L’espace d’un an est le premier roman de Becky Chambers. Il a été écrit en 2014 et publié en France en août 2016, aux éditions l’Atalante dans leur collection La Dentelle du cygne. L’illustration de couverture est signée Clémence Haller. Depuis, deux autres romans sont parus dans le même univers : Libration en 2017 et Archives de l’exode en 2019. Les trois forment la série Les Voyageurs. Les deux premiers romans ont obtenu le prix Julia Verlanger en 2017. La série a également eu le prix Hugo de la meilleure série littéraire en 2019.
Le roman est un space-opera assez classique au niveau de l’univers mais original par l’approche qu’a choisi son autrice. En effet, il ne faut pas s’attendre à des combats, ni aux ingrédients traditionnels du genre. Cela fait une partie de son charme mais peut décontenancer pas mal de lecteurs. Le récit est en effet une tranche de vie à bord d’un vaisseau spatial, le Voyageur, dont le travail est de creuser des tunnels dans l’espace. Ces tunnels sont destinés aux voyages spatiaux et les rendent plus rapides. Dans d’autres romans de space opera de tels tunnels s’appelleraient « trou de ver »…
Tout commence par l’arrivée de Rosemary, une humaine, à bord du Voyageur. Elle a été embauchée en tant que greffière pour s’occuper de tout ce qui a trait à l’administratif et offrir ainsi plus de possibilités et de meilleurs contrats à l’équipage du vaisseau. Mais Rosemary a caché des éléments de son passé aux membres de l’équipage. L’engagement de la greffière permet au Voyageur d’obtenir un excellent contrat pour le compte de l’union galactique: ils doivent construire un tunnel reliant l’Union à une race extraterrestre qui jusque là n’en faisait pas partie. Le problème est que c’est une race assez agressive. L’équipage accepte le contrat et les voilà parti pour un long voyage.
Voici à peu près l’intrigue du roman et pas plus, il nous raconte le voyage du vaisseau vers sa mission et les relations entre les divers membres d’équipage. On s’attend à des péripéties liées à la mission, à un plus de rebondissements. Mais rien n’arrive vraiment. Pourtant, on ne s’ennuie pas et on prend plaisir à suivre ce voyage, même si quelques rebondissements n’auraient pas été de refus. Par quel miracle l’autrice réussit elle cela? Surtout grâce à ses personnages et son inventivité pour créer des races extraterrestres originales et développer leurs manières de vivre et leurs mœurs. En effet, l’autrice a surtout mis l’accent sur les personnages qui composent son récit, sur les liens entre eux malgré leurs énormes différences. Au point qu’au cours de la lecture, on a l’impression de faire partie du Voyageur, de connaitre ses occupants depuis longtemps, d’être familier avec eux.
Les différents membres d’équipage appartiennent à des espèces très variées appartenant toutes à l’union galactique. Au sein de cette union, les différents peuples vivent en paix, en ayant des relations saines, prônant la tolérance. Dans l’équipage du Voyageur, en plus des humains, on trouve une Aandriske, une espèce à plumes qui naît dans des œufs, un docteur et cuisinier Grum, espèce dotée de plusieurs bras, ou une paire de Sianats ayant deux esprits dans un corps. Chaque membre de l’équipage a droit à son histoire indépendante du reste, ce qui fait que le roman ressemble un peu à un assemblage de nouvelles mises bout à bout. Au travers de toutes ces espèces si différentes de la notre, l’autrice montre que les particularités ne doivent pas être sources de conflits entre les races, elle prône la paix entre les différentes espèces et des valeurs humanistes. Les thématiques sont ainsi dans ce roman plus importantes que l’intrigue.
L’espace d’un an est ainsi un roman un peu déconcertant par sa structure proche d’un fix-up de nouvelles, son intrigue très simple et sa tonalité résolument positive. Mais c’est aussi un roman très plaisant à lire, qui prône l’ouverture d’esprit, la tolérance et la paix. La justesse avec laquelle Becky Chambers dépeint ses personnages et des races extraterrestres originales est vraiment appréciable. Je suis curieuse de me pencher sur les autres romans de cet univers.
Autres chroniques: Boudicca, Apophis , Balckwolf, Lorhkan, Lianne, Le Syndrome Quickson, Ombrebones
Autrice : Becky Chambers
Traduit par Marie Surgers
Édition : L’Atalante
Parution: 26/08/2016
Rosemary, jeune humaine inexpérimentée, fuit sa famille de richissimes escrocs. Elle est engagée comme greffière à bord du Voyageur, un vaisseau qui creuse des tunnels dans l’espace, où elle apprend à vivre et à travailler avec des représentants de différentes espèces de la galaxie : des reptiles, des amphibiens et, plus étranges encore, d’autres humains. La pilote, couverte d’écailles et de plumes multicolores, a choisi de se couper de ses semblables ; le médecin et cuistot occupe ses six mains à réconforter les gens pour oublier la tragédie qui a condamné son espèce à mort ; le capitaine humain, pacifiste, aime une alien dont le vaisseau approvisionne les militaires en zone de combat ; l’IA du bord hésite à se transférer dans un corps de chair et de sang… Les tribulations du Voyageur, parti pour un trajet d’un an jusqu’à une planète lointaine, composent la tapisserie chaleureuse d’une famille unie par des liens plus fondamentaux que le sang ou les lois : l’amour sous toutes ses formes.
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Merci pour le lien 🙂 J’ai eu le même sentiment que toi de prime abord : déconcertée ! Puis j’ai pris ce roman avec ce qu’il avait à offrir, de beaux messages et une positive attitude. Les autres sont dans le même style, j’espère que tu les aimeras aussi.
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Je ne pense pas les lire tout de suite mais je les lirais certainement 🙂
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J’aime le calme. J’aime le positif. J’aime les belles valeurs. J’aime même les fix-ups (ou apparentés). Pourquoi n’ai-je pas encore lu ce livre déjà ?
Je le note bien haut.
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Bonne question et bonne lecture alors 😉
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J’avais beaucoup aimé ce roman, qui effectivement est assez déroutant au premier abord mais dans lequel on se laisse très facilement entraîner !
Je n’ai pas encore lu Libration en revanche.
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On se laisse facilement porté par ce roman c’est vrai.
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Ravi de voir que toiaussi tu as pris du plaisir avec ce livre ! Celui-ci, et sa suite (pas encore lu le 3eme) sont parmi mes meilleurs lectures de space opéra de ces dernières années. J’adore le ton et l’approche de l’autrice 🙂
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C’est vrai qu’elle a une approche très originale.
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[…] L’espace d’un an de Becky Chambers […]
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Dans ma PàL numérique depuis un moment, il me tente beaucoup. C’est chouette les romans positifs ^^
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Il est resté longtemps dans ma PAL numérique aussi, je l’avais pris lors d’une promo.
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[…] Au Pays des Cave Trolls […]
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[…] BlackWolf, Herbefol, Laird Fumble, Sabine (Foubis et Têtologie), Yuyine, L’ours inculte, Célinedanaë, […]
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[…] 233°C, Ombre Bones, Les critiques de Yuyine, Le culte d’Apophis, Les lectures de Shaya, Au pays des cave trolls, L’ours inculte, Lorhkan et les mauvais genres, Navigatrice de l’imaginaire, Eva D […]
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