Un reflet de lune de Estelle Faye

Sept ans après Un éclat de givre, Estelle Faye signe le retour de son héros jazzy Chet et de son univers post-apocalyptique avec Un reflet de lune aux éditions Actusf. Pour l’occasion, le livre a revêtu ses plus beaux atours et nous arrive avec une couverture cartonnée et un signet du plus bel effet. Cependant pas de crainte à avoir, il n’est pas nécessaire d’avoir lu Un éclat de givre pour lire et apprécier cette nouvelle aventure dans cet univers. Les deux histoires sont parfaitement indépendantes l’une de l’autre.

Un peu moins d’un an après les événements relatés dans Un éclat de givre, Chet est toujours à Paris dans le même appartement et chante toujours en compagnie de son pianiste, Damien. Chet chante du jazz en se glissant dans la peau de Thaïs, ce qui leur apporte un petit succès. Le Paris où habite Chet n’est pas celui que l’on connait. Il a subi le temps qui passe et une Apocalypse. Chet a la vingtaine et il est né presque un siècle après le désastre. La Terre est devenue un désert stérile où seulement quelques villes ont survécu, dont Paris. La capitale a de nombreuses traces de ce qui c’est produit, elle est surpeuplée, étouffante. Pourtant, Chet l’aime sa ville, il ne la quitterait pour rien au monde, pas comme Tess, son amie d’enfance partie explorer le lointain. Chet a du mal à l’oublier, tout comme il a du mal à ne plus penser à Galaad. C’est un sensible, il s’attache vite, vit un peu dans ses rêves, sans vraiment penser au lendemain, au gré de ses rencontres. Et il est diablement attachant et séducteur ce Chet, on adore le suivre, le voir se mettre dans les ennuis jusqu’au cou, le voir aimer, vivre, chanter. C’est un personnage formidable, à la fois un peu décalé et rêveur, curieux, qu’on ne peut qu’adorer.

Si Chet gagne un peu mieux sa vie depuis quelques temps, les choses ne sont toujours pas simples pour lui, loin de là. Il débute cette nouvelle histoire par un plongeon pas vraiment voulu dans la Seine. Seulement, la Seine est dans un tel état qu’il ne vaut même pas y tremper un orteil. Et ce n’est que le début des soucis pour notre héros, qui va bientôt se rendre compte que de véritables clones de lui-même parcourent les rues de la capitale avec des buts pas toujours très nets ni louables. Chet ne veut pas se résoudre à rester dans son coin, il veut comprendre ce qui arrive et d’où viennent ces doubles. Il va ainsi se décider à mener l’enquête et à essayer de trouver si tout cela est lié à la perpétuelle pluie qui sévit sur la ville.

Estelle Faye reprend les ingrédients qui avaient fait le succès de Un éclat de givre: le décor magnifique et horrible à la fois de cette ville gigantesque où maintenant il ne cesse de pleuvoir, la narration à la première personne par Chet qui domine toujours le roman, la musique jazzie, l’amour de la scène, la liberté de son personnage principal dans tous les domaines. Et ça fonctionne à nouveau terriblement bien, on est conquis à nouveau par cet extraordinaire univers, ce fantastique personnage, cette nouvelle histoire.

On se laisse emporter par la plume d’Estelle Faye, fluide, belle, et imagée, dans ce nouveau tour de piste proposé par Chet. Un reflet de lune est ainsi une superbe lecture qui nous embarque avec elle dans un monde où tout est loin d’être rose, mais vu au travers des yeux d’un personnage fabuleux.

Voir : interview autrice sur Actusf

Autres avis : Dup, Fantasy à la carte,

L’acheter chez un libraire (sans aucun frais supplémentaire):

Version Papier

Version numérique

Autrice: Estelle Faye

Éditeur : Éditions ActuSF

Parution : 22/01/2021

Paris, un siècle après l’apocalypse. La capitale est plongée dans les pluies de printemps et Chet, dans une affaire qui le dépasse. Des sosies apparaissent pour lui faire porter le chapeau de crimes dont il est innocent. Du lagon du Trocadéro au repaire lacustre des pirates de la Villette, Chet arpente les bords de la Seine en crue à la recherche de ces mystérieux doubles, autant que de lui-même.

33 commentaires

  1. Bon, je le lirai avec plaisir, ne serait-ce que pour combler la frustration que j’avais ressentie à la fin d’Un éclat de givre. J’avais trouvé les trois quarts extraordinaires, et puis pouf, le dernier quart m’avait semblé (trop) rapidement ficelé, et j’avais l’impression que le roman se dégonflait comme un ballon de baudruche, si bien qu’à la dernière page je me souviens m’être dit que c’était dommage…
    j’avoue que j’ai aussi envie de retrouver Chet, et de fredonner une petite mélodie musicale en même temps 🙂

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire