Wyld – Nicholas Eames

wyld

Wyld est une série de romans de Nicholas Eames dont le premier tome La mort ou la gloire est paru cet automne chez Bragelonne. Le second tome intitulé Rose de sang paraitra en janvier prochain. Cependant, ce premier tome peut parfaitement se suffire à lui seul. Le roman a obtenu plusieurs récompenses :le prix David Gemmell 2018 du meilleur premier roman, le prix Fantasy Faction 2017 du meilleur roman de Fantasy, et le prix Reddit Fantasy 2017 du meilleur premier roman.

La première chose qui frappe avec ce roman est le côté à la fois très classique de son univers mais aussi l’originalité de son propos. En effet, le monde dans lequel se déroule l’histoire a tout du monde médiéval fantastique type Donjons et dragons. On y croise des dragons, des mages, des morts-vivants, des gnolls…et même les fameux « Owlbear » traduit en ours hiboux, créature célèbre de Donjons et dragons (qui câline comme un ours et attaque avec son bec!). Même si cet univers est connu, on prend plaisir à naviguer en terrain connu pour les amateurs de jeux de rôle. Mais l’originalité vient principalement de l’idée de mêler la musique à tout cela et pas n’importe quelle musique, celle avec des guitares saturées. En effet, dans ce monde, les aventuriers sont structurés comme des groupes de rock et par conséquent adorés de la même manière, ils partent également en tournée, ont des managers, des contrats plus ou moins juteux…Il faut reconnaitre que l’idée apporte beaucoup de fun et que l’amateur de musique métallique se prend au jeu et cherchent les nombreuses références présentes dans le roman.

Autre côté attachant du roman, son côté Expendables assez marqué. Au cas vous vous demanderiez ce que deviennent les mercenaires une fois l’épée au vestiaire, vous aurez la réponse dans ce roman. Les héros sont tous en effet, comme dans Expendables, d’anciennes stars sur le retour. Et si ils ont pris du bide, ils ont toujours des muscles et savent toujours s’en servir,. et vont vous le prouver tout au long du roman.

Mais revenons au commencement. Saga était le meilleur des roquebandes, le plus respecté, adulé, avec les meilleurs contrats. Mais comme toutes les bonnes choses ont une fin, ils ont rangé leurs épées, leurs sortilèges, leurs arcs et ont opté pour des choix de vie résolument différents. Cependant, un beau jour, Gabriel, le leader du groupe en quelque sorte vient chercher son ami Clay pour lui demander de l’aide. Il s’agit de l’aider à aller chercher sa fille Rose qui est prisonnière d’une ville assiégée au fin fond du Wyld. De la routine pour Saga? Pas vraiment, même au top de leur forme. Mais 20 ans ont passé et avec d’autres formes, cela nécessite un exploit, non que dis-je cela requiert de reformer le groupe et de braver tous les dangers. Sans surprise, Clay finit par accepter et les voilà partis à la recherche des autres membres de la bande pour sauver la mercenaire de fille de Gabriel.

Ce départ est somme toute assez classique dans de la fantasy épique. La première moitié du roman est consacrée à la reformation du groupe. Comme dit notre bon roi Arthur, la partie où le héros réunit son équipe c’est bateau mais ça marche toujours. Et c’est bien le cas dans le roman : on découvre les différents personnages, leurs histoires, ce qu’ils sont devenus après la fin de Saga. On se rend surtout compte que ce qui unissait le groupe hormis l’amour des combats était surtout une grande amitié qui les portait à affronter tous les dangers.

La suite des aventures de nos héros a tout de même une fâcheuse tendance à se ressembler. Un grand danger apparait, on se demande comment ils vont s’en sortir mais tout finit par s’arranger par le combat, la fuite ou plus rarement la ruse. Parfois (souvent) c’est un peu gros mais il faut bien dire que nos héros le valent bien, et ont un côté attachant et un fort charisme (caractéristique toujours délaissée et moquée en jeu de rôle mais qui trouve enfin une utilité ici), qui font qu’on se laisse prendre au jeu et qu’on tourne les pages sans vraiment s’en rendre compte. La tonalité du roman aussi joue beaucoup, avec un humour qui fonctionne plutôt bien et fait oublier cet aspect répétitif.

Du côté des personnages, c’est essentiellement de la testostérone, il faut bien l’avouer. Les femmes sont très peu présentes et n’ont pas vraiment le beau rôle. Cela devrait se rattraper dans le tome 2 d’après la couverture. C’est clairement des gros bourrins, plein de muscles mais qui cachent tous un grand cœur, gros comme ça! Malgré tout, ils ont chacun des caractères propres et on reconnait facilement des personnages qu’on aurait pu créer dans une aventure de jeu de rôle, ce qui augmente leur potentiel attachant.

Wyld, La mort ou la gloire est donc vous l’aurez sans doute deviné un roman à prendre pour ce qu’il est: un roman détente sans prise de tête, hormis pour les méchants. On passe un bon moment en compagnie de ce groupe de héros au fort potentiel sympathie qui enchaine les aventures dangereuses avec un aplomb légendaire mais qui s’en sort toujours à la fin. Nicholas Eames rend surtout un bel hommage à la fantasy, au rock, au jeu de rôle et aux ours hiboux. 

Autres avis: Les portes du multivers, Lianne, Apophis , Xapur , Ombre BonesL’ours inculte

edf

Auteur : Nicholas Eames

Éditeur : Bragelonne

Parution :16/10/2019

La dernière tournée.
Clay Cooper et ses hommes étaient jadis les meilleurs des meilleurs, la bande de mercenaires la plus crainte et la plus renommée de ce côté-ci des Terres du Wyld – de véritables stars adulées de leurs fans. Pourtant leurs jours de gloire sont loin. Les redoutables guerriers se sont perdus de vue. Ils ont vieilli, se sont épaissis et ont abusé de la bouteille – pas forcément dans cet ordre, d’ailleurs.
Mais un jour, un ancien compagnon se présente à la porte de Clay et le supplie de l’aider à sauver sa fille, prisonnière d’une cité assiégée par une horde de monstres sanguinaires. Même si cela revient à se lancer dans une mission que seuls les plus braves et les plus inconscients seraient capables d’accepter.
Le temps est venu de reformer le groupe… et de repartir en tournée.

22 commentaires

  1. Très bonne critique ! Je te confirme que les femmes sont particulièrement mises à l’honneur dans le tome 2 : il y en a trois dans Fable, la Roquebande qu’on y suit, et ce sont trois personnages tous plus intéressants les uns que les autres (même si j’ai une certaine préférence pour Cura).

    Aimé par 1 personne

  2. Merci pour le lien 🙂
    C’est clair qu’il faut prendre ce roman comme il est. Perso’, qu’il n’y ait pas trop de femmes ne m’a pas gênée parce qu’on annonce clairement sur la couverture de quoi il s’agit et que j’ai acheté ce livre pour ça : suivre une aventure pleine de testostérone avec une bande de vieux briscards sur le retour dans un univers hyper référencé. Je n’ai pas toujours besoin, en tant que femme, de me sentir « représentée » (c’est un peu une tendance qui m’agace, inclure de force des personnages non prévus juste pour remplir des quotas :/ il y a bien d’autres manières de plaider pour la diversité et les livres qui choisissent de ne pas le faire ne sont pas des bouses pour autant) mais je suis quand même curieuse de voir ce que ça va donner avec le tome 2, du coup.

    Aimé par 2 personnes

Laisser un commentaire