Le regard-Ken Liu

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Dans son registre, celui de l’investigation, Ruth Law est la meilleure. D’abord parce qu’elle est une femme, et que dans ce genre de boulot, on se méfie peu des femmes. Parce qu’elle ne lâche rien, non plus, ne laisse aucune place au hasard. Enfin, parce qu’elle est augmentée. De manière extrême et totalement illégale. Et tant pis pour sa santé, dont elle se moque dans les grandes largeurs — condamnée qu’elle est à se faire manipuler par son Régulateur, ce truc en elle qui gère l’ensemble de ses émotions, filtre ce qu’elle éprouve, lui assure des idées claires en toute circonstance. Et surtout lui évite de trop penser. À son ancienne vie… Celle d’avant le drame…
Et quand la mère d’une jeune femme massacrée, énuclée, la contacte afin de relancer une enquête au point mort, Ruth sent confusément que c’est peut-être là l’occasion de tout remettre à plat. Repartir à zéro. Mais il faudra pour cela payer le prix.
Le prix de la vérité libérée de tout filtre, tout artifice. Tout regard…

Auteur: Ken Liu                       Traduction:  Pierre-Paul DURASTANTI

Édition: Le Bélial                         Parution : 15 juin 2017

L’auteur: Ken Liu, né en Chine, est un écrivain américain de science-fiction. Il se définit comme un auteur et un traducteur de speculative fiction, mais il est aussi juriste et informaticien. Ses textes ont été, entre autre, publiés dans « The Magazine of Fantasy & Science Fiction », « Asimov’s Science Fiction », « Analog », « Clarkesworld », « Lightspeed » et « Strange Horizons ». Titulaire d’un doctorat en droit (université de Harvard), programmeur, traducteur du chinois, il dynamite les littératures du genre, science-fiction aussi bien que fantasy, depuis une dizaine d’années, collectionnant distinctions et prix littéraires, dont le Hugo, le Nebula et le World Fantasy pour la seule «Ménagerie de papier », ce qui demeure unique à ce jour. (source: Wikipédia)

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Je voudrais tout d’abord remercier Xapur et Les éditions Le Bélial grâce à qui j’ai pu lire ce livre. Celui-ci fait partie de la collection une heure lumière qui regroupe dixit Le Bélial des  » romans courts et de facture élégante » d’auteurs français et anglo-saxons. C’est le second texte de Ken Liu publié dans cette collection et que je lis après L’homme qui mit fin à l’histoire. Le regard a un thème beaucoup moins marquant mais j’ai beaucoup apprécié ma lecture.

Je n’ai pas lu de romans de cyberpunk mais je connais la thématique par le jeu de rôle, principalement Shadowrun où je jouais un personnage modifié cybernétiquement, une combattante avec réflexes câblés et tout. J’ai aimé retrouver cet aspect dans Le regard où la technologie a une grande importance. Ce roman appartient au genre cyberpunk, il se situe dans un futur proche où la cybernétique et la technologie sont très avancées. Il y a également une enquête au cœur du récit.

Le personnage principal, Ruth Law, est une femme, une détective privée, ancienne policière, marquée par la vie, et améliorée par la technologie. Elle est « augmentée » de manière illégale et en grande quantité, ce qui peut mettre sa santé en péril. Elle a des augmentations purement physiques mais aussi une un peu plus spéciale « un régulateur », une sorte de filtre pour les émotions, qui permet d’avoir les idées claires en toute circonstance. Ce régulateur lui est d’une grande aide dans son travail mais aussi dans sa vie privée, il l’aide à oublier. Ruth est un personnage fort, bien construit auquel on s’attache vite, malgré la brièveté du roman.

Ruth va être amenée à enquêter sur le meurtre d’une callgirl. Elle est engagée par la mère de la victime car l’enquête policière n’aboutit à rien. Le meurtre est assez sordide, la victime a été retrouvée énuclée. Si point de départ de l’histoire est assez simple, on entre très vite dans le récit et le livre se lit d’une traite. L’écriture de Ken Liu est vraiment très immersive et la traduction de Pierre-Paul DURASTANTI parfaite.

Le roman est très court (moins de 100 pages) et se contente de raconter une enquête et l’histoire d’une femme marquée par la vie. Il pose des questions sans y apporter de réponse mais cela ne m’a pas dérangée. Le sujet du transhumanisme est complexe et chacun aura ses opinions par rapport à cela. À vrai dire, l’aspect thriller prend vite le pas sur le reste.

La narration alterne entre les chapitres consacrés à Ruth et ceux consacrés au tueur qui apparait comme étant froid et indifférent. Lui n’a pas de régulateur et il est intéressant de faire le parallèle avec Ruth qui se sert du régulateur pour être insensible justement. Le passé de Ruth est révélé sous forme de flash-back qui permettent de mieux cerner le personnage. J’ai trouvé intéressant de partager la narration entre les 2 personnages, ce qui permettait de mieux connaitre le personnage du tueur.

Le regard n’a certes pas la puissance d’autres romans de l’auteur mais il est d’une lecture très agréable. Il offre une enquête intéressante et un thriller futuriste très accessible. Le récit est prenant et aborde différent thèmes comme la rédemption et le transhumanisme. La fin est un peu abrupte et l’histoire aurait pu être un peu plus longue mais j’ai passé un très bon moment de lecture.

Célindanaé

Pour d’autres avis, vous pouvez aller voir: le dieu egyptien, Lecture 42, YoGo, LorhKan, le lutin albéDodo, Vert, LeLoupNoirAelinel, L’ours aimant manger des livres

 

Cette chronique fait partie du  challenge littérature de l’imaginaire

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25 commentaires

  1. Non, non, je ne dors pas!!! Mais c’est vraiment troll drôle, ces petits surnom.

    Je partage ton sentiment : sympathique, mais ila écrit mieux. Pour ma part le format ne permet pas d’exploiter le tout comme nous nous y attendrions de la part de cet auteur.

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