Nouvelles de l’Ouest Aube Anthologie

Comme chaque année, Livr’s Editions publient une anthologie après un appel à textes. Le thème choisi pour cette année est horreur et western. Face au nombre de textes reçus, l’éditeur a décidé de publier un double recueil de nouvelles Nouvelles de l’Ouest, avec Aube et Crépuscule, deux salles, deux ambiances mais du western horrifique quoi qu’il en soit. Onze nouvelles sont au sommaire de chacune des anthologies dans une ambiance proche de Deadlands le jeu de rôle. Voici le détail des différents textes:

La bataille de Walnut Grove de Jean-Pierre Favard: ce texte pourrait être sous-titré  » la petite maison dans la prairie version horreur ». Un homme meurt dans la grange de Charles Hingals. Quelques heures plus tard, il revient à la vie avant d’être à nouveau tué. Des créatures de cauchemar arrivent alors en ville créant la panique. L’histoire est assez simple et vaut surtout pour le contexte lié à la série télé.

Le dernier salopard de Cédric Close : histoire d’une jeune femme noire qui arrive dans un village dans le but de poursuivre le dernier des meurtriers de sa famille. Pour cela, elle se rend dans les montagnes accompagnée d’une guide mi-indienne mi-française. Là, elles vont faire une bien étrange rencontre. Ce texte est très bien écrit, avec une belle histoire et ce qu’il faut d’émotions et d’actions.

Un manteau de fourrure de Quentin Fétiveau: un jeune homme s’est lié d’amitié avec un indien, une louve vient souvent leur rendre visite lors de leurs rencontres. Son oncle profondément raciste découvre cette amitié, ce qui va être cause d’un désastre. Le début du texte est bien fait, intéressant mais hélas le côté horrifique prend un peu trop le pas sur le reste à la fin.

Rigor mortis de Rachel Gali: une nouvelle sur un homme travaillant dans les pompes funèbres, et ayant fait par le passé des essais sur un sérum lié à la mort. Une femme vient le trouver pour l’enterrement de son mari, et va se révéler lié à son passé. Le texte se révèle un peu long et assez convenu.

La bête en nous de JJ. Joron : le texte le plus long et celui que j’ai préféré également. JJ. Joron a réussi à développé une histoire qui dure sur plusieurs années et qui marque le lecteur. Un village américain est réputé maudit depuis de nombreuses générations par les indiens. Cela se manifeste tous les 4 ou 5 ans, quand une marque apparaît sur quelqu’un au hasard dans la population, et le pousse à tuer des gens. Tout le monde surveille tout le monde quand le cycle doit recommencer, créant une ambiance paranoïaque. Le texte se concentre sur l’histoire d’un jeune garçon qui grandit dans ce village. Un excellent texte très bien construit et écrit.

Wild West de Jack Machillot : un marshall arrive dans une ville en souffrance. En effet, les habitants s’en vont peu à peu, faisant du village un village fantôme. Il va entrevoir la vérité derrière ses disparitions. Sympathique mais un peu rapide.

La loi du talion d’Alex Mauri: cette nouvelle se déroule de nos jours, et le rapport avec le western se situe dans le parc où travaille l’héroïne ainsi que dans le rôle pour lequel elle auditionne au début. Une histoire de zombies, sans grande originalité si ce n’est la thématique bienvenue du handicap.

Zombies dans la plaine de Rémi Orain: il y a quelques années, une invasion de zombies a pu être stoppée mais il en reste parfois quelques uns de ci de là. Le shériff d’un village en croise 2, les tue et se rend compte qu’ils ont des étiquettes à la cheville. Il mène alors sa petite enquête en en parlant au maire, qui ne semble pas trop en tenir compte. Puis d’autres cas apparaissent. Plusieurs références à la pop culture se mêlent au récit, l’humour est présent sous forme de second degré. L’enquête est plaisante à suivre, un bon texte.

Inéluctable de Gabriel Queste : des travaux du chemin de fer perturbent la tranquillité d’un village et surtout celle d’un homme qui s’inquiète de les voir passer par sa propriété. L’obstination de cet homme va causer des drames. Le début est intéressant mais le texte est trop long et le titre limite les surprises.

– Celle-qui-étreint de Céline Saint-Charle: de nos jours, dans un parc type western créé par un milliardaire américain, une jeune femme est touchée par la foudre. Elle en réchappe mais a un étrange pouvoir quand elle étreint les gens. Quelques clins d’œil sympathiques, l’histoire est intéressante mais traîne un peu en longueur.

La Mère des Tempêtes de Mello von Mobius : futur indéterminé, sur une planète peu renommée, de nombreux meurtres ont lieu. La shériff engage des mercenaires pour l’aider à trouver leur origine. La fin est un peu rapide mais la nouvelle est sympathique à lire.

L’Ouest est promesse de vie nouvelle, d’aventures, de chevauchées sauvages et de duels sur fond de soleil couchant. Mais l’Ouest est aussi synonyme d’horreur dans ces onze textes, une horreur qui prend de multiples formes, à la fois monstrueuse, humaine ou les deux. Les textes arrivent à ne pas être redondant, ayant chacun leur vision de l’Ouest, du western et de l’horreur. Tous les textes ne sont pas du même niveau mais certains sont vraiment excellents et valent le détour.

Autres avis:

Sommaire:

  • La bataille de Walnut Grove, de Jean-Pierre Favard
  • Le dernier salopard, de Cédric Close
  • Un manteau de fourrure, de Quentin Fétiveau
  • Rigor mortis, de Rachel Gali
  • La bête en nous, de JJ. Joron
  • Wild West, de Jack Machillot
  • La loi du talion, d’Alex Mauri
  • Zombies dans la plaine, de Rémi Orain
  • Inéluctable, de Gabriel Queste
  • Celle-qui-étreint, de Céline Saint-Charle
  • La Mère des Tempêtes, de Mello von Mobius

L’Ouest est promesse de vie nouvelle, d’aventure, de chevauchées sauvages et de duels sur fond de soleil couchant. Mais l’Ouest peut prendre de multiples visages, et ce sont toutes ces facettes d’un même univers que nous vous proposons de découvrir dans cette anthologie horrifique.
Onze artistes se sont armés de plumes acérées pour vous emmener tantôt dans une chasse à la créature, tantôt par delà les limites de la mort, ou encore dans un village hanté par un mal à nul autre pareil. Le point commun de ces nouvelles et de toutes les autres : elles explorent chacune l’horreur de l’Ouest à des époques variées, et mettent en lumière ce qui parfois nous pousse à devenir meilleur, parfois nous contraint au pire.
Cette année, deux anthologies se complètent pour vous faire voyager dans l’horreur du Far West, retrouvez onze autres nouvelles dans Nouvelles de l’Ouest – Crépuscule.

6 commentaires

  1. Dans cette antho j’ai plusieurs textes favoris mais je me souviens encore avec émotion de la bête en nous, inéluctable et celle qui étreint qui sont mes préférés ici. Faudrait que je pense à écrire un billet sur le sujet…

    Merci pour ce beau retour en tout cas, j’espère que tu ne trouveras pas Crépuscule trop violent même si c’est la version trash hardcore sombre ^^’

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