
Fabrice Colin est un écrivain français qui a d’abord œuvré dans les registres de l’imaginaire avant de se tourner vers le polar et la littérature générale. Il a écrit de nombreux romans pour adultes, romans pour la jeunesse, nouvelles et scénarios de BD, et a obtenu quatre fois le Grand Prix de l’Imaginaire. Il revient au genre qui l’a fait découvrir avec Golden Age, un roman fantastique publié chez Hachette dans la collection Le rayon Imaginaire.
Nous sommes en juillet 1914 à Dandelion Manor, dans le Dorset, près d’un petit village anglais de bord de mer. Le monde est en suspens, les prémices de la guerre se font entendre. L’univers semble sur le point de changer définitivement, emmenant avec lui tout ce qui faisait l’ancien monde, toutes les croyances relatives au petit peuple. Parallèlement, le célèbre écrivain Kembell Gradey a perdu son inspiration, comme si celle-ci lui venait directement des muses ou des fées. Deux autres vieux auteurs britanniques se trouvent également dans le château, ainsi que le fils de Gradey. Trevor Sinclair, un reporter venu de Londres, se rend à Dandelion Manor dans le but officiel d’interviewer Kembell Gradey. Mais sa visite cache en réalité des motivations beaucoup plus personnelles. Le récit suit également un elfe que les paysans de ce coin du Dorset appellent un «pook». Ce dernier se trouve dans une partie du monde appelé le Delirium, d’où il peut observer les hommes en tranquillité.
Dans l’univers du roman, il y a en effet trois mondes : le nôtre, celui des fées et autres peuples de l’ancien monde, et celui du milieu, le Delirium. L’elfe semble avoir un regard presque amoureux sur les humains, leur enviant leur mortalité. Les humains, hormis un enfant, ne se rendent pas compte de sa présence. La veille de la Première Guerre mondiale va entraîner des modifications majeures dans le monde et le départ définitif des fées. Cela a pour conséquences la perte d’inspiration des vieilles gloires littéraires Gradey, Dodilus et Balfour. Leur âge d’or semble achevé, le don s’est tari.
Fabrice Colin entame avec ce roman une réflexion sur la création, l’inspiration et la littérature mais se perd malheureusement dans les méandres du vaudeville. Il préfère parler des histoires sentimentales de ses personnages et mélanger des genres entre eux de manière brouillonne. Il introduit des tas d’éléments qui ne sont pas vraiment utilisés. Tout ce qui a trait aux fées n’est pas exploité, certains personnages apparaissent et disparaissent sans que l’on comprenne leur utilité dans le récit, les protagonistes sont peu attachants et beaucoup trop égoïstes. Le roman est beau, avec des typographies différentes selon les personnages. Cependant, celle choisie pour le pook a tendance à chagriner les yeux. Les inspirations de l’auteur sont nombreuses, les titres des chapitres sont liés à des romans publiés avant 1914. Mais à force de vouloir se concentrer sur l’esthétique et l’hommage, l’auteur en oublie de raconter une véritable histoire. Je me demande si le format du roman convient bien au récit, peut-être l’histoire aurait elle gagné à être une novella.
Golden Age est ainsi une occasion manquée, un récit désordonné et fourre-tout qui passe à côté du thème sur la création et l’inspiration littéraire. C’est dommage car l’univers était prometteur, tout comme la période où se déroule l’histoire. Je suis totalement passée à côté de ce roman, n’entrant jamais véritablement dans Dandelion Manor.

Autres avis:
Auteur: Fabrice Colin
Éditions: Hachette
Parution: 05/10/2022
« Il nous faut distinguer trois mondes. Le Nôtre, le Leur, et celui du milieu : le Delirium. »
Dandelion Manor, Dorset, juillet 1914.
Dans la langueur d’un été secoué par les éclairs menaçants de la guerre qui approche, quatre écrivains vieillissants, jadis si créatifs, sont réunis. L’inspiration s’est envolée ; les bruits de bottes feraient-ils fuir les fées ?
A leurs côtés, un elfe sauvage et fantasque, une femme secrète assoiffée de réponses et un enfant rêveur connecté aux univers visibles et invisibles assistent aux derniers soubresauts de ce monde qui meurt. Jusqu’où iront les créatures déboussolées pour faire revenir leurs muses ? Et qu’advient-il de ce qui compte vraiment quant tout s’écroule ?
Oh, dommage, ça avait l’air effectivement assez prometteur en lisant le résumé. Peut-être trop de choses et d’inspirations comme tu le dis, donnant à l’arrivée quelque chose d’assez fouillis.
Bon, je ne vais pas me presser, alors.
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J’ai vraiment eu le sentiment que l’auteur ne savait pas vraiment quel parti prendre ni où aller. C’est dommage parce que j’aime bien les romans avec les fées et l’époque.
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Oh dommage, j’aime beaucoup ce que l’auteur fait d’habitude, et j’etais’ravie de le revoir en imaginaire
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Je ne suis pas familière de cet auteur, ça vient peut-être de là
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[…] Golden Age de Fabrice Colin […]
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