Vertèbres est le premier roman de Morgane Caussarieu publié par Au Diable Vauvert. L’autrice a auparavant publié plusieurs romans sur le thème des vampires chez Mnémos et Actusf. Elle a également signé un remarquable essai Vampires & Bayous . Elle change cette fois de sujet en s’intéressant à une autre créature mythique.
De quoi ça parle?
En 1997 à Vieux-Boucau-les Bains, dans les Landes, Jonathan, 10 ans a été enlevé. Les seuls témoignages sont ceux de Sasha et Brahim qui décrivent une camionnette et une étrange femme à barbe. L’inquiétude monte dans la station balnéaire et surtout pour Marylou, la mère de l’enfant. Mais une semaine plus tard, Jonathan est retrouvé sur une aire d’autoroute. Pourtant, ses proches peinent à le reconnaitre. En effet, Jonathan ne parle plus, a une vilaine blessure au torse, a énormément maigri et visiblement une vertèbre supplémentaire est apparue.
Le cadre
L’histoire se déroule dans un village des Landes où il y a peu d’habitants durant l’année, mais que les touristes investissent durant l’été au point de rendre les lieux méconnaissables. Les enfants ont de quoi s’occuper dans la nature avec la plage, un lac, un ruisseau. Mais on en a vite fait le tour et Sasha ne rêve que de quitter ce trou perdu quand elle sera plus grande. Elle rêve de profonds changements, mais pour le moment est perturbée par ce qui arrive à son meilleur ami Jonathan.
Quand Sacha pense à l’avenir, elle pense à maintenant. En effet, cette histoire se passe en 1997. Morgane Caussarieu nous offre un 1997 plus vrai que nature (elle avait le même âge que Sacha, Jonathan et Brahim cette année là). On n’a aucun mal à revivre cette époque avec toutes les références pop-culture de l’époque, aux publicités, à la nourriture, à la musique. Sacha possède un tamagochi, Brahim adore les livres de la collection « chair de poule » et s’en sert pour essayer de comprendre ce qui arrive à son ami. Tous ces éléments ont beaucoup d’importance dans l’histoire, que ce soit le village perdu ou l’époque. Ils servent à créer une atmosphère bien particulière, ont un petit côté nostalgique, et permettent de mieux comprendre les sentiments des personnages.
La narration
Dans le roman, tout tourne autour de Jonathan et de ce qui lui arrive, pourtant il n’a pas la parole dans le récit. L’histoire est raconté par deux personnages et de deux manières bien différentes. Tout d’abord Sasha, l’amie de Jonathan, qui écrit dans son journal à la première personne du singulier. Ensuite, c’est Marylou, la mère de Jonathan qui raconte en se parlant à elle-même à la deuxième personne du singulier. Morgane Caussarieu adapte son style à chacune des narrations de superbe manière se faisant tour à tour crue, sensible ou naïve.
On découvre le quotidien de Sasha, qui est loin d’avoir la vie facile tout comme ses deux amis avec qui elle forme le club des loosers. Sasha apparait attendrissante, courageuse, livrée à elle-même la plupart du temps et en proie à de grands bouleversements dans sa vie d’enfant. J’ai beaucoup aimé la narration de Marylou qui permet de se rendre compte de manière subtile de la réalité de ce personnage trouble de mère trop protectrice, trop présente, trop aimante.
Le livre est un roman horrifique par plusieurs aspects. Par son thème lié au loup-garou tout d’abord, puis par ses thématiques. Et c’est vraiment glaçant par moments, plus pour l’horreur humaine qui est décrite d’ailleurs. Certains passages sont violents, parfois un peu glauque mais toujours parfaitement écrits avec beaucoup de justesse dans le ton. L’autrice y parle de thématiques fortes et pas faciles comme la fin de l’enfance, la puberté et les transformations du corps, la parentalité et le genre.
Vertèbres est ainsi un roman qui ne plaira pas forcément à tous mais que j’ai trouvé brillant à plus d’un titre, à commencer par son écriture. Morgane Caussarieu n’a pas son pareil pour parler de la fin de l’enfance, de l’enfance maltraitée et des monstres qui sommeillent en nous.
Autres avis: Quoi de neuf sur ma pile,
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Autrice: Morgane Caussarieu
Édition: Au diable Vauvert
Parution: 07/10/2021
1997. Petite station balnéaire des Landes. Jonathan, dix ans, vient d’être kidnappé. On le retrouve une semaine après sur une aire d’autoroute. Sa mère peine à le reconnaître : bien des choses ont changé en lui, la plus déroutante étant l’apparition d’une vertèbre supplémentaire…
Morgane Caussarieu revisite les années 1990 comme Stephen King le faisait avec Ça pour les années 1960. Entre Stranger Things et un Chair de poule pour adulte, culture horrifique débridée et métaphore sur la transformation du corps et la sexualité, elle signe son livre le plus ambitieux.
J’ai à peu de choses près le même avis que toi, c’est vraiment très bien écrit et ça se lit super bien.
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Il me tarde de lire ton avis 🙂
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Je n’ai lu qu’un seul livre de Morgane Caussarieu et j’avais beaucoup aimé.
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Lequel?
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Celui publié dans la collection des châtons hantés au Chat noir.
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Celui là n’est pas vraiment jeunesse
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[…] Au pays des Cave Trolls […]
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Tout à fait brillant. Le côté nostalgique en plus m’a carrément provoqué un coup de coeur.
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La narration est vraiment bien trouvée, les passages sur la mère sont vraiment glaçants.
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