Sept redditions – Terra Ignota livre deuxième de Ada Palmer

Sept redditions est le livre deuxième de la quadrilogie Terra Ignota écrite par Ada Palmer et publiée par les éditons Le Bélial’. Il prend la suite directe de Terra Ignota livre 1: Trop semblable à l’éclair, les tomes de la série allant 2 par 2. La traduction est effectuée par Michelle Charrier. La très belle illustration de couverture est signée Victor Mosquera comme pour le premier volume.

Comme le premier tome, c’est une lecture exigeante, très riche, et donc il vaut mieux avoir le premier bien en tête pour entamer ce second tome. Ce qui malheureusement n’était pas mon cas, et j’ai vraiment eu du mal à entrer dans le récit et surtout à remettre une tête sur les différents personnages hormis Mycroft et Saladin. Je pense vraiment qu’il faut les lire à la suite pour ne pas éprouver ce sentiment, car l’univers construit par l’autrice est d’une richesse incroyable.

Le monde dépeint dans la série est une utopie. On est dans le futur, en 2454, année charnière qui va voir le monde changer. Jusque là, la société semblait se porter pour le mieux, chaque humain étant libre de choisir sa Ruche (le groupe où il vit et dont il partage les croyances, les valeurs). Le temps de travail est de vingt heures par semaine, personne ne connait la faim, les loisirs ont une place importante dans la vie. Le passé a été marqué par les grandes guerres religieuses et la progression de la société a été le but de tous, la progression technologique venant ensuite. Cette nouvelle société est régie par l’abondance pour tous, une justice plus bienveillante, l’abolition des notions de genre, de nations. En terme de narration, l’autrice emploie « on et ons » pour éviter de genrer. En apparence, la société est idéale et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Mais on se doute bien que ce n’est pas le cas, sinon on nous aurait pas pondu une quadrilogie pour raconter cela. En effet, dans l’ombre, un groupe appelé « O.S. » utilise la violence, une violence nécessaire pour que le système tienne le coup.

Le roman est toujours le récit sous forme de rapport de Mycroft Canner, qui décrit comment l’organisation du monde va prendre fin. Mycroft Canner a toujours la fâcheuse tendance de s’adresser à son lecteur, de genrer les personnes et de ne pas être très fiable. Ce tome permet de mieux connaitre et comprendre Mycroft Canner. Les masques tombent dans ce second tome et on a les réponses à pas mal de questions du premier volume. La suite des romans portera sur le nouveau monde qui naitra de cet effondrement, et sur la guerre qui en découlera. Le monde décrit par Ada Palmer est toujours très riche et fascinant à suivre, mais j’avoue que par moments c’est long, trop long et pour pas grand chose. Les échanges verbaux entre personnages sont parfois difficiles à suivre, trop théâtraux. J’ai eu l’impression de passer à côté de certains passages alors que d’autres étaient vraiment haletants et intéressants.

Ce second tome de la série Terra Ignota est dans la ligne droite du précédent. Il clôt une partie de l’histoire et permet à ceux qui le veulent de s’arrêter là dans la quadrilogie. C’est une lecture exigeante, qui apporte son lot de questionnements et de réflexions par la richesse de son contenu et les différents thèmes abordés. Il vaut mieux lire les deux tomes de manière rapprochée pour les apprécier pleinement.

Autres avis: Blackwolf, Ombrebones, L’épaule d’Orion, Tigger Lilly, Le Syndrome de Quickson, Blog à part, BlackWolf, Gromovar, Just A Word, Outrelivres , les Chroniques du Chroniqueur, Nevertwhere

Autrice: Ada Palmer

Éditeur : Le Bélial’ (28/05/2020)

Traducteur: Michelle Charrier

Année 2454. Dix milliards d’êtres humains se répartissent en sept Ruches ayant remplacé les États-nations d’antan. Paix, loisirs, prospérité et abondance définissent ce XXVe siècle aux atours d’utopie. Pourtant, l’âge d’or dans lequel baigne l’humanité depuis trois cents ans touche peut-être à sa fin. Les Ruches coexistent selon un équilibre plus fragile que n’importe qui l’aurait cru, et seule une série de meurtres calculés avec précision maintient le statu quo politique. Le ver est dans le fruit, et avec lui la pourriture… Que faire ? Laisser perdurer l’inacceptable au bénéfice d’une paix de plus en plus friable ? Ou tout réformer ? Mycroft Canner, criminel condamné à une vie de servitude et confident des puissants, a en main l’atout à même de créer, pour peu que l’occasion se présente, les conditions d’un monde infiniment meilleur pour tous et à jamais. Un atout qui, s’il était mal utilisé, pourrait pourtant réduire en pièces tout ce qui existe…

14 commentaires

  1. Je suis entièrement d’accord quand tu dis qu’il est nécessaire d’avoir le premier bien en tête pour lire la suite. Heureusement ma lecture ne remontait pas à trop longtemps et j’avais pris beaucoup de notes vu à quel point j’avais été passionnée par les récits de l’autrice. Cette saga est exigeante, elle adresse de nombreux clins d’oeil à plein de genres (dont le théâtre, moi j’adore mais clairement faut accrocher quoi) du coup ça dépayse si on ne sait pas à quoi s’attendre. En général les longueurs ça ne me plait pas mais ici je me laissais tellement porter que je ne les sentais même pas. Je suis envoutée je crois ._.

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  2. J’ai lu un tiers du 2 avant de le reposer et d’aller relire le 1. Pour le tome 3 je me suis pas fait avoir, j’ai pris des notes détaillées pour pas avoir à tout relire xD.
    C’est clairement des livres qui demandent un sacré investissement mais vu la fréquence à laquelle je reviens aux idées qu’ils contiennent, ça en vaut la peine (enfin pour moi en tout cas ^^)

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