La Niréide de Fabien Clavel

Après plusieurs livres publiés chez Actusf, Fabien Clavel revient chez Mnémos avec La Niréide, un roman ayant pour thème la mythologie grecque. L’écrivain s’est inspiré de Nirée, fils de Charops et de la nymphe Aglaé, qui prit part à la guerre de Troie. Selon les légendes, il périt durant cette guerre ou au contraire y survit puis accoste en Libye, puis vers le mont Lacmynion et le fleuve Aias. Nirée est le personnage principal des romans de Fabien Clavel La Dernière Odyssée et Les Gorgonautes, une série jeunesse inachevée que l’auteur a repris ici en ajoutant une troisième partie.

La guerre de Troie a bien eu lieu et elle a sensiblement marqué les héros qui y ont pris part. Le prince Niréus est de ceux-là. Il ne désire qu’une chose: retourner sur son île natale, Symé, afin d’y retrouver sa famille et ainsi oublier ce terrible conflit. Tout comme Ulysse, il entame le voyage par la mer, mais celui-ci ne va pas s’annoncer calme, il sera effectivement mouvementé et marqué par de nombreuses aventures et rencontres.

Le roman est divisé en trois grandes parties et chacune est racontée en plusieurs chants. Chaque partie s’intéresse à différentes étapes dans le voyage de Niréus et de ses compagnons. L’histoire se déroule sur plusieurs années à la manière d’une épopée. On y retrouve aussi de grands archétypes narratifs à la manière de l’Odyssée ou de l’Enéide. La présence des Dieux se retrouve en filigrane tout au long du récit, tout comme la quête du foyer perdu, des ennemis monstrueux, des exploits héroïques et le passage aux enfers. Le destin de Niréus est marqué par de nombreuses péripéties, presque trop, et quelques longueurs se font ressentir vers la fin de la seconde partie notamment. On y retrouve des créatures bien connues des mythes grecs comme les cyclopes, les géants ou les Amazones, mais aussi des personnages renommés comme Pénélope, Héraclès et Énée.

Le roman est très documenté, et on ressent la passion de Fabien Clavel pour la mythologie grecque. La plume de l’auteur est très travaillée, poétique, mais cela ne nuit pas à la fluidité de la lecture. Niréus est un personnage qui évolue beaucoup au fil de ses aventures et des personnages qu’il croise. Il se sent inférieur aux autres héros de la guerre de Troie comme Achille ou Ulysse. Il est particulièrement amer au départ et désabusé par le rôle que jouent les Dieux dans la destinée des hommes. Il est pourtant très humain et fait preuve de beaucoup de compassions. La Niréide est le récit d’une rédemption, de pardon.

Les autres protagonistes forment une belle galerie. Rhomé est une fine lame, une archère hors pair. Elle a un fort caractère et ses propres desseins en croisant la route de Niréus. Démodocos est un aède (un poète) aveugle qui sera d’une grande aide à notre héros et celui qui racontera son histoire. Alexiarès et Dryops complètent les compagnons de Niréus.

Les aventures de Niréus sont nombreuses et font penser aux récits connus de la mythologie grecque, ce qui est voulu par l’auteur. Mais là où Fabien Clavel fait preuve d’originalité, c’est dans le rôle qu’il donne aux Dieux et surtout à la toute fin du roman. J’ai beaucoup aimé ce qu’il advient à la fin du récit concernant les divinités et la manière dont Fabien Clavel l’a intégré au reste, ainsi que le twist final.

Ainsi, La Niréide est une très bonne lecture à recommander pour toute personne qui aime les mythes grecs. Les péripéties sont très nombreuses (un peu trop) mais le récit est particulièrement maitrisé, et d’une grande richesse. La fin est particulièrement géniale, surtout ne pas lire la postface avant le roman pour ne pas en gâcher une partie.

Autres avis: Fantasy à la carte,

Auteur: Fabien Clavel

Éditeur: Mnémos

Parution: 18/03/2022

Troie brûle. Les guerriers grecs, vainqueurs, reprennent leurs navires.
Parmi eux se trouve le prince Niréus de Symé. Arrivé très jeune à la guerre, il en revient balafré et dégoûté par les combats. Il ne demande plus qu’à retrouver sa petite île, comme l’Ithaque d’Ulysse. Cependant, sa propre odyssée ne sera pas de tout repos. Sous l’œil des dieux olympiens, il va errer longtemps en Méditerranée, affrontant Amazones, Gorgones et Telchines, dans un périple qui l’emmènera jusqu’aux Enfers.
Un subtil et savant mélange d’action et de merveilleux, de réflexion et d’émotion, d’humain et de divin… le tout conté avec un souffle épique.

8 commentaires

  1. Merci pour cette chronique qui donne envie. Je vais guetter ça ! De ce que j’ai lu de lui (Le châtiment des flèches et Furor), je trouve que c’est un des auteurs français issus du JdR qui a justement réussi le mieux à « déjeuderôliser » son écriture…

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire