Dans la toile du temps de Adrian Tchaikovsky

Dans la toile du temps est un roman d’Adrian Tchaikovsky, romancier anglais assez prolifique. C’est pourtant son premier roman paru en France. La parution originale date de 2015 sous le titre Children of Time. La traduction française est de Henry-Luc Planchat pour une publication par Denoël dans la collection Lunes d’encre en 2018. Le roman a reçu le prix Arthur C. Clarke du meilleur livre de science-fiction de l’année en août 2016.

Voici un roman que j’ai mis très longtemps à me décider à lire, du fait de la présence de vilaines bêtes poilues avec plein de pattes. Et puis, la suite est sortie, je l’ai reçu et j’ai passé outre mon dégoût pour les araignées en entamant ce roman. Et j’ai bien fait! Je n’aime toujours pas ces bestioles mais l’auteur a su me les faire voir sous un nouveau jour, et pour ça je lui tire mon chapeau.

Dans un futur lointain, les humains ont commencé à terraformer des planètes dans le but d’aller s’y établir. Sur une de ces planètes, appelée Le Monde de Kern, une expérience doit être menée afin de tester un nanovirus sur des singes afin de les faire évoluer rapidement. Mais un attentat fait échouer l’expérience. Contre toute attente, le nanovirus va néanmoins servir et se rabattre sur des araignées présentes sur la planète. On découvre ainsi l’évolution de cette espèce au fil du temps avec la formation de leur civilisation radicalement différente de la notre.

Parallèlement, le récit suit aussi un groupe d’humains à bord du vaisseau Gilgamesh, une des arches stellaires qui a quitté la terre avec des milliers de colons. Le Gilgamesh arrive en approche de la planète verte en se disant qu’il ferait bon y vivre après des années passées en sommeil forcé. Mais les araignées ne le voient pas de cet œil, pas plus que Kern. Cette dernière était la scientifique à la base du projet expérimental du nanovirus. Suite à l’attentat, elle s’est retrouvée piégée en hibernation autour de la planète tout en étant dépendante d’une intelligence artificielle. Les araignées voient en Kern une déesse qu’ils vénèrent.

Les évolutions des deux peuples sont racontées en parallèle et sur une très longue période de temps. Le roman met ainsi en scène le contraste profond entre les 2, avec le développement de la société fondée par les araignées, qui progressent énormément, et l’équipage du vaisseau qui au contraire décline vers la barbarie. On assiste même à une révolte des mâles araignées qui veulent plus d’égalité et ne plus être sous la domination des araignées femelles. Il faut bien avouer qu’elles sont très intéressantes à suivre, ces araignées, on les découvre aventurières, scientifiques, curieuses. Elles ont la capacité de pouvoir se transférer leurs expériences de manière biologique. L’auteur choisit d’ailleurs de les nommer par le même nom au fil des générations pour souligner ce fait.

Du côté des humains, l’accent est mis sur l’importance de la communication et de l’histoire mais aussi sur tout ce qui a trait à l’ingénierie pour survivre au fil des siècles. Cependant, le comportement de la majorité des humains n’incite pas trop à les apprécier, ils apparaissent froids et calculateurs. Adrian Tchaikovsky aborde de nombreuses thématiques: l’évolution de 2 peuples différents, l’importance de la communication, la divinité, l’intelligence artificielle. Il le fait en changeant le postulat anthropocentré, avec des araignées très intelligentes.

Les deux histoires finissent par se croiser, mais on a longtemps l’impression de lire deux récits séparés. On attend la rencontre qui une fois arrivée comble le lecteur et apporte des scènes assez vertigineuses. Quelques longueurs se font parfois sentir sans vraiment déranger la lecture.

Dans la toile du temps est ainsi une fresque passionnante à suivre, un beau mélange de conquête spatiale et d’évolution sur des millénaires. Le développement de la civilisation des araignées est passionnant au point qu’elles volent la vedette aux humains.

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Auteur: Adrian Tchaikovsky

Édition: Lunes d’encre, Folio SF

Traduction: Henry-Luc Planchat

Parution: 12/04/2018-03/10/2019

La Terre est au plus mal… Ses derniers habitants n’ont plus qu’un seul espoir : coloniser le « Monde de Kern », une planète lointaine, spécialement terraformée pour l’espèce humaine. Mais sur ce « monde vert » paradisiaque, tout ne s’est pas déroulé comme les scientifiques s’y attendaient. Une autre espèce que celle qui était prévue, aidée par un nanovirus, s’est parfaitement adaptée à ce nouvel environnement et elle n’a pas du tout l’intention de laisser sa place. Le choc de deux civilisations aussi différentes que possible semble inévitable. Qui seront donc les héritiers de l’ancienne Terre ? Qui sortira vainqueur du piège tendu par la toile du temps ?

Cette chronique fait partie du challenge Summer Star Wars The Mandalorian

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