Rêveur zéro de Elisa Beiram

Rêveur Zéro est le premier roman d’Élisa Beiram. Il est paru fin septembre dernier aux éditions L’Atalante dans la collection La Dentelle du cygne. C’est un roman d’anticipation se déroulant dans un futur proche et évoquant le thème de la pandémie. Mais pas une épidémie comme celle que nous vivons depuis un an, non une épidémie où les rêves se matérialisent dans la vie de tous les jours.

Une intrigue originale

Tout débute lorsque Zahid rentre inopinément chez sa sœur Victoire chez qui il habite. Cette dernière ne s’attendait pas à le voir car il participait à un essai en laboratoire et ne devait pas encore revenir. Le jeune homme semble ailleurs et ne se rappeler de rien. Zahid va pouvoir seconder sa sœur et l’aider avec sa fille, d’autant plus que Victoire est de plus en plus surchargée par son travail d’infirmière à l’hôpital où des cas pour le moins étranges ne cessent d’apparaître. Des cas de personnes victimes d’hallucinations collectives ou de symptômes qui disparaissent. Comme les choses s’aggravent et se propagent, tout indique une c’est le début d’une épidémie. Personne ne comprend vraiment ce qui se passe, surtout que le mystère prend une plus grande ampleur quand on se rend compte que le laboratoire où Zahid se trouvait avant son retour a bel et bien disparu avec toutes les personnes qui s’y trouvaient.

Le roman suit les pas de plusieurs personnages: Zahid, Victoire mais aussi Alma qui travaillait au sein du laboratoire mais qui ne s’y trouvait pas le jour de la disparition à cause d’un mystérieux incendie. Nous ferons aussi connaissance avec Janis, le frère d’Alma, avec Lise son amie. L’intrigue gravite autour de tous ces personnages qui essaient de comprendre ce qui se passe. Pour cela, Alma recherche le rêveur zéro, celui qui est à l’origine de l’épidémie. Elle espère grâce à cela arriver à arrêter le phénomène avant qu’il n’y ait de trop graves conséquences.

Du bon et du moins bon

Le sujet du roman donne lieu à des scènes assez impressionnantes, bien mises en valeur par l’autrice. Le monde où il se déroule apparait dans le prolongement du notre, à la fois assez proche pour qu’on le reconnaisse et avec des technologies qui se situent dans le prolongement de celles dont on a l’habitude. Les téléphones portables sont dépassés par exemple, remplacés par des bracelets qui permettent d’être hyper connectés. Tout ce qui a trait au numérique a énormément d’importance dans le roman, comme dans notre monde d’ailleurs. D’autres technologies sont décrites comme les voitures automatiques ou des vêtements intelligents. Le tout forme un univers crédible et très bien décrit.

Là ou j’émets plus de réserves c’est au niveau de la structure du roman qui se déroule sur une succession de dix-huit chapitres contenant des nuits peuplées de rêves variés causant des dégâts, et des jours pour comprendre l’épidémie. Cette construction narrative additionnée de longueurs donnent l’impression que le récit piétine, que l’enquête n’avance pas, que tout le monde se contente de se poser des questions et n’agit pas. Le pire étant que la fin apparait beaucoup trop rapide, la révélation finale à 2 pages du terme du récit aurait mérité mieux. Le roman est beaucoup trop long en l’état et aurait gagné à voir son intrigue resserrée. Autre bémol, les personnages. Ils ne sont pas vraiment intéressants ni attachants, trop froids ou trop passifs, trop détachés. Alma apparait presque comme une caricature de scientifique, froide et lisse.

Rêveur Zéro est ainsi un livre prometteur dans la mesure où c’est un premier roman original et à l’univers bien construit. Néanmoins, trop de longueurs et des personnages inintéressants donnent un sentiment d’enlisement au récit. C’est dommage car il y avait un fort potentiel.

Voir aussi: interview autrice actusf

Autres avis: Boudicca, Ombre Bones , Un bouquin sinon rien, Yuyine,

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Version Papier

Version Numérique

Autrice : Elisa Beiram

Éditeur : L’ Atalante Éditions

Parution :24/09/2020

Zahid est déboussolé. De retour de Genève, où il est sujet d’expérience pour une scientifique sur les rêves, il déambule gare de Lyon, peu pressé de rejoindre l’appartement qu’il partage avec Victoire, sa soeur. Puis la routine, silencieuse, reprend ses droits.Elle, submergée par les gardes à l’hôpital, lui, s’occupant de sa nièce – les conduites à l’école, les goûters, les devoirs… Mais les manifestations étranges qui peuplent son sommeil n’ont de cesse de le tourmenter.Alma enchaîne les désastres. Alors qu’elle contemple les ruines de son appartement incendié, elle apprend que le directeur de son laboratoire de recherche a disparu. Elle tente de joindre ses collègues, en vain. Elle part alors pour la campagne genevoise, mais la police veille autour de son lieu de travail, et après avoir découvert l’impossible – le laboratoire a disparu -, elle est interrogée par Philipp Gaertner, l’officier de police suisse en charge de l’affaire, qui prend vite une envergure internationale.Après que son patron, pourtant en déplacement à l’autre bout du monde, a déambulé nu dans l’open space de la multinationale qui les emploie, Janis, informaticien de son état, se voit confier la création d’une cellule de recherche sur l’épidémie de rêves.Passionné par le sujet, il n’en est pas moins tiraillé : privatiser ces données ou les lâcher sur un « réseau libre » ?

16 commentaires

  1. Beaucoup trop long ! J’ai abandonné… Dommage l’idée est top !

    Dans le genre, mais un peu à l’inverse, Le Syndrome du scaphandrier de Brussolo est chouette : un gars plonge dans ses rêves pour en ramener des objets ❤

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