
Après avoir publié À la pointe de l’épée fin 2019, les éditions Actusf continue de s’intéresser à Ellen Kushner en publiant cette fois, Thomas le Rimeur. Ce roman de fantasy est paru en 1990 et a gagné le prix World Fantasy du meilleur roman et le prix Mythopoeic en 1991. Thomas le Rimeur est un roman polyphonique s’inspirant d’une ballade écossaise racontant le séjour d’un joueur de harpe au pays de Faërie (le pays des cave trolls est beaucoup mieux).
Notre histoire commence en Angleterre au XIIIe siècle. Un jeune homme vient frapper à la porte d’une petite maison isolée pour s’y abriter du mauvais temps. Il s’agit de la chaumière de Meg et Gavin, qui l’accueillent chaleureusement, lui offrant le gite et le couvert. Le couple de fermiers sans enfants se prend d’affection pour Thomas qui voyage avec sa harpe de château en château pour distraire les grands de ce monde. Ils l’accueillent ainsi régulièrement au fil des pérégrinations du ménestrel. Thomas tisse aussi un lien fort avec Elspeth, la jeune voisine de Meg et Gavin. Malheureusement, un jour, Thomas disparait sans laisser de traces et en oubliant sa harpe.
Ce roman reprend une histoire assez classique sur le séjour d’un jeune homme au pays des fées. C’est un roman d’ambiance où il ne faut pas chercher de combats épiques ou d’actions. Le rythme est assez lent et l’intrigue n’est pas très soutenue. Cependant, l’autrice s’amuse avec les mondes qu’elle met en place, celui des fées, très différent du notre, tout en subtilités. Thomas a bien du mal à se faire à ce changement de mondes entre celui de l’Angleterre paysanne du XIIIe siècle, celui des nobles et finalement celui des fées.
Pour construire son récit, l’autrice a opté pour quatre points de vues différents, celui de quatre personnages qui se relaient pour raconter l’histoire du Rimeur. Le premier narrateur est Gavin, suivi par Thomas pour la partie se déroulant en Faërie, puis Meg et enfin Elspeth. Chaque personnage a une voix qui lui est propre, un langage différent et un ton bien à lui. Meg et Gavin parlent à la manière des paysans tandis que Thomas a un langage plus sophistiqué du fait de son métier. Le récit comprend également des extraits des chansons de Thomas. Ellen Kushner adapte ainsi sa plume en fonction des protagonistes, offrant tour à tour simplicité, passion, poésie et musicalité au texte. Le roman est aussi marqué par l’évolution de son personnage principal Thomas au contact du couple Meg et Gavin, mais aussi de Elspeth. Ces quatre personnages sont très réussis, chacun dans leur genre apporte beaucoup au récit.
Thomas le Rimeur est un roman à l’intrigue classique mais qui sait se faire envoutant et poétique. Il pourra dérouter des lecteurs plus adeptes de fantasy tournée vers l’action par son rythme assez lent. Cependant, le charme arrive à agir et on se prend à cette histoire de voyage entre les mondes, en rêvant aux paysages de la lande anglaise, à des ballades chantées lors des veillées d’automne quand la nuit devient plus longue.
Autres avis: Fantasy à la carte, Boudicca, Elbakin,
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Autrice: Ellen Kushner
Édition: Actusf
Traduction: Béatrice Vierne
Parution: 21 mai 2021
Thomas est un poète talentueux et insouciant, qui parcourt le monde au gré de ses envies. Mais quand il accepte le baiser de la Reine des Elfes, celle-ci l’emporte pendant sept années dans un pays aussi magique qu’inquiétant. Thomas devient alors le pion de la Reine, autant que de la partie qui l’oppose au Chasseur…
Cette chronique fait partie du challenge estival S4F3

Le charme et la poésie du titre m’attirent, mais j’ai peur de ce rythme lent que tu décris. Seule solution : tester 😄
Merci pour ta chronique.
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Le rythme va bien avec le genre du roman. C’est juste qu’il ne faut pas s’attendre à de la fantasy tournée vers l’action. Mais c’est une belle lecture, tu as raison de tester 🙂
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C’est un texte que je compte lire, j’avais beaucoup aimé mon premier contact avec cette autrice suite à ma lecture d’à la pointe de l’épée ! Ta chronique me fait dire qu’il est temps que je m’arrête dessus en librairie :p
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Les deux romans sont assez différents. Mais la plume de l’autrice est toujours aussi impressionnante.
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Ca m’intéresse par sa thématique mais j’avoue que je n’avais pas aimé A la pointe de l’épée donc bon….
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Comme je disais, les deux romans sont vraiment différents par beaucoup de points. A toi de voir
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J’en garde un très bon souvenir, je trouve ça chouette que les romans de l’autrice soit réédités ! J’aime beaucoup ce qu’elle écrit, même si ce roman-ci n’a pas grand chose à voir avec « A la pointe de l’épée »
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Les deux romans sont vraiment différents je suis d’accord.
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Je sais quel ancêtre sortir de ma PAL quand j’aurai besoin d’une ballade celte envoûtante. Merci de remettre en lumière ce titre qui prend honteusement la poussière chez moi!
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Pour la période d’halloween, en automne c’est parfait 🙂
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