L’hiver de la sorcière de Katherine Arden

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L’hiver de la sorcière est le troisième et dernier tome de la trilogie d’une nuit d’hiver de Katherine Arden publiée chez Denoël dans la collection Lunes d’encre. Le roman devait paraitre fin mars mais il a été repoussé à début juin pour la version papier et à début avril en numérique. L’éditeur indique que les trois tomes peuvent être lus de manière indépendante mais je trouve que ce n’est pas judicieux, surtout pour ce tome 3. Autant le second pouvait se comprendre sans lire le précédent (bien que en passant à côté de beaucoup d’éléments importants), autant un lecteur qui lirait celui-ci sans les deux premiers seraient complétement perdu tant au niveau de l’univers que des personnages.

Légendes russes

Le premier tome nous avait fait découvrir les légendes russes qui prenaient source au sein de la campagne de cet immense pays. Le second tome nous faisait voyager jusqu’à la capitale où les légendes avaient moins leur place et nous avait fait rencontrer le roi de l’hiver, Morozko. Ce troisième livre reprend là où s’était arrêté le précédent tome avec l’incendie ayant frappé la ville de Moscou, involontairement causé par Vassia. Cette dernière se trouve chez Olga, sa sœur où elle espère trouver la tranquillité. Mais le père Konstantin ne l’entend pas de cette oreille et harangue la foule pour faire punir Vassia. Pour Konstantin, Vassia est une sorcière, une criminelle qui mérite de mourir sur le bûcher. Il ignore qu’elle a également sauvé la ville en demandant l’aide de Morozko.

Le monde des créatures mythiques est ainsi très présent dans ce tome, illustrant le gouffre entre l’ancien monde et la modernité. Vassia se trouve prise entre ces deux mondes, entre ceux qui la craignent et ceux qui fondent leurs espoirs en elle. Elle est écartelée entre les deux univers et ses choix ont des conséquences sur les deux mondes. L’aspect à la fois sombre et merveilleux de ce monde de légendes apparait encore plus présent dans ce tome. L’autrice nous décrit un monde fait d’ombres et de lumières, de dangers et de répits, ainsi que de mystères.

Différentes menaces

Depuis le début, rien n’est simple pour la jeune Vassia. Elle se bat pour pouvoir faire ses propres choix, pour vivre sa vie comme elle l’entend et a toujours choisi l’indépendance. Elle a muri depuis le premier roman, a grandi et s’affirme en tant que femme, en tant que sorcière. Ce tome est clairement celui du passage à l’âge adulte pour notre héroïne avec tout ce qu’il peut entrainer comme joies et comme peines. Mais elle devra toujours affronter des menaces toujours plus nombreuses et  inquiétantes.

La religion fait toujours partie des dangers qui plane autour de Vassia. Konstantin veut bruler Vassia au nom de la religion. Néanmoins, un autre personnage vient nuancer cet aspect, il s’agit de Sacha le frère de Olga et Vassia. Konstantin représente le fanatisme poussé à l’extrême, tandis que Sacha représente une vision modérée de la religion. Sacha est moine et très croyant, il représente une facette de la Russie évangélisée en opposition à Vassia qui elle représente les légendes, la tradition, l’ancien temps. Pourtant, tous les deux s’aiment et se respectent, ne niant pas les croyances de l’autre. Ils montrent ainsi qu’une entente est possible entre ces deux mondes, qu’une union est possible grâce au respect et l’intelligence. Surtout qu’une autre menace encore plus dangereuse va émerger : les Tatars sont en effet prêts à envahir le pays.

L’hiver de la sorcière conclut en beauté ce cycle de la trilogie d’une nuit d’hiver. L’autrice apporte quelques surprises à son histoire tout en nous plongeant avec délice dans le monde du folklore russe. Une trilogie plus que recommandable!

Autres avis : Yuyine, Elbakin, Les mots de Mahault, Les blablas de Tachan,

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Autrice:Katherine Arden

Éditeur : Denoël collection Lunes d’encre

Parution : 03/06/2020

Moscou se relève difficilement d’un terrible incendie. Le grand-prince est fou de rage et les habitants exigent des explications. Ils cherchent, surtout, quelqu’un sur qui rejeter la faute. Vassia, avec ses étranges pouvoirs, fait une coupable idéale. Parviendra-t-elle à échapper à la fureur populaire, aiguillonnée par père Konstantin? Saura-t-elle prévenir les conflits qui s’annoncent? Arrivera-t-elle à réconcilier le monde des humains et celui des créatures magiques? Les défis qui attendent la jeune fille sont nombreux, d’autant qu’une autre menace, bien plus inquiétante, se profile aux frontières de la Rus’.

15 commentaires

  1. Ce dernier tome conclut magistralement cette saga qui m’en aura fait voir de toutes les couleurs. 😀
    Le fait que les Tchiorti soient plus présents dans ce tome me l’a fait davantage apprécié que le deuxième, ainsi que tout ce qui concerne les chevaux et Solovei.

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