Haut-Royaume, tome 3 : Le Roi- Pierre Pevel

hautroyaume

Haut-royaume est une série de fantasy de Pierre Pevel assez différente de ses autres séries qui relevaient presque de l’uchronie car ils se rapprochaient d’une époque historique connue (Le Paris de la belle époque, la France des mousquetaires ou l’Allemagne au XVII ème siècle). Haut-royaume est un univers créé par l’auteur sans qu’il ait un rapport avec une période historique réelle. Pour le moment la série compte trois tomes, en comptant celui-ci, mais elle est appelée à en avoir plus. Une série dérivée dans le même univers Haut royaume est également paru, « Les 7 cités », comptant 3 romans (voir Tome 1, tome 2, tome 3). L’attente entre le tome 2 et Le Roi a été très longue, puisqu’il a fallu attendre 4 ans entre les deux pour connaitre la suite du destin du Haut-royaume, et celui du personnage de Lorn.

Bien entendu, cette chronique portant sur un tome 3, elle risque de contenir un certain nombre de spoilers sur les deux premiers. L’intrigue reprend immédiatement à la fin du précédent tome, juste après la mort du Haut-Roi Erklant II. La régence est assurée par son fils ainé Yrdel pendant la période de deuil. Dans l’ombre, les intrigues sont nombreuses notamment de la part de la reine Célyane qui complote pour que son fils Alderan se retrouve sur le trône à la place de Yrdel. La situation politique du Haut-royaume est très tendue après la guerre contre la province d’Arcante. Lorn en tant que premier chevalier du royaume et commandant de la Garde d’Onyx se retrouve mêlé à un conflit entre les princes auquel il préférerait ne pas prendre part. La garde d’Onyx devient par ailleurs de plus en plus influente et nombreuse. Rien n’est simple au Haut-Royaume et la guerre se profile à l’horizon.

Les deux premiers tomes de la série étaient vraiment réussis apportant un univers original, des personnages très bien construits et complexes, des intrigues nombreuses et variées et des scènes mémorables. Ce troisième tome met un peu de temps à faire évoluer la situation car le début revient sur la condition du royaume et des trois fils du Haut-roi. D’ailleurs, Pierre Pevel a tendance dans cette première partie à répéter des informations à quelques pages d’intervalle concernant les personnages ou les différentes intrigues. Cela permet au lecteur de refaire le point après 4 ans d’attente entre la lecture des deux tomes mais a le désavantage de ne pas faire avancer les choses. Du moins au début. Car une fois la période de deuil passée, les choses se mettent réellement en route et le roman prend un rythme beaucoup plus soutenu.

Le livre est divisé en deux parties qui sont également séparées en sections avec des chapitres assez courts. Le livre est globalement bien construit (hormis le petit écueil du début), très prenant et agréable à lire comme toujours chez Pierre Pevel. Les rebondissements dans la seconde partie sont nombreux et la fin regorge de scènes très prenantes. Pierre Pevel maitrise son intrigue et nous tient en haleine jusqu’au bout avec des passages épiques épatants. Le style de l’auteur est nerveux et très fluide rendant la lecture de ce tome très agréable. Cependant, certains termes ont tendance à être un peu trop présent dans le roman (on « tique » et « acquiesce » beaucoup dans ce tome).

Les personnages sont un des gros points forts de cette série. Ils sont tous très complexes, humains, avec des faiblesses. Ma préférence va à Lorn, héro malgré lui, personnage torturé, au passé trouble et marqué par l’Obscure depuis son passage dans les geôles de Dalroth. Mais les seconds rôles sont aussi parfaits, Esteveris évolue de belle manière, tout comme Naéris, et les deux princes sont énigmatiques et bien campés. Il est un peu dommage que la construction du récit fasse que l’on voit un peu moins Yrdel dans la seconde partie.

