Libration est le second tome de la série Les Voyageurs, de Becky Chambers. Le roman a d’abord été publié chez L’Atalante dans la collection La dentelle du cygne, avant d’être repris au Livre de poche. Les Voyageurs a obtenu le Prix Hugo de la meilleure série littéraire en 2019. La traduction est de Marie Surgers.

Ce roman se déroule juste après la fin de L’espace d’un an, mais il peut être lu de manière indépendante. Libration suit deux héroïnes : Poivre, une humaine, et Lovelace, une intelligence artificielle née à bord du Voyageur à la fin de L’Espace d’un an. Cette IA a intégré un corps humain et doit apprendre à vivre avec, à le gérer tout en cachant sa réelle identité à tous car elle est illégale. Le récit va suivre la vie de ses deux femmes, tout en suivant le passé de Poivre. Celle-ci a été une enfant esclave, a réussi à s’échapper et a du lutter pour survivre.

Le roman suit ces deux parcours de vie de personnes marquées par le passé et parle ainsi de différence, de comment s’intégrer, d’identité, de famille et d’amitié. L’univers du roman est intéressant, l’autrice ayant développé un nombre de peuples extra-terrestres convaincants et originaux. Il est vraiment intéressant mais sert plus de toile de fond à l’intrigue, il est assez peu exploité. L’écriture de Becky Chambers est très naturelle et fluide. On se laisse prendre par le récit grâce à sa plume entrainante.

L’autrice a clairement axé son roman sur ses personnages, qui sont complexes et travaillés. Ils mettent en avant les notions d’amitié et d’entraide. Le récit est centré sur les rapports humains, sur les questions éthiques autour de l’intelligence artificielle.

Libration a beaucoup de points positifs mais il faut bien l’avouer, il ne s’y passe pas grand chose et ce n’est pas palpitant. L’intrigue est très linéaire et on devine facilement le peu d’éléments qu’elle contient. C’est plein de bons sentiments qui font du bien au moral, mais on s’ennuie ferme, et un peu plus d’actions aurait été bienvenue.

Libration est ainsi un roman plaisant à lire grâce à son univers et au style de l’autrice. Les thématiques et les personnages sont intéressants. On est dans la SF positive et sociale. Mais le manque d’action finit par peser. L’autrice est clairement meilleure dans les romans plus courts.

Autres avis: Yuyine, L’affaire Herbefol, Le Syndrome Quickson, Blog-O-Livre , Post tenebras Lire, Les chroniques de l’Imaginaire, Les lectures de Shaya, 

Autrice: Becky Chambers

Éditions: Le livre de poche

Parution: 10/05/2023

Lovelace, intelligence artificielle née à bord du Voyageur à la fin de L’Espace d’un an, accepte de se transférer à bord d’un corps synthétique. Devenir humaine, une chance ? Pas pour elle : les limitations de la chair l’étouffent. Champ de vision ridiculement restreint, pas d’accès au réseau, réactions physiologiques incontrôlables…
À ses côtés, Poivre, mécano, l’aide de son mieux. Ancienne enfant esclave libérée par miracle, grandie seule sur une planète ravagée, elle aussi a dû lutter pour accéder pleinement à l’humanité et se construire une vie, sinon ordinaire, du moins normale.
Libration – nom d’un point de l’espace en équilibre entre deux astres, zone de stabilité mouvante qui accompagne les planètes dans leur danse – raconte l’histoire de ces deux femmes. Chacune à sa façon s’arrache à une vie liminale pour se tailler une identité, conquérir l’indispensable : la dignité.
On ne croise pas ici les autres personnages de L’Espace d’un an ; Chambers, au lieu de prolonger leur histoire, l’élargit. Sa tendresse et sa lucidité nous offrent des pages déchirantes – l’enfance tragique de Poivre, qui ignore tout de l’amour, et l’isolement de Lovelace, identique à nous mais incapable de vivre comme nous – et un chant d’amour plein de confiance et de courage.

Cette chronique fait partie du challenge Summer Star wars Andor