis. Le casting est composé essentiellement de nouvelles têtes. On retrouve deux jeunes acteurs (Igby Rigney et Annarah Cymone), Samantha Sloyan et Zach Gilford de Midnight Mass ainsi que Henry Thomas et Rahul Kohli dans des petits rôles. On note aussi la présence de Heather Langenkamp dans le rôle du Dr Georgina Stanton. L’actrice avait joué dans Les griffes de la nuit et Les Griffes du Cauchemar qui mettait en scène des adolescents internés dans un hôpital psychiatrique suite à leurs cauchemars liés à Freddy Krueger.

Ilanka habite à Sacramento, c’est une élève brillante. En 1994 à quelques mois de ses 18 ans, on lui diagnostique un cancer de la thyroïde. En phase terminale, elle choisit d’intégrer le centre de soins palliatifs de Brightcliffe dirigé par le Dr Georgina Stanton et situé dans un grand manoir en bord de mer. Elle fait connaissance avec les sept autres pensionnaires du centre et participent avec eux au Midnight Club. Les jeunes se retrouvent dans la bibliothèque à minuit pour se raconter des histoires effrayantes de leur cru, malgré le couvre-feu en vigueur dans l’établissement. Parallèlement, Ilanka a des visions étranges qui semblent être liées à d’anciens pensionnaires des lieux, et s’intéresse à Julia Jayne, une ancienne pensionnaire qui aurait guéri miraculeusement suite à son passage à Brightcliffe.

On retrouve dans The Midnight Club des thématiques chères à Mike Flanagan, le deuil, l’horreur, les vieux manoirs au passé mystérieux, la foi. Au travers des différentes histoires racontées par chacun des jeunes, on trouve un hommage à l’art du storytelling. Chaque épisode est centré sur un pensionnaire et sur une histoire flippante plus ou moins longue. Les récits vont du thriller macabre, à l’histoire surnaturelle en passant par le film noir ou l’aventure spatio-temporelle. C’est une manière de montrer la diversité du genre et de leur rendre hommage. Ces récits rythment la série et permettent d’en apprendre plus sur les vies personnelles des différents protagonistes avant la maladie. Toutes ces histoires dans le récit sont intéressantes, bien écrites et prennent presque le dessus sur l’intrigue principale somme toute assez simple. Les années 90 sont également bien retranscrites autant dans l’atmosphère que dans les différents hommages présents (William B. Davis et X Files, la musique, le cinéma fantastique…).

Ces jeunes choisissent de passer par l’imagination pour se raconter, pour parler de leur rapport à la mort, eux si conscients que leur fin est proche. Le charisme et la justesse des acteurs et actrices injectent une sacrée dose de sensibilité au récit. The Midnight Club n’est pas une série qui fait peur ( même si le premier épisode de la série, Le Dernier Chapitre, détient le record du plus grand nombre de « jumpscares », au nombre de 21) et joue finalement beaucoup plus avec notre corde sensible. En utilisant leurs récits pour se mettre à nu, ces jeunes soulagent leur peine et exorcisent la mort. Tous ces jeunes sont formidablement écrits et interprétés avec une mention spéciale pour Anya, jouée par Ruth Codd. Le sujet est très difficile à expliquer, mais la série trouve une manière intelligente de traiter l’idée de la mort chez les jeunes. On s’attache très vite à tous ces personnages malmenés par la vie, on vibre avec eux, on a peur, on rit parfois et on pleure. Mike Flanagan montre ainsi une autre facette de son talent, plus émotionnelle et moins spectaculaire.

Pour le moment, on ne sait pas si la série sera renouvelée pour une seconde saison. Des questions sont laissées en suspens et les dernières minutes introduisent des rebondissements un peu too much. La série appartient au domaine du fantastique, avec une hésitation concernant l’existence du surnaturel. Cependant, ce n’est pas l’essentiel dans The Midnight Club. Ce qui est au cœur de la série et qui nous touche est de voir évoluer ces jeunes pensionnaires, de voir les relations qui se créent entre eux, l’amitié qu’ils se portent, leur vie qui bascule, et l’émotion qui se dégage de tout cela. The Midnight Club n’est peut-être pas la plus grande réussite de Mike Flanagan, mais c’est une très belle série, superbement écrite, interprétée et mise en scène.

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