Invasions plurielles – Arnauld Pontier

Arnauld Pontier est un auteur que j’apprécie beaucoup et dont j’ai toujours plaisir à découvrir de nouveaux textes. Aussi quand il m’a proposé la lecture de ce recueil de 16 nouvelles, Invasions plurielles paru chez Arkuiris, j’ai accepté avec grand plaisir. Les différents récits composants ce livre sont soit déjà parus auparavant, soit remanié pour l’occasion, soit inédit pour 4 d’entre eux. Ce sont pour la grande majorité des textes de science-fiction avec souvent le thème de l’invasion. On y trouve souvent de l’humour, mais la thématique dominante est l’humanité et ses travers.

Comme dans tous recueils, certains textes nous parlent moins que d’autres. Plusieurs nouvelles sont vraiment courtes, un peu trop pour véritablement développer quelque chose de prenant et donnent l’aspect d’ébauche de textes. D’autres sont plus intéressantes, d’autres vraiment bonnes. J’ai aimé globalement l’humour dont fait preuve l’auteur sous forme de second degré, d’humour grinçant sur les travers humains. Certains textes présents pourraient être développés sous forme de novellas ou donner le point de départ de romans. Invasions plurielles est un recueil intéressant avec quelques très bons textes et peut se lire entre deux gros romans offrant ainsi une petite pause. Passons à un peu plus d’informations sur chaque texte:

Un point sur lune (2014) : un beau jour une forme humanoïde apparait sur la lune. Elle se révèle être une femme très belle avec un énorme pouvoir de séduction. Le ton est léger, le texte est court mais interroge sur le culte de l’apparence dans nos sociétés.

Les plaines d’Ishtar (2016): suite à une pluie de bulles, les humains se mettent à rêver aux plaines d’Ishtar où il y aurait le bonheur. Le texte est un peu court mais se lit agréablement.

Bestioles (2018): dans un futur proche, les hommes ont commencé à aller visiter l’espace. Cependant, les nombreuses avancées technologiques ont déréglé la lumière qui devient néfaste. La nouvelle flirte par moments avec la hard SF, la chute est surprenante et la nouvelle aurait presque pu être étoffée en forme plus longue.

Planète sauvage 78 (2015): un vaisseau militaire est envoyé sur une planète pour enquêter sur la disparition d’un précédent vaisseau. Le teste donne trop l’impression d’être une esquisse sans assez de développement.

Eau (2010): futur lointain, un vaisseau dérivant suite à une avarie tente sa chance sur une planète entièrement constituée d’eau, comme Kamino dans Star Wars. Mais la planète va peu à peu les changer. Un texte intéressant mais un peu court.

Stella (2023):un vaisseau est appelé pour porter assistance à un signal de détresse sur une planète. Ça ne vous rappelle rien? Ils ne trouvent aucune trace de survivants et font demi-tour. La fin est ouverte laissant espérer d’autres histoires y faisant suite.

La Bête (2015) : un texte fantastique qui change complétement de registre et d’ambiance. Fin 19ème, une marquise donne une fête majestueuse entre gens de la haute société, mais soudain le noir complet se fait dans la salle. L’histoire est peu consistante, mais le texte marque surtout pour son ambiance tirant sur l’horreur.

Pièce maîtresse (2018): un vaisseau gigantesque alien est détecté dans le système solaire, faisant naitre la peur chez les habitants de la planète bleue. Le texte alterne entre deux points de vue: celui des humains et celui des extra-terrestres. La fin est drôle et inattendue. Un des textes que j’ai préféré et qui parle de l’importance de la communication.

Comme une insurrection lente (2023): la viande est devenue une denrée rare. Heureusement, la découverte sur une autre planète de dinosaures va permettre de combler le marché et la demande en expansion. Une nouvelle à l’humour noir.

La fille à la parole muette (2015 réactualisée) : nouvelle trop courte pour laisser un grand souvenir où il est question d’un empire galactique à la recherche d’une étrange substance.

L’œuf (2015): à nouveau un texte sous forme de satire, plein d’humour, où l’humanité en prend pour son grade. Un œuf énorme apparait un beau jour sur un green de golf, entrainant son lot de questionnements. Un très bon texte.

Eden et caetera (2019) : Dans le futur, des extraterrestres proposent un marché à l’humanité après un premier contact. L’auteur égratigne à nouveau les humains et leurs travers dans ce texte assez sombre.

La Mort (2015) : un nouveau texte fantastique avec une histoire de bal masqué où une des convive choisit le déguisement de La Mort. L’ambiance est à nouveau soignée mais l’histoire assez brève.

Bases d’observation (2023): à nouveau un texte trop court sur une invasion.

Élyranthe (une histoire d’) (2023): Le texte parle de la souffrance qu’on se plait à infliger à autrui. Pas inoubliable.

Tolérance (2015) : sans doute ma nouvelle préférée du livre. Les humains se rendent sur une planète après avoir trop exploité la terre. La planète où ils arrivent est peuplée par des indigènes pacifistes qui laissent les humains faire ce qu’ils veulent puisqu’ils refusent tout conflit. Le début se passe bien puis la cupidité humaine prend le dessus. Le texte développe un concept intéressant et prend un aspect philosophique sur la fin. L’homme peut-il apprendre de ses erreurs ? Visiblement non.

Autres avis:Le chien critique,

A lire une interview très intéressante de l’auteur : ici

Auteur: Arnauld Pontier

Illustrateur : Michel Borderie

Éditions: Arkuiris

Parution:13/02/23

Les seize nouvelles de ce recueil de science-fiction d’Arnauld Pontier explorent avec humour et fantaisie les différentes manières dont pourraient se dérouler nos premiers contacts avec des extraterrestres ou des entités d’autres univers.
Arnauld Pontier nous entraîne loin de nos connaissances et repères, dans des espaces où les humains sont, selon les cas, pionniers, spectateurs ou victimes des créatures qui peuplent les mondes des étoiles et au-delà, des créatures qui pourraient bien être intéressées par la conquête de la Terre.

10 commentaires

  1. Merci pour cette critique, cette « revue » d’avis sur chaque texte, et du soutien que cela représente pour moi ! Oui, il y en a pour tous les goûts ! Philippe Ward parlait d’ un plat de tapas, tu picores ici ou là… J’ai, moi aussi, mes préférences. 🙂

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