J’ai profité de la venue de l’écrivain américain Blake Crouch aux Imaginales pour découvrir cette trilogie publiée en début d’année par Gallmeister dans la collection Totem. En langue originale, les romans sont parus entre 2012 et 2014, puis ont été adaptés en série télé en 2015 sous le titre Wayward Pines. Auparavant, seuls les deux premiers tomes étaient sortis en français chez J’ai lu. Il aura fallu attendre 9 ans aux lecteurs français pour connaître la conclusion de la série. Ayant lu les 3 tomes quasiment à la suite, j’ai préféré faire un seul article pour la série, d’autant plus que connaître la fin du premier risque d’être dérangeant pour entamer la lecture de cette trilogie de science-fiction.

Wayward Pines est le nom d’une petite bourgade en apparence tranquille située dans une vallée de l’Idaho. C’est pourtant là que l’agent fédéral Ethan Burke a été envoyé pour enquêter sur la disparition de deux autres agents dont son ancienne coéquipière. Quand le récit commence, Ethan Burke reprend conscience en pleine rue sans papier ni argent ni téléphone. Sa mémoire semble lui jouer des tours mais il se souvient avoir été victime d’un grave accident de voiture avec son collègue, l’agent Stallings, décédé sur le coup.

Le roman nous plonge directement dans les pensées d’Ethan et dans ses doutes sur ce qu’il fait dans cette étrange ville. Le décalage est d’emblée très franc entre la ville en apparence paradisiaque, et ce que vit Ethan qui semble complètement perdu et qui se met à douter de tout, jusqu’à sa propre identité. Le lecteur a seulement le point de vue d’Ethan à sa disposition, et se met à se poser de multiples questions sur ce qui se passe réellement. La plume de Blake Crouch est toujours addictive et les pages défilent à toute vitesse dans un brouillard tenace d’indices et d’événements concourant à nous faire douter de la santé mentale de l’agent fédéral.

Le premier tome est fort réussi et se dévore presque d’une traite. La révélation finale donne clairement envie de découvrir la suite. Le second tome est du même acabit, mais un peu moins bon cependant. Le troisième tome est à mon goût bien en dessous, il est plus tourné vers l’action, l’horreur. Cependant, il apporte une très bonne conclusion à la série malgré ces bémols.

Wayward Pines marque surtout pour son ambiance si particulière et brumeuse, qui fait penser à Twin Peaks pour ses nombreux mystères autour d’une petite communauté autour de la nature dans une Amérique de carte postale. L’auteur nous questionne aussi sur le réel, sur la quête d’identité, sur la survie, sur la vie dans les bourgades américaines qui semblent si parfaites. La trilogie oscille entre policier, thriller, horreur, fantastique et science-fiction. Elle se lit très rapidement tout en faisant se questionner le lecteur.

Auteur: Blake Crouch

Éditions: Gallmeister

Traduit de l‘américain par Patrick Imbert

Parution: entre le 18 janvier et le 15 février 2024

L’agent fédéral Ethan Burke reprend conscience, seul et blessé, en pleine rue à Wayward Pines, petite bourgade tranquille de l’Idaho. Partiellement amnésique, il se souvient être à la recherche de deux autres agents mystérieusement disparus dans la région. Il se rend vite compte qu’il n’a plus de papiers, ni de téléphone et, en dépit de ses efforts, il ne parvient à joindre ni sa femme, ni son supérieur, ni personne du monde extérieur. Il y a vraiment quelque chose de bizarre à Wayward Pines, comme chez ses habitants. Lorsqu’Ethan découvre le cadavre horriblement mutilé de l’un des agents qu’il recherchait, l’étrangeté cède la place à un danger mortel. C’est maintenant sûr, il y a quelque chose de pourri à Wayward Pines.