
Le dossier Arkham est un livre assez curieux, d’un auteur qui a déjà largement flirté avec les entités de Lovecraft ou les concepts utilisés par l’auteur de Providence. Il a notamment produit la BD HP Lovecraft, celui qui écrivait dans les ténèbres, en 2018, ou Eschaton, qui met en scène des entités proches des Grands Anciens de Lovecraft.
Le dossier Arkham se présente comme un carnet fourre-tout d’un enquêteur privé, mandaté par le père d’un étudiant de l’université Miskatonic, disparu au cours d’une expédition dans les forêts autour du village de Dunwich. L’histoire est présentée sous forme chronologique, au grès des investigations du privé Mike Danjer. En préambule, on apprend au passage que ce dernier a été retrouvé mort dans des conditions étranges faisant penser à un suicide. On est donc dans une mise en place typique d’une histoire du mythe.
La trame générale apparaît comme assez opaque, l’enquêteur faisant intervenir plusieurs histoires a priori indépendantes, mais de fil en aiguille le lecteur se rendra compte que le tout est lié, explique des choses, jusqu’à un dénouement final qui laisse peu de place au doute. Les éléments collectés par notre enquêteur sont très diverses, allant du récit d’expédition à de la correspondance, en passant par des articles de journaux, des publicités, des compte-rendus médicaux, bref tout un tas d’indices qui poussent le lecteur à se faire sa propre enquête, comme on peut le faire dans un jeu de piste (ou une enquête de Sherlock Holmes détective conseil pour les joueurs).
Alex Nikolavitch est un fin connaisseur de l’univers de Lovecraft, et fait intervenir de nombreuses histoires de ce cher HPL, mais aussi des concepts, entités, et tout un tas de choses que l’on peut relier au mythe : livres, objets, lieux. Les lecteurs qui connaissent peu l’œuvre vont sans doute louper pas mal de références, +/- évidentes, mais pourront se rattraper sur d’autres clins d’œil faisant appel à la pop culture, ou juste à des jeux de mot qui pullulent dans tout le livre, avec une densité plus élevée dans certaines parties. Je suis sûr d’en avoir loupé certains, mais j’en ai relevé un sacré paquet, dont certain involontairement en lisant à voix haute… Célindanaé me demandait de temps en temps pendant ma lecture pourquoi je pouffais tant… et me demandait aussi « mais il n’y a que des blagues dans ton livre ? » Pour autant le livre ne se résume pas à cela, mais toutes ces petites blagues ou références permettent d’immerger le lecteur dans le délire de l’auteur, dans un monde un peu plus léger bien qu’il traite de choses assez sombres et pleines de terreurs.
Ce court ouvrage est donc une vraie lecture plaisir, une manière de découvrir le monde de Lovecraft sur un ton très léger. Les lecteurs peu familiarisés avec l’œuvre de cet auteur vont sans doute rater un paquet de références, car il demande une solide, voire très solide culture pour apprécier à sa juste valeur tout le travail humoristique de l’auteur. Mais même sans cela on suit sans problème l’enquête, qui est à la croisée entre du Indiana Jones avec de vrais morceaux de nazis dedans, et les aventures pulps américaines des années 20 et 30. Pour les rôlistes, il fournit quelques bonnes idées de personnages non joueurs et personnellement il me permettra de faire rigoler mes joueurs si j’arrive à replacer quelques jeux de mots.
Autres avis: Outrelivres, Lutin 82,

Auteur: Alex Nikolavitch
Éditeur : Leha
Parution: 20/11/2020
Arkham, 1941.
Le corps déchiqueté du détective Mike Danjer est retrouvé au milieu d’un monceau de papiers. Il pourrait s’agir à première vue d’un banal meurtre en chambre close. L’examen des feuillets souillés, un dossier qu’il avait constitué au fil d’une très longue enquête, démontre qu’il avait mis au jour un indicible complot.
Des forêts insalubres de Nouvelle-Angleterre aux plateaux du Tibet, des Contrées du Rêve au marché de Damas, de sinistres individus se préparent à un événement cosmique…
Danjer y a laissé la vie, d’autres y ont perdu la raison…
Saurez-vous démêler tous les fils du Dossier Arkham ?
Je viens de lire que si on ne connaissait pas du tout Lovecraft on passait à coté de plein de références et donc d’intérêt de l’ensemble. J’ai peur que la mayonnaise ne passe pas pour ces lecteurs la.
Ceci dit pour ceux qui connaissent l’univers ça a l’air sympa.
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Oui je pense que la lecture aura moins d’intérêt si on ne connait pas l’ouvre de Lovecraft, car quasiment tous les chapitres ou articles, voire le moindre nom de protagoniste, est tiré la plupart du temps de l’oeuvre, ou est un jeu de mot, une parodie, ou un pastiche.
Si je voulais faire un parallèle un peu hasardeux, ce serait comme regarder un film type Y a t’il un pilote… sans voir les dizaine de clins d’oeils à d’autres films ou en ratant les jeux de mots sur les noms. ça donne un truc pas mauvais, mais on passe à côté de beaucoup.
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Oh oui, je l’avais vu passer sur le compte Twitter des éditions Leha il y a quelques semaines. Je ne comprends même pas pourquoi je ne l’ai pas déjà acheté… Bon ben, va falloir remédier au problème, parce que là, ta chronique donne juste hyper envie !
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Si tu es un minimum amatrice de Lovecraft ça vaut largement le coup, fonce !
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Je pense ne pas avoir assez de bagage pour saisir les références et, en conséquence, apprécier la lecture comme il se doit. Mais je vais le garder dans un coin de ma tête pour plus tard! Merci pour la découverte.
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Oui c’est clairement plutôt un truc d’initié, entre le geek et le geek-fan-de-Lovecraft.
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Nous sommes entièrement d’accord. Une pépite pour les amateurs. J’espère que ce fut une bonne surprise de Noël pour toi! 😉
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Oui bonne surprise, un bon plaisir de lecture, et beaucoup de sourires ou rires.
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