Les Irréguliers de Baker Street

Les Irréguliers de Baker Street ( The Irregulars en Vo) est une série télévisée britannique, créée par Tom Bidwell. Elle est disponible sur Netflix depuis fin mars. Il y a pour le moment une saison de 8 épisodes. Elle se déroule dans le Londres créé par Arthur Conan Doyle et met en scène les Irréguliers de Baker Street. Ces derniers aident le docteur Watson pour des enquêtes contenant des aspects surnaturels. Côté casting, on retrouve Thaddea Graham, Darci Shaw,Jojo Macari, McKell David et Harrison Osterfield. Le casting est 100% britannique tout comme la série.

• De quoi ça parle? :

Londres, époque victorienne, quatre adolescents vivent dans une cave proche de Baker Street. Ils croisent la route du docteur Watson et vont être amenés à collaborer avec lui pour résoudre des crimes contenant des éléments surnaturels. Ils vont ainsi s’apercevoir qu’une terrible menace pèse sur la ville.

J’ai eu envie de regarder cette série en grande partie parce qu’elle se déroule dans l’univers de Sherlock Holmes et qu’elle met en scène les Irréguliers. Ces derniers apparaissent pour la première fois en 1887 dans Une étude en rouge. Ils sont aussi les héros du jeu de société Sherlock Holmes avec le personnage de Wiggins un gamin des rues et vendeur de journaux qui mène des enquêtes pour le compte du célèbre détective. L’idée de créer une série sur eux paraissait ainsi intéressante mais comme souvent elle a été beaucoup dénaturée et l’esprit des livres d’origine totalement perdu.

La série a pour le moment une seule saison (même si des rumeurs de seconde saison ont vu le jour) de 8 épisodes. Le bon côté est que l’intrigue de la saison se termine, on n’a pas de cliffhanger final ni de fin en queue de poisson. Il y a une véritable fin de saison et de série (si seulement ils pouvaient en rester là…). Chaque épisode est centré sur une enquête particulière mais le fil directeur de la saison est l’ouverture d’une brèche vers un autre monde, la recrudescence des éléments surnaturels frappant la ville de Londres étant liée à cette brèche. Car oui il y a bien du surnaturel dans cette série alors qu’il est absent traditionnellement de l’univers de Sherlock Holmes. Par contre, il n’y a point d’enquêtes tortueuses difficiles à résoudre, tout se devine très vite, les enquêtes sont réduites à la portion congrue. Ici tout tourne autour d’intrigues fantastiques plutôt bancales et pas vraiment bien exploitées. Tout est prévisible, et devient lassant à cause des nombreuses incohérences et facilités de scénario.

Cette série lorgne plutôt du côté de Frankenstein (avec un épisode clairement inspiré du roman) que du célèbre détective de Baker street. En effet, elle ressemble à un assemblage de plusieurs séries. On y trouve l’esprit Club des 5, la rébellion d’Enola Holmes, un peu de gore, un peu de tête couronnée, un peu de romance. Le tout ficelé ensemble grossièrement au point que toutes les coutures finissent par éclater, révélant un peu de chair purulente ou vieillotte.

Plusieurs éléments conduisent à l’éclatement de ces coutures. La première est la reconstitution du Londres de l’époque victorienne à laquelle on ne croit pas une seconde. Sous prétexte de diversité (que je ne remet pas en cause), le Londres dépeint dans la série est beaucoup trop moderne dans sa représentation des minorités. Les décors ne sont pas vraiment réussis non plus et on n’a pas vraiment pas l’impression d’être au bon endroit. La seconde raison vient des personnages qui manquent clairement de personnalité et de motivation pour la plupart. Les seuls qui sortent un peu du lot est le Docteur Watson qui a un peu plus d’épaisseur que le reste, Spike qui essaye de souder tout le monde et apporte un peu de fraicheur. Jessie est un personnage intéressant par ses capacités surnaturelles, mais elle est sous exploitée et c’est dommage. La troisième raison est certainement le plus gros raté de cette série est le personnage de Sherlock Holmes et tout ce qui a trait à cet univers. Mycroft Holmes est présent dans un épisode mais sa relation avec son jeune frère n’est absolument pas mentionnée. Son intelligence et sa froideur sont complétement oubliées également. L’inspecteur Lestrade devient un bigot complétement écervelé, Madame Hudson ne pense qu’à l’argent. Et Sherlock est réduit à un personnage torturé et drogué, incapable de résoudre la moindre enquête et de deviner quoi que ce soit (comme le comportement de Watson par exemple). Il est une véritable caricature et le pire des Sherlock Holmes représenté à l’écran.

Les Irréguliers de Baker Street est ainsi une série qui avait un potentiel intéressant mais qui passe complétement à côté de son sujet. En voulant faire preuve d’originalité et de modernisme, la série déploie un univers et des personnages auxquels on ne croit pas une seconde.

Les points positifs:

  • une saison qui se termine en 8 épisodes
  • le personnage de Watson

Les points négatifs :

  • la reconstitution de Londres de l’époque victorienne
  • Sherlock Holmes raté et navrant
  • des personnages peu crédibles
  • une musique anachronique omniprésente dans les premiers épisodes (presque un prétexte pour nous faire stopper le visionnage)
  • une foultitude d’incohérences

Concernant Sherlock Holmes, cet article pourrez vous intéresser: Chemin de transverse 3 : Sherlock Holmes et l’imaginaire

17 commentaires

  1. J’étais justement en train de me dire « tiens c’est quoi cette série » quand ta critique est apparue sur mon flux RSS. Bon bah du coup je passe mon chemin, ce n’est pas pour moi. Dommage, l’idée était prometteuse.

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