J’avais beaucoup aimé La trilogie d’une nuit d’hiver de Katherine Arden, aussi j’ai eu envie de lire son nouveau roman Requiem pour les fantômes, publié chez Denoël dans leur collection Lunes d’encre en septembre dernier. Puis, la rentrée littéraire 2024 ayant été très chargée, j’ai reculé ma lecture. Pendant l’été, on a souvent un peu plus de temps alors je me suis décidée à lire ce roman historique avec une pointe de fantastique.

L’histoire se déroule vers la fin de la Première Guerre mondiale. Laura Iven est infirmière, elle a servi sur le front mais a été démobilisée suite à une grave blessure. Début 1918, de retour au Canada, elle subit la destruction d’une partie de la ville d’Halifax puis elle apprend la mort de son frère dans la région de Ypres. Les circonstances de sa disparition sont inconnues et Laura décide de se rendre sur les lieux pour essayer de clarifier ce qu’il s’est passé. Le récit va alterner entre l’histoire de Laura et celle de son frère Freddie. Fin 1917, Freddie sert dans les tranchées. Suite à une terrible bataille, il va se retrouver coincé sous une casemate retournée, en compagnie d’un soldat allemand. Les chances de survie sont très faibles mais les deux hommes vont s’entraider pour tenter d’échapper au pire.

On suit ainsi le parcours de Laura, de retour sur le front avec deux autres femmes servant dans un hôpital situé au plus prêt des combats, et le récit de Freddie quelques temps auparavant. Le roman n’épargne pas les horreurs de la guerre tant au plan physique que psychologique, avec les dégâts faits sur les esprits de ceux qui ont vécu le conflit. Les traces trouvées par Laura sur la piste de son frère la mènent vers un être de légende, le violoniste, que l’on retrouve dans les récits des soldats traumatisés. La musique de ce violoniste serait capable de faire oublier les atrocités de la guerre mais aux prix de leurs souvenirs. Les deux personnages principaux sont victimes de la guerre et essaient de se débattre. L’une dans ses recherches pour retrouver la seule personne qu’il lui reste, et l’autre aux prises d’un personnage fantôme et diabolique qui hante les champs de bataille.

Le début du roman met les différents événements en place en prenant son temps. Hélas, les longueurs continuent à parsemer le récit et peu à peu le roman s’enlise dans des passages lents et inutiles. C’est dommage car la plume de Katherine Arden est fort belle et la psychologie des personnages bien cernée. De plus, j’aurai aimé en savoir un peu plus sur le personnage du violoniste. On comprend ce qu’il personnifie mais on n’apprend rien sur ses origines, le récit se focalisant sur les horreurs de la guerre.

Requiem pour les fantômes est ainsi un beau roman, bien écrit mais hélas l’ambiance n’a pas réussi à me convaincre car le roman est empreint de trop de longueurs qui peu à peu font ressentir de l’ennui. Il reste une belle plume et un sujet difficile très bien mis en scène.

Autres avis : Boudicca, Yuyine,

Autrice : Katherine Arden

Éditions: Denoël

Parution: 18/09/2024

Janvier 1918 : Laura Iven, après avoir été grièvement blessée, est revenue du front où elle était infirmière. Elle tente de retrouver sa vie d’avant à Halifax, au Canada, bien que son frère, Freddie, soit pour sa part resté dans les tranchées. Un jour, elle reçoit l’annonce de sa disparition, accompagnée de l’uniforme du jeune homme. Incapable de croire à la mort de celui-ci, Laura décide de repartir pour la Belgique.
Novembre 1917 : Après une explosion, Freddie Iven reprend connaissance sous une casemate retournée, coincé dans le noir avec un soldat allemand. Tous deux désorientés, ils vont devoir unir leurs efforts pour survivre. Mais, une fois dans le no man’s land, leurs chances seront infimes.
Freddie pourrait-il être encore en vie ? Laura parviendra-t-elle à découvrir ce qui lui est vraiment arrivé ? Et la rumeur selon laquelle les soldats qui le souhaitent oublieraient tous leurs souvenirs grâce à un mystérieux violoniste est-elle fondée ?