Les dents de lait de Hélène Bukowski

Les dents de lait, qui est sorti aux Éditions Gallmeister le 19 août, est le premier roman de l’autrice allemande Helene Bukowski. C’est un roman que l’on peut classer en dystopie, présentant un avenir sombre avec quelques éléments étranges.

Le roman ressemble à un conte inquiétant et mélancolique. L’univers est très peu esquissé, l’histoire se concentrant sur la relation entre les personnages. Cela va bien avec l’atmosphère du roman mais j’avoue que j’aurai bien aimé avoir quelques éléments en plus, tant il reste de questions sans réponses à la fin de la lecture.

Skalde et sa mère Edith vivent dans une région coupée du reste du monde après que les habitants aient décidé de faire sauter l’unique pont qui les reliait au reste du monde. Ils ont pris cette décision pour protéger leur communauté du chaos extérieur et empêcher les étrangers de venir. Depuis, ils vivent en complète autarcie, en s’échangeant les ressources dont ils ont besoin pour vivre. La région où les personnages vivent fait penser à une île ou à un pays du Nord d’après les petits indices disséminés dans le roman. Le soleil, le beau temps ne sont plus d’actualité et la chaleur règne en maitre. La vie est rude pour tous et personne ne croit plus en l’avenir. Mais un jour, Skalde trouve une enfant aux cheveux roux dans une clairière, et décide de la recueillir contre l’avis de sa mère. Elle choisit tout d’abord de la cacher car elle craint la réaction de la communauté à l’arrivée d’une étrangère parmi eux.

Le roman est raconté à la première personne par Skalde qui n’a connu rien d’autre que ce monde où le désastre écologique a amené le chaos et la régression. Les technologies ne sont plus trop d’actualité, l’argent n’a plus cours, et la communauté semble revenue en arrière dans le temps. Skalde vit seule avec sa mère qui est pour le moins étrange. Leur relation est très difficile et tendue, presque nocive. Les réactions de Edith sont vraiment bizarres, elle apparait comme très mystérieuse. Les femmes sont mises à l’honneur dans ce roman, où tous les personnages principaux sont féminins.

Le roman est très immersif, l’écriture est fluide et prenante. Les chapitres sont courts et s’enchainent rapidement, rendant le roman difficile à lâcher. Une fois commencé, on veut connaitre la suite et la fin. L’autrice aborde beaucoup de thèmes: l’écologie, mais aussi les peurs et superstitions qui hantent la communauté, les légendes qui passent avant la raison, l’acceptation de soi et des autres. En abordant autant de thématiques, beaucoup de questions voient le jour dans l’esprit du lecteur mais beaucoup restent sans réponse. On se dit que l’autrice aurait pu aller plus loin, apporter quelques réponses et le roman aurait gagné en profondeur.

Les dents de lait est un roman étonnant et terriblement prenant. C’est un conte très sombre sur la peur et les différences de toutes sortes. En prenant la forme d’un huis-clos oppressant sous fond de dérèglement climatique, l’autrice offre un beau récit avec peu d’espoir. J’aurais juste aimé un peu plus de réponses à certains faits pour ne pas avoir une impression d’inachevé.

Autres avis: Yogo, Pamolico, Lohrkan

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En papier

Autrice: Helene Bukowski

Éditeur : Gallmeister

Parution :19/08/2021

Skalde et sa mère Edith vivent dans leur maison isolée à l’orée de la forêt. L’adolescente n’a jamais vu le bleu du ciel : leur région est en proie au brouillard et à la sécheresse depuis si longtemps. Les derniers habitants du coin, après avoir fait sauter l’unique pont qui les reliait au reste du monde, espèrent ainsi que leur autarcie volontaire les protègera du chaos.
Un jour, Skalde découvre dans une clairière une enfant à la chevelure rouge feu. D’où vient-elle ? Comment a-t-elle pu arriver jusqu’ici ? Consciente de sa transgression, l’adolescente recueille la petite fille, sous le regard méfiant de sa mère Edith. Car les deux femmes ne se sont jamais vraiment intégrées à cette communauté pétrie de peurs et de superstitions.
Tandis que les villageois s’organisent, le trio devra bientôt faire face à une véritable chasse aux sorcières.

Cette chronique fait partie du challenge estival S4F3

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