That’s a long way to hell de Marianne Stern

That’s a long way to hell est un roman fantastique de Marianne Stern.Publié chez Livr’s Éditions dans la collection Névroses, il a eu la malchance de paraitre tout début mars, juste avant le confinement. Afin de lui redonner un peu de visibilité, l’éditeur l’a proposé en service presse avec d’autres romans dans le même cas.

Le roman se déroule en 2064 dans la ville de Néoberlin qui est sous régime communiste suite à une guerre avec les États-Unis. Le récit est raconté par Hans, un looser qui vivote dans les faubourgs et rêve de monter son groupe de metal. Il est prêt à tout pour réussir et se produire un jour sur la Place Rouge à Moscou. Le problème c’est que Hans n’a pas vraiment les moyens de son rêve, il refuse de travailler à l’usine comme Max, son meilleur ami chez qui il squatte. Ses relations avec sa mère sont plus que tendues et il passe son temps à boire et à se droguer.

Au niveau de l’univers du roman, honnêtement, j’ai trouvé qu’il n’apporte pas grand chose. C’est plus une toile de fond mais tellement peu développée qu’il ne sert à rien. Certes il n’est pas là pour constituer le cœur du sujet mais on se demande l’utilité qu’il présente, et donc pourquoi ne pas situer le roman à une autre époque. On sait qu’il existe vaguement un no man’s land, réputé hanté mais on en sait rien de plus. On en sait un tout petit peu plus sur le régime totalitaire qui dirige le pays mais là encore trop peu. C’est très dommage car ça aurait pu servir le roman.

Venons en à ce qui fait le cœur du livre : la trajectoire de Hans et de son groupe de musique rock. Celle-ci est très classique, la musique leur sert à s’évader, à se rebeller contre le système et comme exutoire à leur égo pour la plupart. Les tensions au sein du groupe vont en augmentant en même temps que son succès. On sent la connaissance du milieu rock et metal de l’autrice dans ce roman richement référencé. Mais le problème vient de son narrateur qui est un illustre connard et le mot est faible. C’est une véritable tête à claques qu’on déteste très vite. Il faut dire qu’il n’a rien mais alors rien pour lui, il est violent, a un égo surdimensionné, tellement qu’il a du mal à passer les portes, déteste tout le monde. Et puis la mise en place du roman est très longue. De la devise, « sexe, drogue et rock’n roll » le début du roman ne semble avoir retenu que le côté drogue, et on frise très vite l’overdose à lire les aventures de Hans, qui donne tout son sens au titre du roman. Et que dire des autres personnages, à peine esquissés, car Hans est le seul narrateur. Que penser surtout des 2 femmes présentes: une est la mère de Hans, avec qui il entretient une relation des plus toxiques et la seconde est Tania, jeune femme anorexique et amoureuse (on se demande vraiment pourquoi) de Hans qui s’accroche désespérément à lui (on se demande vraiment encore pourquoi).

Heureusement, un aspect du roman vient relever le tout: le traitement du surnaturel et l’aspect fantastique du roman. Là c’est franchement réussi, le roman s’inscrit dans la définition du fantastique classique où on ignore vraiment si tout ce qui se produit est réel ou issu de l’esprit dérangé d’un Hans clairement pourri par les drogues et la folie. Les scènes avec l’irruption du surnaturel sont vraiment bien écrites et angoissantes. Le roman prend corps et montre un autre aspect de Hans qu’on aurait aimé plus développé.

Ainsi, That’s a long way to hell est un roman axé sur le monde de la musique metal en montrant les aspects positifs liés à la scène et aux partages, mais aussi les travers et la décadence. Le roman développe les relations toxiques du personnage principal et narrateur, véritable monstre et tête à claques. Le roman a des airs de déjà vu, heureusement le traitement du surnaturel vient relever le niveau du récit.

Autres avis: Ombrebones, Un k à part,

Autrice: Marianne Stern

Éditions: Livr’s éditions

Parution :05/03/2020

Néoberlin. Hans n’a qu’un rêve : vivre de sa passion, la guitare, monter un groupe et remettre au goût du jour le heavy metal. Qu’importe si imposer ses idées, ses paroles et sa musique dans ce monde dévasté où la militsia surveille chaque fait et geste se révèle un combat permanent. Son meilleur ami est plutôt d’avis qu’il devrait travailler à l’usine pour gagner sa croute au lieu de courir après la gloire éternelle. Un beau jour, les Gun’s passent de l’ombre à la lumière. Dès lors, comment garder la cohésion au sein du groupe quand les tensions et l’ambition dévorent ses membres ? Qui est vraiment Ana, cette mère froide et dépressive, qui a toujours détesté Hans ? Sans réponses à ses questions, il s’enferme dans son monde où alcool et drogues incarnent son seul réconfort. Et le jour où Hans commence à voir des fantômes, tout bascule…

12 commentaires

  1. Merci pour ta chronique 🙂 c’est clair que ça passe ou ça casse avec Hans, perso j’aime les anti héros et j’ai adoré le détester donc c’est passé tout seul. Mais son comportement avec les femmes me mettait chaque fois hors de moi 😅 heureusement c’est voulu et pas banalisant.

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  2. Merci pour cette chronique ! Ce roman me faisait de l’oeil mais j’ai moi aussi un peu de mal avec ce type de personnages, je vais peut-être passer mon chemin… Même si un protagoniste est façonné de manière à être détestable, j’aime qu’il ait une ou deux qualités qui laissent le lecteur s’attacher.

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