
Cela faisait longtemps que j’avais entendu parler de cette série Martyrs, mais l’absence de troisième tome venant clôturer la série m’avait fait hésiter à me lancer dans l’aventure. J’ai enfin franchi le pas avec la parution du dernier tome de la série cette année. Il s’est quand même écoulé 13 ans entre la sortie du premier et du troisième tome !
Au début du livre, on fait la connaissance de deux frères, Irmine et Hellbrand, derniers survivants de la famille Lancefall. Ces deux assassins surdoués accomplissent une mission dans la cité morte de Tanterelle, au cours de laquelle Irmine va voir son propre fantôme. Ces deux personnages font partie du peuple des Arserkers, des sortes d’hommes plus forts, plus doués dans de nombreuses disciplines que le croquant standard, autrefois pourchassés et quasiment éradiqués par les derniers régnants du monde de Palerkan.
Le royaume du Reycorax est dirigé par Karmalys depuis sa capitale de d’Ephysar. C’est un tyran régnant sur le monde d’une poigne de fer. Il est intrigant, diplomate fourbe qui use de tous les subterfuges pour arriver à ses fins, soumettant par la corruption et l’empoisonnement plus que par la guerre, même s’il sait s’entourer d’un ordre doué pour mater les révoltes, les Fauconniers, dirigés par le terrible Opimer. Aussi, quand les habitants des îles de l’ouest commencent une guérilla protéiforme, il cerne difficilement la menace, et fait bouger les lignes au point de créer un bouleversement politique qu’il pense maîtriser.
Dans ce monde évoluent donc les deux Arserkers, et eux s’intéressent dans leur grande cité d’Alerssen à un mystérieux borgne qui semble les faire jouer au chat et à la souris pour leur délivrer des indices sur ce qu’ils doivent faire dans ce monde. En parallèle, on suit les agissements de Kassis Alersenn, la Dame des Ronces, dernière descendante d’une lignée privée de pouvoir par les rois du Reycorax, prisonnière libre dans son château d’Alerssen.
Ce livre est donc un roman choral, alternant entre ces 4 personnages principaux de Karmalys, Irmine, Hellbrand, et Kassis. Des chapitres plus courts introduisent des personnages secondaires, et à 2 ou 3 reprises des chapitres sur la révolte des Liranders, les hommes de l’ouest, sont présentés. Ce nombre réduit de personnages permet de vraiment bien les détailler, et cela constitue une des premières qualité du roman : proposer des personnages attachants, que l’on comprend même si on ne s’identifie pas à eux. Tous ont une vie faite de passé difficile, ont du faire des choix, et ne cessent d’en faire des difficiles. On a du mal à détester Karmalys, et on n’agirait pas forcément comme agissent les Arserkers. Kassis est la personnage la plus « normale », mais elle est confrontée aux événements de manière aussi brutale.
L’intrigue proposée par Olivier Peru est assez classique, mais elle est bien décrite, et son déroulement crédible. J’avais soupçonné le twist final, mais on se laisse bien porter par toute l’histoire. Le nombre de camps en présence est limité, ce qui simplifie un peu le côté politique du roman, mais on retrouve de nombreuses intrigues de cours pour gagner de l’influence à défaut de pouvoir direct. L’auteur distille petit à petit des éléments sur l’histoire du royaume, des cités, des guerres passées, et cela permet de donner une cohérence solide à l’ensemble de ce monde. Ce n’est pas le Trone de Fer, mais cela reste fouillé et intéressant. Ce riche backround renforce aussi les motivations des personnages et l’origine de leur caractère. La cité d’Alerssen, tentaculaire, est aussi presque unn personnage, un monde à elle seule, sa description fait penser à un décor pour un jeu de rôle.
Même si la majeure partie du roman tourne autour des intrigues, de l’histoire des personnages, de la description des cités, des relations entre les personnages avec de nombreux dialogues, l’action est bien présente dans le roman. Le contraire aurait été dommage avec des personnages aussi impressionnant que les deux frères assassins : les scènes de combats montrent la supériorité de ces êtres, et ces descriptions font penser à un balais maîtrisés pour sortir victorieux de chaque situation auxquels ils participent. Les batailles sont peu nombreuses, mais brutales, avec des descriptions crues et réalistes. Le final fait aussi passer un cap au roman, avec un accent à la Gemmel que j’ai adoré.
Ce premier tome de Martyr est donc très convaincant, c’est un roman de fantasy assez classique, mais plutôt low fantasy (pas de dragon vivant, pas de magie, mais un petit quelque chose de surnaturel qui traîne en toile de fond, il y a quand même des fantômes…). Il tient beaucoup à un monde très bien décrit, et des personnages crédibles et attachants. L’intrigue tient bien en haleine et le livre est un vrai page-turner. Je me suis mis direct à lire la suite une fois le livre terminé !
Autres avis:
Auteur: Olivier Peru
Éditions: J’ai Lu
Parution: 26/03/2025 ( première édition 03 avril 2013)
Bien d’accord, c’est vraiment la façon font l’auteur a écrit et décrit son univers qui m’a de suite accrochée.
Cest de la solide fantasy française.
J’aimeAimé par 1 personne
Oui c’est solide, et les personnages sont vraiment intéressant. On découvre l’histoire du monde petit à petit, et c’est crédible, tout se tient bien.
J’aimeAimé par 1 personne
Merci pour l’info ! Je ne commence un cycle que quand il est terminé (normalement) et j’ai beaucoup aimé son Druide !
J’aimeAimé par 1 personne
C’est une bonne idée de faire comme cela, on subit moins la hype et on est sûr d’aller au bout si ça nous plait…
J’aimeAimé par 1 personne
Et on évite l’arrêt éditorial et les trous de mémoire 😅
J’aimeAimé par 1 personne
Quoique de plus en plus les livres contiennent des résumés très bien faits des précédents épisodes, mention spéciale à ceux de Ars Obscura qui sont bien faits, et permettent même de rééxpliquer certaines choses pas très claires !
J’ai lu la dernières série de Jaworski d’une traite, car chez lui c’est encore plus important. J’ai du mal à continuer la série roi du monde après un arrêt de 3 ans…
J’aimeAimé par 1 personne
Oui j’ai apprécié ça dans La tour de garde par exemple (et dont j’avais rapproché les lectures)
J’aimeJ’aime
J’ai cette série dans mon viseur depuis un moment, et maintenant que le dernier tome a été publié, je n’ai plus d’excuse pour tergiverser ☺️
J’aimeAimé par 1 personne
Il n’y a plus qu’à se lancer…
J’aimeAimé par 1 personne
j’ai déjà lu des romans d’Oliver Peru, mais celui-ci à échappé à ma vigilance. Il va falloir que je rectifie la mire, et que mon lancer de filet assassin le ramène à la maison. Tout ce que tu en dis me tente absolument.
J’aimeJ’aime
J’aimeJ’aime