Les naufragés de l’institut Fermi de André David

Les naufragés de l’institut de Fermi est le premier roman d’André David et sera disponible dès le 17 mars aux éditions Critic. C’est un roman de science-fiction dont le thème principal est le voyage dans le temps, et bien entendu comme son titre l’indique le paradoxe de Fermi.

Quand on pense au paradoxe de Fermi, cela évoque le plus souvent des extra-terrestres. Pourtant, il n’en sera pas question dans ce roman. Fermi s’est interrogé sur les raisons de la non manifestation d’une vie extra-terrestre et l’a expliqué de plusieurs manières. Les civilisations, poussées par une volonté de conquête, maitrisent le voyage interstellaire mais ne sont pas forcément venues sur notre planète. Ou alors les civilisations, qui ont un temps de vie très court, arrivent à s’autodétruire avant d’avoir pu entrer en contact avec d’autres. Il semblerait que l’humanité soit dans le second cas et donc vouée à l’autodestruction. Afin d’éviter cette fin tragique, des hommes ont mis au point une technologie leur permettant de voyager dans le temps en prenant possession des corps de personnes proches d’eux physiquement : les dériveurs. Ils espèrent ainsi réparer les erreurs de l’histoire et sauver l’humanité de son funeste destin.

Cette technique est fondée sur les dériveurs mais leurs effets sur le passé a entrainé une profonde modification du futur et de la biodiversité. La Terre du futur est devenue hostile, invivable, et les quelques humains qui subsistent veulent changer leur monde en modifiant le passé. Les hommes utilisent des clones, des automates manipulés par des intelligences artificielles et aussi le voyage dans le temps, mais avec des techniques différentes des dériveurs. Ainsi deux camps s’opposent avec chacun une vision et des buts différents.

Le roman d’André David repose ainsi sur un paradoxe et un fait assez simple: vouloir sauver l’humanité d’elle même. Malheureusement leurs actions vont entrainer ce qu’ils veulent éviter, comme dans les prophéties de la mythologie grecque. A partir de ce fait, l’auteur brode un univers complexe, dense et ambitieux, reliant différents éléments entre eux. Il faut un peu de temps au lecteur pour comprendre exactement les tenants et les aboutissants et certains faits un peu pointus. La première partie du roman est assez complexe et lente, puis les choses se mettent peu à peu en place et le récit prend son rythme. Néanmoins cela est désarçonnant au départ.

Les deux camps qui s’affrontent donnent des touches de roman d’espionnage au livre, avec des missions d’infiltration confiées aux voyageurs temporels. Il y a aussi un côté uchronique avec les actions que font les protagonistes et qui influent sur le cours de l’histoire. La seconde partie du roman est beaucoup plus rythmée, avec une course contre la montre dans le but de sauver l’humanité. Cette impression est renforcée par des chapitres courts et des changements de point de vue plus fréquents entre les personnages. André David a choisi de construire son récit sous forme d’un roman choral, avec différents personnages comme des dériveurs ou des clones. Les deux personnages principaux appartiennent chacun à un des deux camps. Louis Maine est un dériveur, il va peu à peu prendre conscience de certains faits et changer sa manière de voir les choses. Grace à ce personnage, on apprend à comprendre le fonctionnement de l’Institut Fermi construit sur l’île de Bréhat. J’ai beaucoup apprécié de décor choisi par l’auteur, étant donné que j’y suis allée il y a quelques mois seulement. L’immersion fut ainsi facile pour moi. Le second personnage est Gwen, une clone vivant dans ce monde dévasté du lointain futur. Elle est énergique et déterminée. On la comprend de mieux en mieux au fil du récit.

Les Naufragés de l’Institut Fermi est ainsi un roman assez complexe dont le démarrage est un peu déroutant. C’est aussi une oeuvre très riche et foisonnante, qui met en scène des réflexions importantes sur l’humanité et son évolution. Un auteur à suivre.

Autres avis: Yuyine, Fantasy à la carte,

Auteur: André David

Édition: Critic

Parution: 17/03/2022

XXIVe siècle, l’Institut Fermi envoie ses agents au XIXe pour influencer le cours de l’histoire afin de résoudre le grand paradoxe de Fermi et éviter que l’humanité ne s’autodétruise. Trois dériveurs sont choisis par l’Institut car ils présentent le même patrimoine génétique qu’un homme du XIXe. En Dérive, ce n’est pas l’individu mais sa conscience qui voyage, entre deux corps génétiquement identiques.
Plus loin dans le futur, dans un Institut Fermi en ruines, une jeune femme, Gwenn, rejoint un groupe clandestin qui cherche à s’opposer aux Dériveurs. Eux voyagent, physiquement, dans le temps : ce sont les Voyageurs. Après s’être affrontés Voyageurs clandestins et Dériveurs dissidents décident de mettre en branle un autre plan : la tabula rasa. Cela suffira-t-il à sauver l’humanité ?

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