Cérès et Vesta-Greg Egan

cvCérès d’un côté, Vesta de l’autre. Deux astéroïdes colonisés par l’homme, deux mondes clos interdépendants qui échangent ce dont l’autre est dépourvu — glace contre roche. Jusqu’à ce que sur Vesta, l’idée d’un apartheid ciblé se répande, relayée par la classe politique. La résistance s’organise afin de défendre les Sivadier, cible d’un ostracisme croissant, mais la situation n’est bientôt plus tenable : les Sivadier fuient Vesta comme ils peuvent et se réfugient sur Cérès. Or les dirigeants de Vesta voient d’un très mauvais œil cet accueil réservé par l’astéroïde voisin à ceux qu’ils considèrent, au mieux, comme des traîtres… Et Vesta de placer alors Cérès face à un choix impossible, une horreur cornélienne qu’il faudra pourtant bien assumer…

Auteur: Greg Egan          Édition: Le Bélial collection une heure lumière         février 2017

Greg Egan est un écrivain australien. Il a commencé à écrire en 1983. Il a publié de nombreux romans et recueils de nouvelles.

 Ce livre est la dernière parution en date dans la collection une heure lumière dont j’avais beaucoup aimé L’homme qui mit fin à l’histoire et Un pont sur la brume. Même si ce court roman est d’un bon niveau, je l’ai moins apprécié que les 2 précédemment cités. Le thème du livre et la manière de le traiter sont très intéressants mais je suis restée sur ma faim.

Le roman prend comme point de départ 2 astéroïdes colonisés par l’homme. Ces deux astéroïdes vivent en interdépendance, Cérès produisant de la glace dont Vesta est dépourvue, elle qui produit de la roche. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si un problème de société et politique ne surgissait pas sur Vesta. Un problème important prenant ses sources dans d’obscures raisons et qui équivaut à du racisme: Les Sivadier (du nom d’un fondateur de la civilisation sur l’astéroïde) sont victimes de leurs origines et subissent différentes brimades puis injustices flagrantes. La technologie de l’époque permet de reconnaitre facilement les personnes faisant partie des Sivadier qui par conséquence fuient en grand nombre sur Cérès. Ce sujet est brillamment traité par l’auteur qui transpose un problème actuel dans le domaine de la science-fiction. Cette transposition permet à la fois de prendre du recul et de voir que le sujet est universel. Les personnes victimes de cet apartheid ciblé essayent de se défendre et de s’organiser mais le problème prend des ampleurs inconsidérées. Le thème n’est pas un sujet simple et est bien amené par Greg Egan. Cependant, je trouve qu’il y avait matière à faire un roman plus long et c’est dommage que le livre soit si court. J’ai un peu eu l’impression que l’histoire n’était pas finie.

L’univers et l’aspect technologique est intéressant et bien développé. On s’immerge assez facilement dans le roman aidé en cela par l’écriture fluide de l’auteur. Le rythme du roman est également bien fait et monte en intensité jusqu’au dénouement final. Le roman a beaucoup de points positifs. Par contre, les personnages manquent de profondeur et ne sont pas très intéressants. On sait très peu de choses sur eux ou sur leur histoire, tout juste leur nom pour certains. Cela est assez dommage étant donné le sujet du livre et contribue à mon impression d’histoire pas vraiment finie.

Les thèmes abordés dans cette novella sont intéressants et très bien traités avec un univers bien construit et prenant grâce à des petits détails technologiques bien amenés. Pourtant, des personnages peu étoffés et un récit trop court ont contribué à me donner un sentiment plutôt mitigé et moins enthousiaste que les 2 autres romans de cette collection que j’ai lus.

Autres avis: ApophisYogo, Ombrebones, Albédo , RSF Blog , Lorhkan, Nevertwhere, L’épaule d’Orion, Les lectures de Xapur , Le chien critique , le Dragon Galactique, l’ours inculte

Cette chronique fait partie du challenge littérature de l’imaginaire

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20 commentaires

  1. Egan est connu pour se concentrer sur les thématiques qu’il veut aborder, le vecteur (narration + personnages) n’étant qu’accessoire. D’où une impression pour certains de sécheresse, d’écriture froide, analytique, de personnages sans-âme. Pourtant, l’essentiel n’est pas là, mais dans l’incroyable brio avec lequel il traite des sujets scientifiques, sociaux, philosophiques ou transhumanistes d’une profondeur littéralement inégalée.

    Ceci étant posé, je suis d’accord pour dire que la fin est un poil abrupte et que le texte aurait gagné à être développé sous forme longue plutôt que sous forme courte.

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    • Je sais que tu es un spécialiste et fan de Egan et si tu regardes j’ai trouvé plein de points positifs au roman. Mais c’est juste que je suis restée sur ma faim, j’aurai aimé que ce soit plus long, l’univers le méritait amplement. Une forme plus longue aurait été plus à mon goût. C’est certain qu’il a un sacré talent pour traiter des sujets importants en tout cas et créer des univers cohérents.

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