Tonnerre après les ruines est le premier roman de Floriane Soulas publié par les éditions Argyll. Pour ce roman, l’autrice change de genre avec cette fois du post-apo à tendance horrifique. Le précédent ouvrage de l’autrice, Les Oubliés de l’Amas a obtenu le prix Utopiales en 2022.

La Destruction a ravagé le monde que nous connaissons en n’y laissant que des cendres. Des années après, les humains qui sont encore en vie ont appris à survivre au milieu des épidémies mortelles et des pluies acides. Les dernières générations de l’humanité résident dans des bastions et sont victimes de plus en plus de difformités et de mutations. La nature sauvage est aussi dangereuse avec la présence de monstres comme des garous et autres malbêtes. Lottie et Férale sont pisteuses et protègent les convois qui rallient les différentes communautés. Férale est spéciale, elle a les yeux jaunes, des capacités sensorielles exceptionnelles et inspire la peur chez tout le monde excepté Lottie. Un jour, Férale entend parler de la grande cité de Tonnerre où se trouvent les derniers scientifiques qui essayent de comprendre les mutations génétiques dont sont victimes les humains. Ce serait peut-être pour elle le moyen d’en apprendre plus sur ses origines, ses différences. Mais Lottie connait Tonnerre et est plutôt réticente à y retourner.

Tonnerre après les ruines est un vrai roman post-apo avec un aspect horrifique assez marqué. Souvent dans le post-apo, une catastrophe a eu lieu décimant une partie de l’humanité mais l’aspect maladie, monstruosité, est laissé de côté. L’époque, les lieus sont laissés dans le flou. On ne sait pas vraiment comment on en est arrivés dans cette situation horrible si ce n’est que cela a un rapport avec une guerre nucléaire ayant laissé des cendres et en lien avec les diverses malformations.

Ce n’est pas l’apocalypse qui est l’essentiel mais le monde qu’elle a laissé, un monde sans concessions, sans espoirs. On trouve cet aspect horrifique dans le ton sombre, dans les actes des personnages, dans le monde en lui-même où la vie n’est presque plus possible, dans les descriptions, dans les décors. Les paysages plus sauvages autant que ceux plus urbains de Tonnerre sont effrayants. La nature, par les créatures que l’on peut y croiser, et la ville qui ressemble à un bidonville sombre et sale ne donnent pas envie de s’y aventurer. L’ambiance générale du roman est poisseuse, horrifique, sombre.

Floriane Soulas a particulièrement soigné ses personnages qui ont des réflexions et des préoccupations fortes. Férale est entre deux mondes : celui des humains et celui des monstres. Elle cherche ses origines, ce qu’elle est vraiment. Lottie apparait plus simple au départ mais elle se révèle vite plus complexe. Tous les personnages sont soignés, intéressants à suivre et à voir évoluer. L’autrice joue avec le concept de l’élue de belle manière. Les thématiques sont nombreuses et variées. On y parle d’éthique scientifique, de liberté, de dépendance à l’autre, de manipulation, des liens aux autres. J’ai eu un peu plus de mal avec la dernière partie qui recourt un peu à des facilités et a certaines longueurs notamment à la fin.

Tonnerre après les ruines se révèle ainsi un véritable roman post-apo où le côté horrifique est très présent. Les personnages profonds et forts donnent vie à cette histoire aux thématiques riches et variées.

Autres avis: le nocher des livres, Les Affamés de lecture,

Autrice:Floriane Soulas

Éditions Argyll

Parution 7 octobre 2023

Dans un monde en déliquescence rongé par les difformités et les maladies, Férale est un monstre – du moins, les autres l’ont toujours traitée comme tel. Tous, sauf Lottie, qui l’a sauvée et lui a appris à survivre à travers les plaines de cendre. Ensemble, elles protègent les quelques caravanes qui rallient encore les derniers bastions de l’humanité.

Jusqu’au jour où Férale entend parler de Tonnerre, une cité close où des chercheurs travailleraient à comprendre les mutations génétiques, et mieux, à les guérir. Là-bas, il y aurait aussi des gens comme elle, dotés d’yeux jaunes et poussés par une faim… insatiable. Et si dans un premier temps Lottie refuse de gagner la ville qui l’a vu naître, fuyant un passé qu’elle préfèrerait oublier, les événements vont en décider autrement.

Des ruelles poisseuses d’un gigantesque bidonville aux entrailles froides d’un complexe scientifique, les deux femmes vont croiser les différentes factions en place, autant de visages d’une humanité qui, au milieu des décombres, aspire plus que jamais à trouver sa place…