Cantique pour les étoiles de Simon Jimenez

Cantique pour les étoiles vient de paraitre chez J’ai Lu dans la collection Nouveau Millénaire. C’est le premier roman de Simon Jimnenez, la traduction est de Benoît Domis. Le livre, paru en 2020 aux États-Unis, a été nominé pour le prix britannique Arthur C. Clarke.

Le roman est un space opera se situant dans un futur lointain, dans lequel les humains ont du se résoudre à quitter la terre devenue trop polluée. Des stations spatiales et de nouvelles planètes ont accueilli la vie humaine. Les voyages entre les mondes sont favorisés par ce que l’on appelle « la poche », un espace où les voyages se déroulent beaucoup plus rapidement qu’ailleurs : des années s’écoulent en temps « réel » alors que dans la poche il ne se passe que quelques semaines. C’est bien pratique, mais ceux qui en ont fait leur métier sont condamnés à ne pas revoir leurs proches, ou à lier de véritables liens avec d’autres.

Pour raconter son histoire, Simon Jimenez a opté pour une narration particulière avec de nombreux changements de points de vue, qui font que le début du roman fait penser à un fix-up, avant de prendre une ligne directrice par la suite et de voir les différentes histoires s’imbriquer. C’est très bien fait, cela donne une manière de raconter originale et qui colle bien à l’univers. Les points de vue ne se situant pas tous à la même époque ou sur la même planète.

Le tout premier chapitre fait prendre conscience de ce que les voyages dans la poche ont pour conséquence, en racontant l’histoire de Kaeda et Nia. Nia est capitaine de vaisseau, elle revient sur la planète où vit Kaeda tous les 15 ans pour récupérer la production de dhuba. La relation qui se noue entre eux est profondément marquée par ces gouffres de temps qui s’écoulent pour lui alors qu’elle ne change pas. Ce chapitre aurait pu être une très belle nouvelle toute en émotion. Mais c’est aussi le point de départ du récit, qui conduit à la rencontre entre un enfant singulier dont la capsule s’est écrasée dans les champs de Kaeda, et Nia qui va le prendre à bord de son vaisseau. La relation qui va se tisser entre Nia et cet enfant est au cœur du roman. J’ai beaucoup aimé la manière dont l’auteur raconte ce lien, comment il évolue au fil du temps et l’émotion qui s’en dégage.

Le récit se tourne aussi vers Fumeko, qui a vu le jour beaucoup beaucoup plus tôt et dont le rôle dans l’univers est primordial. Fumeko est un personnage très intéressant et réussi. Sa mère a choisi de la faire naitre laide pour qu’elle puisse développer d’autres qualités. Toute sa vie sera marquée par ce fait. Les personnages principaux sont bien développés et attachants. On ne peut pas en dire autant pour les secondaires qui apparaissent clairement en retrait. Le roman souffre également de longueurs vers le milieu avant de reprendre un rythme plus intense à la fin. Cependant, de très beaux moments parsèment l’histoire avec des récits enchâssés vraiment très réussis et tout en émotion, bien mis en valeur par la belle plume de Simon Jimenez.

Cantique pour les étoiles est ainsi une belle découverte. Même s’il y a quelques bémols (des longueurs, des thèmes déjà vus), la construction atypique du récit, ses personnages principaux et leurs histoires tout en nuances et émotions rendent le roman immersif. Les différents recits s’imbriquent pour former un roman à la fois sombre et émouvant.

Autres avis: Lune, Cédric Jeanneret, Yogo, l’épaule d’orion, Lorhkan et les mauvais genres,

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Auteur: Simon Jimenez

Éditeur: J’ai lu

Parution: 02/06/2021

L’humanité a quitté la Terre, devenue inhabitable, voilà mille ans. Elle vit aujourd’hui dans d’immenses stations spatiales, conçues et gérées par des multinationales, et se déplace entre les étoiles par la Poche, une contraction de l’espace et du temps. Quelques semaines dans la Poche se traduisent par des années, voire des décennies en temps réel, condamnant ceux qui y transitent à une vie de solitude. C’est le cas de Nia Imani, capitaine d’un cargo assurant la liaison entre Umbai-V et la station Pélican. Un jour, une capsule d’origine inconnue s’écrase à la surface d’Umbai-V. À son bord, un enfant, indemne mais muet, que Nia accepte de ramener aux autorités compétentes. Au fil de leur voyage, et malgré le silence, un lien très fort se tisse entre la femme et le garçon. Pourtant, le mystère demeure : qui est-il ? D’où vient-il ? Ne risque-t-elle pas de commettre une terrible erreur en le livrant à ses employeurs ?

Cette chronique fait partie du challenge Summer Star Wars The Mandalorian

6 commentaires

  1. Depuis la critique de Lune je suis méga hypée à l’idée de le lire. Il faut juste que je trouve le temps :p
    Les quelques bémols n’ont pas l’air si gênant et j’aime bien l’idée d’un début de type fixup

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