
The Thing (oui encore) est un film de science-fiction horrifique réalisé par Matthijs van Heijningen Jr. Il est sorti en octobre 2011 au cinéma aux États-Unis. Bien entendu, vu le titre on se doute du lien avec le film du même nom de John Carpenter de 1982. Il s’agit d’une préquelle de ce long-métrage et l’action se déroule juste avant et se situe dans la base norvégienne. L’intrigue est fondée sur la novella La Chose de John W. Campbell. Le scénario du film est signé Eric Heisserer et Ronald D. Moore. La musique est signée Marco Beltrami. Au casting, on retrouve Mary Elizabeth Winstead, Joel Edgerton et Kristofer Hivju alias Tormund dans la série Game of Thrones.

Petit intermède musical: ici
Il était une nouvelle fois…
The Thing de John Carpenter étant devenu au fil des années un film culte, il a eu beaucoup d’impact sur la culture populaire et des envies de suite ont germé dans les studios américains. Un projet de mini-série a un temps été envisagé en 2005 où 6 mois après les événements relatés dans le film une équipe russe découvre à son tour le vaisseau prisonnier des glaces en Antarctique et prélève des échantillons de la créature. L’avion contenant ces échantillons se serait écrasé en plein désert du Nouveau-Mexique. A voir si la Chose aurait préféré le sable et le soleil au froid et à la glace.
Le projet n’ayant pas abouti, les producteurs Marc Abraham et Eric Newman ne voulant pas lacher l’affaire se mirent en tête de lancer une préquelle au film de Carpenter expliquant leur choix de la sorte : « Je serais le premier à dire que personne ne doit refaire Les Dents de la mer ou L’Exorciste. The Thing non plus« . L’idée étant lancée, en 2009 Ronald D. Moore pour écrire un scénario et le réalisateur Néerlandais Matthijs van Heijningen Jr sont engagés. Le studio plutôt mécontent du travail du scénariste choisit Eric Heisserer pour le remplacer.
L’objectif de ce second film était de raconter ce qui était arrivé avant le film de 1982 et de le tourner en utilisant des animatroniques uniquement et ainsi aucun effets numériques. Dans l’esprit, le film devait donner l’impression d’avoir été tourné en même temps que son prédécesseur et pouvoir se regarder à la suite ou précédemment. Une bien belle idée qui malheureusement n’a pas abouti car lors des projections tests, le studio a voulu que tous les effets spéciaux soient retouchés en ajoutant du numérique partout. Le film devait paraitre en avril 2011 mais fut repoussé en octobre car le studio voulut également changer la fin.
The Thing version 2011 reprend le début du court roman de John Campbell. Des scientifiques norvégiens basés dans l’Antarctique découvrent un vaisseau spatial pris dans les glaces et un peu plus loin une créature également congelée. Ils décident de sortir le bloc de glace qui retient l’entité prisonnière et de le ramener à leur base pour étudier ce spécimen qui leur offrira gloire et renommée. Malheureusement, au cours de la nuit, la créature se réveille et s’échappe. Les scientifiques norvégiens, aidés de la paléontologue Kate Lloyd (venue pour sortir la créature de la glace) découvrent que l’entité extra-terrestre a la particularité de pouvoir imiter et absorber toute forme de vie. Dès lors, la peur s’installe, chacun se demande où se cache la créature polymorphe, et le groupe essaye de lutter contre cette horrible chose.

De bonnes idées mais….
The Thing version 2011 a de bons côtés et de moins bons qui en font un film plutôt agréable à regarder mais qui ne marque pas les esprits. Au rayon des bons points, on note le fait d’avoir voulu coller au film original au point de reconstituer parfaitement les décors de la base norvégienne. Pour cela, ils se sont servi des scènes du film de Carpenter et ont estimé la taille des lieux en fonction de la taille de Kurt Russell. La base prend ainsi vie sous nos yeux de manière troublante et mimétique. Le suspense et l’action sont présents de manière assez efficace. On ne peut que saluer également la volonté de coller parfaitement au film de Carpenter en soignant les détails comme la hache dans le mur par exemple ou encore avec la conclusion du film qui reprend l’introduction du film de 1982. Le casting est également assez bon, Mary Elizabeth Winstead en tête. C’est d’ailleurs un point essentiel où le film se distingue de celui de 1982, la figure de l’héroïne qui va prendre peu à peu l’autorité, un peu à la manière de Mac Ready. Néanmoins, le personnage ne manquera pas de faire penser à une autre héroïne de SF horrifique également qui a lutté contre une entité extra-terrestre également. La présence parmi les acteurs de norvégiens et d’américains est également une bonne chose, la scission entre les 2 pays augmentant l’effet de paranoïa déjà important.

