Le Sang des Parangons – Pierre Grimbert

Pierre Grimbert revient avec un nouveau roman, Le Sang des Parangons, édité chez Mnémos, qui avait publié son Secret de Ji qui le propulsait en 1998 comme auteur à succès de fantasy française. Ce livre avait été pour moi une superbe découverte, lecture plaisir qui m’avait fait renouer avec la fantasy. J’avais ensuite lu le deuxième cycle de Ji, puis celui des Arpenteurs. Autant dire que j’attendais avec intérêt ce nouveau roman.

Le livre se situe dans un univers fantasy dont on ne sait pas grand-chose, si ce n’est que les divers peuples sont soumis à des événements cataclysmiques, suite à quoi une expédition est organisée pour aller visiter le palais des dieux, se situant sous une montagne. Chaque peuple envoie ainsi un émissaire pour le représenter, et les aptitudes de tous ces champions, ou parangons, devront réussir à triompher des périls pour arriver à raisonner les dieux. Plusieurs expéditions précédentes, moins bien organisées, semblaient avoir été des échecs, personne ne revenant vivant de la montagne, qui a même la capacité de rejeter à sa surface les cadavres des prétendants…

Le roman s’ouvre donc peut de temps avant le départ officiel de l’expédition, et on découvre plusieurs personnages tour à tour, et certains semblent bien mal embarqués pour affronter les périls. Si on trouve bien quelques guerriers aguerris, des chevaliers, il y a aussi un bonze nu, une mendiante, une marchande, une espèce de géologue, des nobles, une courtisane… Pas forcément le profil d’aventurier ou de baroudeur. Le groupe est donc hétéroclite, mais c’est aussi ce qui est censé faire sa force. Après un cérémonial rapide, la troupe pénètre donc par des portes magistrales, et s’enfonce dans la montagne, qui se révèle vite être un milieu très complexe, percé de multiples galeries et salles, et peuplé de pas mal de choses…

Chaque chapitre suit le point de vue d’un seul personnage du groupe, et tout sera vu par ses yeux et son ressenti. Procédé choral assez fréquent, mais qui marche bien ici et donne un certain dynamisme à l’histoire. J’ai juste eu peur dans la première partie du roman de retrouver la mécanique déjà lue dans Notre Dame des Loups d’Adrien Tomas, et du coup je me suis assez peu attaché aux personnages. Les parangons suivis sont variés, mais on est pus souvent à la place d’un érudit que d’un guerrier, cela donne plus de profondeur à la réflexion, amenant plus de peur, de questionnement. Un des grands thèmes du livre est la dynamique du groupe dans l’adversité, on se pose souvent des questions sur les choix des personnages, qui interrogent aussi le lecteur. L’entraide a une place prépondérante, mais dans certains moments les rivalités ou les égos restent plus forts que tout.

L’histoire en elle-même suit un déroulement qui va crescendo dans l’oppression et l’horreur. On se retrouve dans une sorte de donjon, avec beaucoup d’embûches différentes, presque un peu trop. Je m’attendais un peu à la fin, mais elle est assez bien amenée et fonctionne bien.

Le sang des parangons est donc un pur livre de fantasy, récit d’une expédition désespérée regroupant des êtres bien singuliers, pas des anti-héros, mais pas forcément ceux que l’on imagine réussir ce genre de quête. Un bon moment de lecture même s’il ne renouvèle pas le genre.

Autres avis: Elbakin, Fantasy à la carte, les fantasy d’Amanda,

Auteur: Pierre Grimbert

Éditions: Mnémos

Parution: 26/08/2022

Le monde des hommes est en train de s’effondrer. Et toutes les prières, tous les sacrifices, semblent incapables d’y remédier. L’humanité assiste, impuissante, à son crépuscule. Une dernière chose doit cependant être tentée. Une folie, à la hauteur de cette situation désespérée.

Chaque nation, chaque territoire a ainsi désigné son champion. Certains sont des sages, des savants, ou des dévots. D’autres sont des mercenaires, des aventuriers ou des chevaliers. Il y a même des rois et des reines… Ils ne se connaissent pas, ils ont parfois des intérêts contraires, mais ils ont été réunis pour former le groupe des parangons. Une escouade d’exception dont la mission représente la dernière chance de survie de leurs peuples respectifs.

Ensemble, ils vont devoir pénétrer la montagne sacrée, siège du palais souterrain des dieux. Et s’ils parviennent jusqu’aux éternels, malgré les dangers légendaires que renferme cet endroit, ils devront les convaincre de sauver leur monde agonisant. En les suppliant… ou bien en les défiant, si nécessaire.

Mais combien de parangons verront leur sang versé sur le chemin, pour permettre aux autres de continuer ?

En restera-t-il un seul, qui pourra prouver que l’humanité mérite vraiment d’être sauvée ?

7 commentaires

  1. J’ai adoré 🙂 J’ai trouvé ça très sympa de changer de narrateur à chaque chapitre sans y revenir ensuite. Les personnages ont des profils variés et c’est vraiment immersif, même si, comme tu le dis bien, ça ne révolutionne pas le genre.

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    • Merci pour ton commentaire. Effectivement le panel de personnages est très diversifié, certains sont plus attachants que d’autres, mais c’est un des intérêt majeur du livre.

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