La saison 4 de Stranger Things aura mis 3 ans à nous parvenir après la précédente à cause de la pandémie mondiale qui a considérablement retardé le tournage. Pour cette nouvelle saison comportant 9 épisodes, Netflix a choisi de les répartir en deux volumes, le premier comptant sept épisodes sortis le 27 mai et le deuxième, deux épisodes sortis le 1^er juillet. La particularité des épisodes est également d’avoir une durée très longue pour une série, oscillant entre 1h10 et 2h20 pour le dernier. Le casting principal reste inchangé avec cependant l’arrivée de plusieurs nouvelles têtes.

Glissement vers l’horreur

Après une saison 3 pas top, notamment du fait d’un manque de rythme et de surprises, la série était attendue au tournant. La précédente se terminait sur un éclatement géographique des principaux protagonistes : Joyce, Will, Jonathan et Onze ont donc déménagé en Californie afin de démarrer une nouvelle vie loin des horreurs vécues à Hawkins, mais Onze a perdu ses pouvoirs. Hopper a disparu, présumé mort. Le reste de la bande est toujours à Hawkins, essayant de mener une vie normale. Ce qui bien entendu ne va pas être le cas, plusieurs jeunes sont victimes de visions funestes avant de trouver la mort dans d’étranges circonstances. Les protagonistes ont grandi, sont devenus des adolescents et la série évolue avec eux, prenant un virage beaucoup plus effrayant. On retrouve une ambiance proche du film Les Griffes de la nuit de Wes Craven en 1984. Vecna, l’entité maléfique, agit sur l’inconscient des personnes en leur envoyant des pensées et images morbides, comme le faisait Freddy Krueger dans les cauchemars. On retrouve d’ailleurs Robert Englund (l’acteur des Freddy) au casting dans le rôle de Victor Creel. Plusieurs éléments renvoient au film, comme la manière dont Vecna tue ses victimes ou encore son apparence et ses mains pourvues de longues griffes. Les autres créatures présentes dans les premières saisons sont toujours là, mais c’est surtout l’aspect proche des films de slasher qui donne un coté plus sombre.

Trop de personnages ne les tue pas

Les protagonistes étaient déjà nombreux et de nouveaux font leur entrée. A cela se rajoute l’éclatement géographique qui créé beaucoup trop d’arcs narratifs. Surtout qu’il faut bien l’avouer, certains sont franchement plus intéressants que d’autres. Toute la partie en Russie avec Hopper est longue, même si Enzo et Yuri sont des personnages sympathiques. Même chose pour Will, Jonathan et Mike. On a l’impression que les scénaristes ne savent pas quoi faire d’eux et se contentent de les balader. L’axe sur Onze est plus intéressant mais assez confus par moments, et plutôt prévisible. Le plus intéressant est clairement ce qu’il se passe à Hawkins avec l’enquête pour comprendre qui est vraiment Vecna et tout ce qui a trait au manoir. Certains passages sont trop longs, à force de vouloir donner un peu de matière aux différents arcs. Surtout que les frères Duffer ont du mal à se séparer de leurs protagonistes principaux (mais pas les nouveaux venus pourtant, surtout ceux à cheveux longs). Clairement, il y a trop de personnages dans la série, cela explique en partie la très grande durée des épisodes et les longueurs présentes dans tous les épisodes.

Des références en veux tu en voilà

Un des éléments de la série a toujours été ses nombreux clins d’œil : aux années 80, aux films (Aliens, ET, The Thing…) et romans (Ça, et autres livres de Stephen King) de cette époque, à la musique, aux jeux de rôle. Bien entendu, on ne change pas une recette qui marche. La référence à Vecna vient du jeu de rôle Donjons et Dragons pratiqué par la bande des 4 depuis le début. Vecna était un puissant sorcier devenu liche, ce qui colle assez bien. Le personnage d’Eddie Munson a été inspiré par de nombreux faits réels dont l’histoire des West Memphis Three, trois jeunes adolescents accusés et condamnés en 1994 pour des meurtres de jeunes garçons sans aucune preuve et sous fond d’accusations satanistes liées à leur apparence. On retrouve ces thématiques avec Eddie, accusé de faire partie d’un club sataniste, d’écouter de la musique de l’enfer et de pratiquer sous couvert de jeux des activités de sectes. Eddie est à l’origine d’une des scènes les plus réussies de cette saison avec le solo de guitare sur Master of puppets de Metallica dans le dernier épisode. Autre scène parfaitement exécutée, celle de Max dans l’épisode 4 et la chanson de Kate Bush, Running up that hill.

Certes, cette saison 4 de Stranger things est longue, il y a trop d’arcs narratifs et certains n’apportent rien à l’histoire, les inspirations se voient, on devine facilement certains points. Mais on ne peut pas lui retirer certains passages vraiment géniaux, la complicité des personnages (Eddie et Dustin, Steve et Dustin, Steve et Robin), le fait d’aborder des choses que l’on voit rarement et qui parlent à tout amateur de pop culture et puis ce personnage d’Eddie Munson et Master of puppets!