
Les éditions Ki-oon continuent de publier les adaptations de l’œuvre de Lovecraft par Gou Tanabe, avec la parution mi septembre de Le Molosse. Il s’agit de la neuvième parution dans la collection Les chefs-d’œuvre de Lovecraft. Ce recueil est plus ancien que les précédentes adaptations, il date de 2014 et contient trois textes : Le Temple (écrit en 1920 et publié en 1925), Le Molosse (écrit en 1922 et publié en 1924) et La Cité sans nom (1921). Les éditions Ki-oon avaient débuté la collection avec Les Montagnes hallucinées alors que Le Molosse avait été réalisé bien avant par Gou Tanabe. Cependant, Les Montagnes hallucinées apparaissent comme un bien meilleur choix pour lancer une série car d’une part le texte est bien plus connu, et ensuite le dessinateur s’est surpassé avec ce titre.
Les trois textes adaptés dans ce recueil sont assez courts et assez mineurs dans la bibliographie de H.P. Lovecraft. Cependant, ils contiennent des éléments importants de la mythologie de l’auteur, comme le Necronomicon dont c’est d’ailleurs la première mention. Elles ont pour point commun de se dérouler hors des États-Unis.
Le texte qui ouvre le bal est Le temple et nous transporte en pleine première guerre mondiale. Le sous-marin allemand U-29 coule un cargo anglais et l’équipage entre ainsi en possession d’une étrange figurine en ivoire retrouvée sur un cadavre agrippé au submersible. La peur et la folie s’emparent peu à peu de l’équipage et va entrainer le sous-marin au plus profond des abysses, là où personne n’est encore allé. Cette nouvelle est la plus longue et la plus réussie du recueil. L’angoisse et la folie sont bien retranscrites. On ressent la terreur et l’enfermement que peuvent éprouver les membres d’équipage. Par contre, la présence d’un drapeau ressemblant à celui de la Kriegsmarine en première page est un peu anachronique.
Dans Le Molosse, on retrouve pas mal de thématiques lovecraftiennes comme l’occultisme, les livres maudits, les tombes. Au point que le texte est assez prévisible. Les deux jeunes personnages sont à la recherche d’exaltation qu’ils trouvent en cherchant des objets occultes. Ils n’hésitent pas à profaner des tombes pour assouvir leur passion et trouver la perle rare. L’histoire a la particularité de se dérouler en Europe, et non autour de la ville de Providence comme souvent chez Lovecraft. Les deux hommes se rendent en Hollande pour ouvrir la sépulture d’un sorcier et y déterrer une étrange amulette en forme de chien. Ils vont alors entendre des aboiements chaque nuit, d’abord lointains, puis de plus en plus proches et inquiétants. On retrouve bien l’aspect inéluctable de nombreux textes de Lovecraft, et le côté indicible de l’adversité à laquelle sont confrontés les deux hommes. Par contre, cette adaptation est moins réussie je trouve que celle proposée par Armel Gaulme chez Bragelonne, qui avait développé un visuel du musée des deux compères nettement plus inquiétant et détaillé.
On retrouve Le Necronomicon dans La Cité sans nom , il va guider un explorateur à la recherche de cette cité, perdue depuis longtemps au milieu du désert. Au plus profond des tunnels, il va découvrir des fresques évoquant une très ancienne civilisation bien différente des humains. On retrouve la mention de l’arabe dément Abdul al-Hazred et un des thèmes préférés de Lovecraft: le fait que l’être humain n’est rien par rapport aux forces de l’inconnu. Cette histoire peut être considérée comme une première ébauche pour les montagnes hallucinées.
Ces trois nouvelles sont un peu courtes pour déployer pleinement les thématiques chères à Lovecraft. Néanmoins, la tension et l’atmosphère angoissante sont bien retranscrites. La claustrophobie, la folie et l’horreur apparaissent parfaitement dans les dessins de Gou Tanabe. Ce tome n’a certes pas la qualité des premières parutions françaises de l’auteur, mais a tout à fait sa place dans la collection.
Autres avis: Tachan, Gromovar, l’épaule d’Orion,

Auteur : Gou Tanabe
Éditions: Ki-oon Série : Les chefs-d’œuvre de Lovecraft
Publication : 15 septembre 2022
Traduction : Sylvain Chollet
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