
En 2019, la série Love, death and robots nous avait mis une sacrée claque visuelle avec une anthologie de 18 courts métrages d’animation. La série a été renouvelée et une saison 2 est diffusée depuis le 14 mai sur Netflix. Cette saison 2 contient seulement 8 épisodes, mais une saison 3 est déjà annoncée. Jennifer Yuh Nelson, la co-réalisatrice de Kung Fu Panda 2 et 3 a supervisé les épisodes de cette nouvelle saison avec le but de réduire l’écart de qualité d’un épisode à l’autre. C’est ce qui aurait poussé la production à réduire le nombre d’épisodes afin d’assurer une même qualité de narration et d’animation. Love, Death & Robots est une série de courts métrages animés dans les différents genres de l’imaginaire, elle a été créée par le réalisateur Tim Miller et produite par David Fincher. Du côté des studios d’animation, il y a pas mal de studios européens dont les Français d’Atoll Studio et d’Unit Image, les Anglais de Passion Animation Studios, Axis Studios et Blink Industries, mais aussi la boîte américaine de Tim Miller, Blur Studio, qui était déjà à l’œuvre sur la saison 1.

Le robot et la vieille dame (Automated Customer Service): basé sur une histoire de John Scalzi, ce court métrage donne l’impression de voir du Pixar en plus trash. Une vieille dame vit paisiblement avec son petit caniche et son robot ménager comme à peu près toute la ville où elle habite. Soudainement et sans raison son robot se met à dérailler et veut la tuer. C’est drôle, avec une critique des centres d’appel après service, et de la domotique poussée à l’extrême. On passe un bon moment.
Ice : d’après une nouvelle de Rich Larson, on suit l’histoire de Sedge, un adolescent de 16 ans « non-augmenté », et de son frère qui lui bénéficie de capacités supérieures. Ils vivent sur une petite colonie établie sur une planète gelée. Sedge va rejoindre les amis augmentés de son frère et assister à un spectacle hors du commun. L’animation est très différente des autres, rappelant celle de L’Œuvre de Zima, et c’est le même studio à l’œuvre. Elle peut ne pas plaire mais a le mérite de se démarquer des autres et d’offrir de belles images à la fin du court métrage.
Groupe d’intervention (Pop Squad ): d’après Paolo Bacigalupi, une nouvelle du recueil La fille-flûte et autres fragments de futurs brisés, ce court métrage se déroule dans un futur assez sombre où il semble pleuvoir très souvent, ce qui donne de faux airs de Blade Runner. Les naissances sont interdites pour contrôler les ressources disponibles et les gens vivent très longtemps. L’agent Briggs appartient à une brigade de régulation de la population et son travail commence à lui peser. Visuellement magnifique, cette histoire interroge sur l’immortalité et tout ce qu’on est prêt à sacrifier pour l’obtenir.
Snow et le désert (Snow in the Desert): d’après Neal Asher. Dans un futur lointain, Snow, un homme albinos et doté de capacités de régénération hors du commun est recherché par de nombreux chasseurs de primes. L’action se déroule dans des paysages désertiques où l’eau est un bien très rare. Il y a un petit côté western, beaucoup d’actions et une belle relation entre deux personnages hors du commun. A nouveau, c’est visuellement bluffant et magnifique.
De si hautes herbes ( The Tall Grass ): d’après Joe Lansdale. Changement de registre avec cette histoire horrifique où le personnage principal a de faux airs de H.P.Lovecraft qui n’aurait pas renié les créatures présentes d’ailleurs. Un passager d’un train décide d’aller fumer à l’extérieur quand son train s’arrête inopinément au milieu d’un vaste champs de hautes herbes. D’étranges lumières attirent son attention au milieu du champ. Les créatures sont assez terrifiantes. Pas mémorable mais ça se laisse regarder.

La surprise de Noël (All Through the House): d’après Joachim Heijndermans. Une très bonne surprise que ce court-métrage qui tranche avec le reste. Deux jeunes enfants attendent la venue du père noël en ce 24 décembre. Après avoir entendu des bruits, ils descendent discrètement pour voir le grand barbu mais c’est autre chose qu’ils vont découvrir. Excellent de bout en bout, très drôle et surprenant. J’adore la phrase de fin.
Module de secours (Life Hutch): d’après Harlan Ellison. A nouveau une histoire de robot détraqué mais en plus flippant et moins drôle que la version Scalzi. Un soldat s’écrase sur une planète suite à un combat spatial. Sa réserve d’oxygène est dangereusement basse. II trouve refuge en urgence dans un abri où se trouve un robot victime d’une malfonction. C’est visuellement magnifique mais on l’oublie assez vite une fois regardé.
Le géant noyé (The Drowned Giant): d’après J.G. Ballard. Une histoire simple mais qui sort du lot avec une pointe d’humour à la toute fin. Sur une côte anglaise, un géant est retrouvé échoué sur la plage. Il devient l’attraction des habitants avant de perdre peu à peu tout intérêt. Il y a un côté poétique dans la contemplation des paysages ou encore du géant ainsi qu’une réflexion sur le corps humain et l’aspect éphémère et vite oublié des choses.
Cette seconde saison est moins marquante que la première pour plusieurs raisons: l’effet de surprise joue beaucoup moins, elle est plus courte et moins riche et on note une certaine uniformisation de l’animation très photoréaliste. C’est certes visuellement splendide mais du coup, rien ne sort vraiment du lot. C’est tout de même d’un très bon niveau et bourré de références à la culture pop. On retrouve pas mal de questionnements humains et technologiques comme le transhumanisme, l’immortalité, les intelligences artificielles. On trouve pas mal de science fiction mais aussi d’horreur avec des robots ou des créatures s’en prenant à des êtres humains ou encore des humains prêts à tout pour conserver leur immortalité et leurs biens.
Cette seconde saison de Love, Death + Robots est certes moins percutante et plus convenue que la première mais continue de proposer de l’imaginaire de qualité avec des thématiques actuelles et passionnantes. Et donne envie de voir la saison 3 prévue pour 2022 par Netflix.
Autres avis:
J’ai passé un bon moment, mais en effet, plusieurs épisodes manquent un peu de punch et auraient été plus marquant en mode découverte du truc. J’aime en tout cas le travail des différents studios, et j’y ai retrouvé quelques belles émotions, comme je suis toujours déçu par les produits Netflix, c’est une bonne surprise!
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L’effet de surprise de la première saison n’est plus là mais ça reste une très bonne série.
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J’ai bien aimé mais je suis d’accord, y’a moins cet effet WAHOU que dans la première saison car il n’y a plus la surprise du concept déjà. J’ai particulièrement aimé l’histoire de Scalzi, on reconnaît tout de suite sa patte, ainsi que celle de la brigade d’intervention qui est la plus percutante en terme de réflexion / contenu. Enfin à mon goût !
J’ai hâte de voir ce que donnera la saison 3 !
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Tout pareil, en voyant l’épisode avec la vieille dame et le robot, je me suis dit ça c’est du Scalzi 🙂
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Il me semble que ce n’est pas la saison 3 qui est prévue sur Netflix en 2022 mais en fait la seconde partie de la 2, ce qui nous a été proposé en 2021 n’en constituant donc que la première moitié.
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De ce que j’ai lu, c’est bien la saison 3 en 2022. De toute façon, ça revient à peu près au même 🙂
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Un peu déçu en effet, des histoires moins marquantes et un peu trop souvent l’impression de regarder une cinématique de jeu vidéo.
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Tout à fait d’accord pour le côté cinématique de jeu vidéo
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