La princesse au visage de nuit de David Bry

La princesse au visage de nuit est un roman de David Bry qui vient de paraitre aux éditions de L’homme sans nom chez qui il avait également publié Que passe l’hiver. L’auteur fut le « coup de cœur » des Imaginales 2019. Les précédents romans de David Bry se situaient dans le domaine de la fantasy épique, du polar d’anticipation ou de la fantasy nordique. Avec ce nouveau roman, il s’essaye au fantastique avec brio.

De nos jours, Hugo habite Paris où il profite de la vie et de ses amis et s’occupe d’adolescents en difficulté dans le cadre de son métier d’éducateur. Mais Hugo cache un secret, une enfance malheureuse où il a été maltraité par ses parents. Lorsqu’il apprend la mort de ces derniers dans un accident, il retourne dans son village natal de Saint-Cyr pour assister à l’enterrement. Revenir sur les lieux de son enfance va lui faire remonter des souvenirs en mémoire, des souvenirs qui murmurent dans la forêt, qui dessinent des ombres en forme de princesse au visage de nuit.

Avec La princesse au visage de nuit, David Bry réussit un mélange d’enquête et de roman angoissant parlant de légendes anciennes, de vestiges du passé, de fantômes. Le dosage entre les deux genres est très bien géré, on se prend très vite à cette histoire, voulant comprendre et connaitre le fin mot de l’histoire. Il faut dire que le lecteur a très vite l’impression d’être en terrain familier avec ce village de Saint-Cyr, rappelant tout village typique, ces personnages qui pourraient être des proches, des gens qu’on aurait croisés ou connus, ses bois qui deviennent oppressants une fois la nuit tombée, ses souvenirs d’enfance et de jeux qui semblent proches des nôtres. On aurait presque un sentiment de déjà-vu et pourtant cela fonctionne incroyablement bien. On tourne les pages très facilement, happé par cette histoire flirtant rapidement avec le fantastique. La lecture devient très vite immersive.

Autre point particulièrement réussi dans ce roman, son ambiance. David Bry installe peu à peu une atmosphère envoutante et inquiétante où les frissons ne sont pas loin. Certains scènes sont vraiment très prenantes et on tremble pour ses personnages. L’orage, la forêt, les ombres, tout est réuni pour faire monter l’inquiétude. Le rythme du roman est soutenu, ne laissant que très peu de répit à ses protagonistes. L’auteur offre une narration brillante en alternant entre passé, avec l’enfance d’Hugo, et présent avec un compte à rebours oppressant jusqu’à la Saint Jean. La plume de l’auteur est fluide, belle, imagée et convient particulièrement bien au roman offrant tour à tour émotions, nostalgie et frissons.

Mais le roman est aussi terriblement émouvant, empreint d’une forte part de mélancolie, car il a pour thème l’enfance brisée sous plusieurs formes. Le deuil, la souffrance, les blessures enfouies sont au centre du récit. Un thème vraiment pas facile à traiter et David Bry le fait admirablement offrant une belle leçon de vie et n’occultant rien de ses enfances perdues et parlant d’espoir.

La princesse au visage de nuit est ainsi un roman brillant, touchant, qui prend son lecteur par les sentiments pour mieux le plonger dans une ambiance particulièrement envoutante et angoissante. L’enquête est particulièrement prenante, la narration brillante, la plume belle et le récit immersif. Un coup de cœur pour ma part et un roman que je recommande chaudement. Cela faisait longtemps que je n’avais pas lu un roman fantastique aussi réussi.

Autres avis: Yuyine, Dup, L’ours inculte,

Auteur: David Bry

Éditeur : L’Homme sans nom

Parution :08/10/2020

Hugo, enfant violenté par ses parents, s’est enfui avec ses amis dans la forêt, à la recherche de la princesse au visage de nuit, qui exaucerait les vœux des enfants malheureux… Il est ressorti du bois seul et sans souvenirs, et a été placé dans une famille d’accueil.

Vingt ans plus tard, alors qu’il a tout fait pour oublier son enfance, Hugo apprend la mort de ses parents. Mais, de retour dans le village de son enfance, il découvre que ses parents auraient été assassinés, et d’étranges événements se produisent. La petite voiture de son enfance réapparaît comme par magie. De mystérieuses lueurs brillent dans les bois. Les orages soufflent des prénoms dans le vent.

18 commentaires

  1. J’ai vraiment l’impression que David Bry est un auteur à suivre. Je ne l’ai pas encore lu mais je pense essayer prochainement avec Que passe l’hiver qui était offert en numérique hier 🙂

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