Sur la route d’Aldébaran de Adrian Tchaikovsky

Sur la route d’Aldébaran d’Adrian Tchaikovsky est la 34ème parution de la collection Une Heure Lumière des éditions Le Bélial’. C’est la première apparition du romancier anglais au sein de cette collection dédiée aux novellas. Le roman a été publié en 2019 sous le titre Walking to Aldebaran. C’est le quatrième des livres de l’auteur traduits en France.

La sonde Kaveney a été envoyée aux confins du système solaire pour y trouver une neuvième planète. Mais à la place, elle va trouver une structure fractale gigantesque ressemblant étrangement à un visage de grenouille. L’artefact est ainsi surnommé Dieu-Grenouille et apparait vite avoir une origine non humaine de par ses propriétés étranges. En effet, le Dieu-Grenouille présente la même face n’importe où on le regarde. Il pourrait être un portail vers d’autres mondes.

Une mission internationale est envoyée pour explorer cet artefact et tenter d’en apprendre plus à son sujet. La mission part à bord du Don Quichotte et comporte 29 personnes dont Gary Rendell. Elle sera très très longue, une partie se déroulera en hibernation. Gary Rendell est le narrateur du roman en deux fils entremêlés: celui du départ de la mission avec la découverte du Dieu-Grenouille puis ce qu’il advient à Gary une fois entré dans l’artefact, dans les cryptes. Ce procédé narratif permet d’apprendre petit à petit ce qui est advenu de la mission et comment Rendell s’est retrouvé perdu dans les tunnels du Dieu-Grenouille.

Ce procédé narratif en deux temps a déjà été utilisé par l’auteur dans ses précédents romans parus en français. Il convient parfaitement à cette histoire en installant du suspense et un perpétuel questionnement sur ce que vit l’astronaute. En effet, il ignore depuis quand exactement il se trouve à errer dans ses cryptes où il fait d’étranges rencontres. L’occasion pour l’auteur d’évoquer à nouveau l’importance de la communication avec les espèces extra-terrestres. Mais aussi de se questionner au sujet de l’état mental de Gary. Il est perdu depuis un laps de temps indéterminé, se parle à lui même, s’adresse à quelqu’un d’indéterminé qu’il appelle Toto à qui il se confie sans rien lui cacher. Gary fait preuve d’un humour noir indéniable en racontant son histoire, il est à la fois désespéré et choquant. Adrian Tchaikovsky arrive à nous faire ressentir l’état d’esprit de son personnage, à nous faire douter de ce qu’il raconte et à nous faire perdre pied comme Gary. Certaines scènes sont assez gores et le roman peut sans conteste être classé en science-fiction horrifique. Cela permet à l’auteur d’abonder en références diverses et variées à la science-fiction du XXe siècle tant au cinéma qu’en littérature. Les références sont très nombreuses, certaines évidentes d’autres beaucoup moins.

Sur la route d’Aldébaran est ainsi une très intéressante lecture bourrée de références et à l’ambiance très pesante. Le roman est une sorte de mélange hallucinatoire entre Seul au monde et Perdu dans l’espace. Si vous aimez le genre de la SF horrifique, foncez, vous ne le regretterez pas et personne ne vous entendra crier ou rire.

Autres avis: Apophis (VO), FeydRautha (VO), Gromovar (VO), Lune,

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Auteur: Adrian Tchaikovsky

Traduction: Henry-Luc Planchat

Édition: Le Bélial’

Parution: 18/11/2021

Aux confins du système solaire, la sonde spatiale Kaveney découvre… quelque chose – une structure fractale gigantesque dotée d’une propriété étonnante : elle semble présenter la même face quel que soit l’angle sous lequel on l’observe. Vite surnommé le Dieu-Grenouille en raison de son apparence vaguement batracienne, l’artefact fascine autant qu’il intrigue, d’autant que son origine non-humaine ne fait guère de doute. Face à l’enjeu majeur que représente pareille trouvaille, un équipage international de vingt-neuf membres est constitué. Avec pour mission, au terme d’un voyage de plusieurs dizaines d’années dans les flancs du Don Quichotte, de percer les mystères du Dieu-Grenouille. Or, ce qui attend ces ambassadeurs de l’humanité défie tous les pronostics. Toutes les merveilles. Toutes les horreurs…

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