Ce troisième tome de la série Haut-royaume est donc un bon roman mais en dessous des deux premiers qui étaient d’une qualité exceptionnelle. L’univers, les personnages et les diverses intrigues tiennent le lecteur en haleine et rendent le roman immersif. Cependant, l’auteur a tendance a un peu recourir à la facilité, même si il est certainement difficile de maintenir le niveau des deux premiers opus sur plusieurs tomes. Ou alors, au bout de 4 ans, j’attendais peut-être un peu trop de cet auteur que je suis depuis ses débuts, et qui m’a fait vibrer depuis plus de 15 ans. Il faut espérer que la suite ne mettra pas trop longtemps à nous faire languir.

Autres avis: Boudicca

cofAuteur: Pierre Pevel

Éditeur : Bragelonne

Parution: 16/05/2018

Après la mort du Haut-Roi, s’ensuit une période de deuil pour le Haut-Royaume-période durant laquelle les complots se trament et les dagues s’aiguisent avant l’ouverture du testament royal. Le prince Yrdel, héritier légitime, et le prince Alan, soutenu par la reine et son frère le prince-cardinal Jall, se disputent déjà le trône en coulisses. Comme ils se disputent les faveurs de Lorn, capitaine d’une Garde d’Onyx de plus en plus puissante et influente…

De son côté, Lorn poursuit comme toujours ses propres objectifs tout en semblant servir le Haut-Royaume. Et quand la Guerre des Trois Princes éclate, il pourrait bien être celui qui apportera la victoire…

16 commentaires

  1. Je crois avoir lu quelque part que ce troisième tome était le début d’une nouvelle trilogie en fait, mais je ne l’ai pas lu donc je ne peux pas confirmer.

    C’est bizarre en fait pour moi parce que cette série de Pevel est la seule auquel je n’ai pas accroché.
    Je n’ai lu que le premier tome qui m’a laissé perplexe et sans la moindre envie de continuer.
    Je l’ai peut être lu à la mauvaise période, qui sait. Et ça m’étonne parce que j’ai adoré ces autres séries.

    Bref, je pense que sur le très long terme (pas dans les prochaines années quoi) je lui redonnerais sa chance pour tester, et j’espère que ça sera la bonne à se moment la ^^

    Aimé par 1 personne

    • Non c’est la suite directe du précédent.
      Pourtant, je trouve qu’elle est totalement dans le style Pevel, mis à part que l’univers n’est pas en rapport avec une période historique réelle. On retrouve son style, le côté épique et la noirceur. En plus la fin du premier est excellente et relativise le reste.

      J’aime

      • Non en fait je parlais du fait que la série partait pour 5 tomes au total et donc que l’auteur considérait que le troisième était le premier d’une intrigue qui tournerait sur 3 tomes, les deux premiers en étant l’introduction en fait
        .
        Je ne me souviens pas du tout du premier en fait, et encore moins de la fin.

        En fait le problème c’est que c’était vendu comme une ré-écriture du comte de Monte-Cristo et j’ai passé tout le tome a chercher le rapport sans le trouver (sauf vaguement le fait qu’il ai été emprisonné à tord et encore je ne me souviens même plus si c’était vraiment le cas ou pas) et du coup j’étais hyper déçue (parce que j’adore Monte-Cristo).

        Aimé par 1 personne

        • Ça peut se tenir avec la guerre pour le pouvoir comme nouvelle intrigue.
          Pour tout te dire, je ne vois pas trop le rapport avec Monte-Cristo non plus ou alors de loin avec l’emprisonnement de Lorn effectivement. Si tu ne penses pas à ça tu devrais apprécier 🙂

          J’aime

  2. Je pense effectivement entre l’attente et la qualité des deux premiers tomes, on se met à imaginer un roman dépassant toutes les attentes, achever l’histoire avec un brio consumé, exploser les neurones du lecteurs d’admiration, décupler sa fonction salivaire devant les descriptions, et le renverser d’émoi devant un conclusion magmatique…

    Voilà, c’est 4 ans d’attente.

    Je le lirai une fois que mon mari aura enfin lu le roman… dans quelques semaines. ou mois.

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire