Intégrale Feu et Sang – George R.R.Martin

Après avoir vu la première saison de la série House of the Dragon, j’ai eu envie de lire le roman dont elle était tirée (surtout que celui-ci est terminé, contrairement à la saga principale). En fait, la série est l’adaptation du second tome de cette intégrale Feu et Sang de George R.R.Martin, et plus particulièrement de l’événement appelé La danse des dragons. Ces deux tomes racontent l’histoire des Targaryen, qui ont régné à Westeros pendant environ 300 ans (soit bien avant les événements de GOT). Ils sont écrits sous la forme d’une chronique historique avec une compilation de textes historiques adaptée par G.R.R. Martin. On trouve ainsi plusieurs sources cités dans les différents récits, avec des faits qui restent incertains parfois.

Dans la chronologie de Westeros, les années sont comptés à partir de l’unification des Sept Royaumes par Aegon Targaryen, l’année 0 après la conquête AC. Les Targaryen ont fui la cité mythique de Valyria avant sa chute pour s’installer à l’ouest. Ils sont faciles à reconnaître, avec leurs cheveux couleur argentée et leurs yeux violets. Aegon I est né à Peyredragon, où il a grandi, puis s’est marié avec ses deux sœurs, ce qui est devenu une tradition chez les Targaryen. Il va ensuite unifier les Sept Royaumes par la force grâce à ses dragons (ça aide). Le règne d’Aegon va être une longue période de prospérité et de paix. Ses mariages vont lui donner des enfants qui vont aussi vouloir se marier entre eux. Mais cela est mal vu à Westeros et entraîne des révoltes. Les rois Targaryen se sont succédé de nombreuses années avec plus ou moins de longueur, de bonheur ou malheur. Les Targaryens ont un statut particulier de par leur sang de dragon, leurs mariages consanguins, qui ont fini par être acceptés, et leurs dragons.

Le second tome s’intéresse à la Danse des Dragons. Viserys est roi de Westeros, il a épousé sa cousine qui lui a donné une fille, Rhaenyra, née en l’an 97. Suite au décès de sa première femme, Viserys se remarie avec lady Alicent Hightower, fille de la main du roi. Ils auront 4 enfants: Aegon II, Helaena, Aemond et Daeron. Viserys a fait de Rhaenyra la future reine, mais il a fait ce choix avant la naissance de son premier fils avec Alicent. Bien entendu, cela a engendré des rivalités et rancœurs au sein de sa famille, et les germes de la guerre qui opposa les noirs (les partisans de Rhaenyra) et les verts (les partisans d’Aegon II). Cette partie est un régal à lire avec des combats de dragons, des batailles, des intrigues de cour, des histoires d’alliances par mariage….

Le livre couvre une assez longue période de l’histoire de Westeros, et les personnages sont nombreux, ont parfois le même nom ou des noms très proches. L’arbre généalogique présent en début d’ouvrage est fort utile pour se repérer dans tous ces Targaryens. La narration sous forme de chronique historique est un peu austère. Néanmoins, elle est rendue par moment drôle car plusieurs sources sont narrées dont celle de Champignon, fou de plusieurs rois et nain un peu porté sur la bouteille. Le livre permet aussi d’éclaircir pas mal de points de la saga, comme la provenance des 3 œufs de dragon que se verra offrir Daenerys plus tard, ou encore la destruction du château de Harrenhal par un dragon. Il permet aussi de faire connaissance avec les ancêtres des grandes maisons de Westeros.

Même s’il se déroule avant la série principale, il vaut mieux être familier de l’univers créé par G. R. R. Martin avant de débuter Feu et Sang. Pour tous ceux qui ont envie d’approfondir leurs connaissances du monde, des Targaryens ou des dragons, c’est une très bonne lecture qui permet de mieux comprendre pas mal de faits qui se passent par la suite.

La dynastie des Targaryens se révèle passionnante à suivre, tout comme celle du passé des différentes maisons de Westeros. Feu et Sang donne clairement envie de continuer à lire G. R. R. Martin en espérant que la fin du Trône de fer paraisse un jour.

Autres avis: Feygirl, Xapur, Nevertwhere, Boudicca (partie 1 et partie 2),Book en stock (tome 1 VF)

Auteur: G. R. R. Martin

traduction : Patrick Marcel

Édition: j’ai lu

Parution: 29/06/2022

« Au septième jour, une nuée de corbeaux jaillit des tours de Peyredragon pour propager la parole de lord Aegon aux Sept Couronnes de Westeros. Ils volaient vers les sept rois, vers la Citadelle de Villevieille, vers les seigneurs tant petits que grands. Tous apportaient le même message : à compter de ce jour, il n’y aurait plus à Westeros qu’un roi unique. » Trois cents ans avant les événements du Trône de fer, Feu et sang raconte l’unification des sept royaumes.

15 commentaires

  1. J’ai fait exactement la même que toi, j’ai relu le lvire à la sortie de la série et j’ai un article en préparation sur le sujet depuis Novembre ^^ Je trouve comme toi que cette univers est splendide. Belle revue !

