Que lire cet été? La sélection de 2 membres d’Elbakin :Emmanuel Chastellière et Augure

Si vous cherchez des idées de lecture pour cet été (ou plus si affinités) et vous demandez quels livres emporter dans vos bagages pour passer de bonnes vacances, cet article est fait pour vous. Cette fois, j’ai laissé la parole à 2 collaborateurs du site Elbakin : Emmanuel Chastellière et Augure.

On ne présente plus Emmanuel Chastellière, auteur bien connu du milieu de l’Imaginaire, écrivain, traducteur et co fondateur du site Elbakin. J’en profite pour rappeler son actualité de ce début d’année avec la parution à ne pas rater de Célestopol 1922 en mars, la parution de Shusharrah écrit avec Anthelme Hauchecorne parution le 16 septembre chez Scrinéo et la traduction du tome 7 du Livre des Martyrs de Steven Erikson. Mais laissons lui la parole sous sa casquette de chroniqueur pour nous parler de livres à lire cet été avec une BD, une réédition et un livre jeunesse:

Coda

Auteurs : Simon Spurrier (Scénario)  

Matías Bergara (Dessin, Couleurs)

Date de parution : 28 Octobre 2020

Éditeur: Glénat

Cette BD, signée Simon Spurrier et Matias Bergara, publiée sous forme d’intégrale par Glénat m’a plusieurs fois fait penser, sur la forme, à du Jack Vance, façon cycle de la Terre Mourante. En tout cas, on pourrait très bien se la représenter ainsi, à une poignée de détails près. Et si l’histoire brille sans doute plus par ses thèmes nombreux – sur l’autre, sur le désenchantement, sur l’acceptation… – et exploités avec un recul certain – que par son originalité, Coda n’en demeure pas moins une lecture que je recommande sans détour, peuplée de personnages attachants. Cet album ne se retrouvera pas forcément au sommet de vos lectures préférées de l’année, mais, qui sait, c’est possible. A vrai dire, je ne suis pas sûr de tenir le pari inverse !

La Légende du noble chat Piste-fouet

Auteur: Tad Williams

Éditions: Mnémos

Parution: 13/05/2021

J’ai toujours eu beaucoup de mal avec les rééditions en pagaille, mais quand il s’agit d’un titre comme le roman de Tad Williams indisponible depuis bien longtemps en français… comment résister ? Pour son premier roman (!), l’auteur de L’Arcane des Epées signait une ode à l’aventure et un vibrant hommage aux classiques qui avaient bercé son enfance. Un monde vibrant, des personnages profonds, une patte (ah, ah) toute singulière… Que demander de plus pour nous satisfaire ? Pas grand-chose.  Un roman à lire et à relire, c’est l’expression convenue mais ô combien facile à vérifier dans le cas présent.

Aya et la sorcière

Autrice: Diana Wynne Jones

Éditeur : Ynnis Édition

Parution: 24/03/2021

Si les aventures de la jeune Manigance n’incarnent pas le plus ambitieux ou le plus original des écrits de Diana Wynne Jones, elles n’en demeurent pas moins tout à fait plaisantes. On suit avec un plaisir souvent jubilatoire la petite fille débrouillarde – qui elle-même n’a pas forcément un caractère facile ! – ou bien sûr le chat Thomas, on apprécie les petites touches étranges de ce monde qui se résume pourtant à une simple maison (je pense dans le cas présent aux étonnants sorts que l’on retrouve dans le grimoire de Bella Yaga), voire les non-dits, comme concernant le personnage du démon Mandrake, etc… Non, vraiment, Wynne Jones ne commet aucun impair et son récit est mené avec talent, tambour battant. 

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Petite présentation d’Augure par lui-même avant de présenter ses suggestions:

« Fasciné par les univers de l’imaginaire, j’ai eu la chance pendant quelques années de partager cette passion sur le site Syfantasy. Aujourd’hui, même s’il m’arrive encore d’avoir l’opportunité de parler un petit peu de fantasy sur Elbakin, la plupart de mon temps, je le consacre à la production de mes deux podcasts que sont Scriptment & Actioner. Le premier revient sur les scénarios de films jamais produits et le second parle de cinéma d’action et de blockbusters. »

Le cycle Skyward (2 tomes parus à ce jour) de Brandon Sanderson, traduit par Mélanie Fazi, aux éditions Le Livre de Poche

Depuis ses débuts, le nom de Brandon Sanderson est synonyme de fantasy, alors lorsqu’on le voit se frotter au space-opera, cela attise forcément la curiosité. Son nouveau cycle de romans appelé Skyward démontre une fois de plus tout le talent de cet auteur. Il arrive sans mal à passer de la magie de ses mondes de fantasy à celui des grandes batailles spatiales. Ces deux romans de science fiction sont des « page turner » parfaits en cette période estivale. S’il est vrai que l’intrigue n’est pas des plus originales, l’intérêt de ces deux livres repose avant tout sur son héroïne haute en couleur. Elle porte l’histoire, grâce à son humour et ses reparties. Elles nous ouvrent les portes d’un space-opera nimbé d’un mystère qui se dévoile petit à petit au fil des pages.

La cité sans Nom de Faith Erin Hicks paru aux éditions Rue de Sèvres

Scénario et dessins: Faith Erin Hicks

Et si le digne successeur d’Avatar : The Last Airbender était une bande dessinée ? Avec la Cité sans Nom, on pourrait se poser la question, car son univers influencé par la culture asiatique évoque le dessin animé culte. Mais ce n’est pas tout, le message humaniste qui s’en dégage lui fait aussi un autre point commun.

L’action de cette bande dessinée se passe dans une ville qui a changé de nom tant de fois au fil de ses conquêtes qu’elle se fait appeler maintenant par ses habitants La Cité sans Nom. Alors que la paix s’est installée depuis quelques temps, un nouveau complot se trame pour renverser le pouvoir en place. Deux enfants témoins de la menace qui pèse vont tout faire pour y mettre un terme.

La Cité sans Nom ce sont trois romans graphiques frais et positifs qui se révèlent comme une lecture estivale parfaite, surtout en ces temps hasardeux.

Mutafukaz 1886 scénario de Run et dessin de Simon Hutt

Run fait revenir Mutafukaz et cette fois-ci il envoie ces personnages dans un Far West où la poudre parle plus rapidement que la raison. Cette transposition de sa série originale dans un western uchronique teinté d’un fantastique plein de mystère est tout simplement excellente. Autre nouveauté, par rapport à Mutafukaz, premier du nom, c’est que le dessin est confié à Simon Hutt. Ce passage de relais est une réussite, chaque page est un régal pour les yeux. L’illustrateur arrive à magnifier le scénario fiévreux de Run où la violence peut surgir de toute part.

Cette nouvelle série est un incontournable pour tous les amoureux de l’univers de Mutafukaz.

Un grand merci à Emmanuel Chastellière et Augure pour leurs suggestions qui je l’espère pourront donner des idées à plusieurs d’entre vous!

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