Pourtant, le film n’emporte jamais son spectateur dans la terreur pour plusieurs raisons. La première vient des effets spéciaux numériques, beaucoup trop lisses qui n’instaurent jamais le malaise comme le faisaient ceux de Rob Bottin. La créature est trop présente, avec un sentiment de déjà vu et n’a jamais le même impact. Le film semble ensuite piocher des références un peu partout dans la SF horrifique, le vaisseau ressemblant étrangement par son architecture à celui des films Alien. Le film joue plus sur le sensationnel que sur le suspense sortant la grosse artillerie des effets spéciaux.
Le comportement de la créature est également étrange. Dans le film de Carpenter, la chose se comporte comme un animal qui veut survivre au milieu d’un environnement hostile, pour cela, elle se cachait, se camouflait en humain ou chien et se dévoilait uniquement quand il n’y avait pas d’autres choix. Dans la version 2011, elle semble au contraire se révéler quand bon lui semble (dans l’hélicoptère par exemple, pourquoi mais pourquoi se montrer alors qu’elle était à 2 doigts de s’enfuir) et avoir comme réel but de tuer tout le monde.
Le film semble sans cesse écartelé entre le désir de ne pas froisser le film de Carpenter et d’essayer de trouver sa voie. L’affiche promet de découvrir les origines du mythe, ce qui n’arrivera pas. Cela était pourtant prévu au départ mais la scène expliquant l’origine de la Chose a finalement été coupée par le studio. Une scène expliquait en effet que le vaisseau que l’on voit au tout début du film de 1982 avait été écrasé volontairement par des extra-terrestres espérant de cette manière tuer la chose. Malheureusement, un survivant en pleine transformation arrivait à sortir pour finir congelé dans la glace. La chose dans cette version était un spécimen collecté par les aliens du vaisseau sur une autre planète et elle avait fini par les tuer quasiment tous. L’idée n’est pas mauvaise mais elle rappelle un peu trop Predator pour le côté extra-terrestre collecteur de créature et Alien pour l’aspect extermination.
Mais le véritable problème du film est ailleurs, il vient du fait qu’il ne trouve jamais sa propre identité. Il emprunte à son prédécesseur sa structure, ses thématiques, et même des scènes entières. Tout a déjà été vu dans le film de Carpenter et surtout en mieux. La scène du test sanguin est remplacée par un test pour vérifier les plombages car la Chose ne sait pas reproduire le métal. L’idée n’est pas mauvaise mais elle n’atteindra jamais la tension ni la portée du test sanguin qui symbolise parfaitement la contamination, la maladie.
The Thing version 2011 n’est ainsi pas un mauvais film, il a de nombreux atouts. Cependant, son principal souci est qu’il n’arrive pas à trouver son identité, restant trop proche de celui de Carpenter au point d’en copier certains passages. Au lieu d’être une préquelle, le film en devient un remake trop formaté et lisse, n’arrivant jamais à instaurer le même sentiment de paranoïa que le film de Carpenter.

J’ai vu ce remake je crois, je n’en suis plus très sûre. En tout cas, si je l’ai vu je suppose que ça veut tout dire, du souvenir impérissable qu’il m’aura laissé 😀
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C’est parce qu’il ressemble trop dans sa trame au film de 82.
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J’ai lu The Thing, hier. J’ai bien aimé. Du coup, vu ta chronique, je me contenterai du film de Carpenter.
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Tu feras bien je pense 🙂
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[…] parlent des films : Au Pays des Cave Trolls (1982 ; 2011), Ratelrock (1951 ; 1982) Guillaume Cassar (1982 ; 2011), Durendal (1951 ; 1982 ; […]
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