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  2. […] Ma chronique : Feu et Sang retrace la première moitié de l’histoire de la dynastie des Targaryen (la famille de Daenerys du Trône de Fer, ou Game of Thrones pour sa version télévisée), c’est-à-dire de la conquête de Westeros par Aegon Ier (environ 300 ans avant le début de la saga principale) à la fin de la régence d’Aegon III (donc sur une période de 140 ans). C’est mouvementé, sanglant, plein de rebondissements, d’actes de bravoure et de destins brisés.Dans un style moins « romanesque » que la saga principale, puisque l’œuvre est censée être écrite par un mestre de la Citadelle de Villevieille, mestre Gyldayn, la lecture n’est en pas moins agréable. Il faut signaler ici que le traducteur actuel des textes liés au Trône de fer, Patrick Marcel, a une plume beaucoup plus fluide et proche de la VO que celui qui s’était chargé des quatre premiers tomes de la saga principale.Ce mestre Gyldayn — si on en croit GRRM — a repris et compilé les témoignages parvenus jusqu’à lui, avec les différents ouvrages disponibles dans Westeros, pour écrire son encyclopédie (c’est donc un livre « intradiégénique » : qui existe dans l’univers du Trône de Fer et que les personnages de la saga peuvent avoir lu. Enfin, ceux qui savent lire). Dès le départ, nous devinons que les événements ne seront pas toujours relatés avec fiabilité, puisque chaque témoin du passé a son point de vue, voire défend son Seigneur. C’est particulièrement marquant dans la seconde moitié du livre, où Gyldayn confronte les écrits de trois personnages de l’époque, et donne sa propre opinion. C’est un exercice intéressant, et amusant, quand se contredisent le sérieux Grand Mestre Munkun, le moralisateur septon Eustace — un religieux — et le fou des rois Champignon, nain grivois à l’affût des ragots de la cour. Le lecteur (nous) doit parfois lire entre les lignes pour deviner la vérité.Revenons à l’histoire : cet ouvrage commence par la Conquête-éclair d’Aegon et ses sœurs, et le règne qui s’en suivit. Cette partie (environ 7 % du total) est la seule qui ne m’ait pas passionnée, car elle présente un style peu vivant. Immédiatement après viennent la lutte entre ses deux fils, le règne sanglant de Maegor le Cruel, pour poursuivre sur le long règne de Jaenaerys. Et là, c’est une très bonne surprise : ce roi — et sa reine Alysanne — qui était peu évoqué dans les précédents textes de GRRM (il n’a pas été au centre de nouvelles publiées) s’avère fascinant. Une vie longue et mouvementée, attachée à l’unification des Sept Couronnes, entourée de personnages secondaires qui, comme habituellement chez l’auteur, sont tous intéressants.Son petit-fils Viserys héritera d’un royaume en paix, mais il ne saura jamais vraiment résoudre les conflits latents entre sa fille aînée Rhaeryra et son fils Aegon issu d’un second mariage. À sa mort commence la Danse des Dragons. Guerre de Succession de deux ans, elle dévastera la dynastie et les dragons. Aux intrigues de cour succèdent trahisons, meurtres, complots, et batailles sanglantes entre armées ou entre dragons. Les Targaryen entraîneront avec eux des familles entières dans des massacres. Récit tumultueux et parfois épique (habituellement, les descriptions des batailles m’ennuient, mais ce ne fut pas le cas ici !), il est souvent impossible de savoir quel sera le vainqueur. Mais quand les puissants s’entretuent, qui reste-t-il à la fin ?Concernant les Targaryen : des gamins. Le récit de la régence du jeune Aegon III est un enchaînement de tensions, de méfiances réciproques après la guerre civile qui a ravagé le pays, d’espoirs déçus et de graines semées pour un avenir mouvementé.Parce qu’à la fin de cette lecture… j’ai très envie de connaître la suite ! Des questions restent en suspens, certains personnages que nous quittons encore jeunes promettent un grand destin, et flûte, flûte, flûte, la publication de la suite de cette « histoire des Targaryen » n’est pas prévue dans l’immédiat. J’ai eu le même sentiment après avoir lu Les Chroniques du Chevalier Errant (GRRM avait annoncé d’autres nouvelles concernant Dunk) et bien évidemment, après avoir découvert la saga principale du Trône de Fer. Grrrrr.Petit hors sujet : bien après l’avoir lu en VO à sa sortie, je me suis offert la belle version (pseudo) intégrale en français, édition de qualité avec un beau papier fin, une couverture cartonnée et les illustrations de Doug Wheatley. Pourquoi attendre pour acheter la VF ? La politique de l’éditeur français crispe les fans : la VF a tout d’abord été découpée en deux, et surtout ne contenait même pas les illustrations de la VO ! Il fallait attendre cette version « intégrale » pour (i) avoir l’ensemble du roman et (ii) admirer les dessins de Doug Whaetley. Donc, comme beaucoup de fans français, j’ai acheté le livre numérique anglais à sa sortie, qui coûtait moins de 10 €. À noter : la version poche de cette intégrale n’a pas non plus les illustrations.Autres chroniques dans la blogosphère : Xapur, Nevertwhere, Boudicca (partie 1 et partie 2), Célinedanaë – au pays des cave trolls, […]

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