Le livre de M est le premier roman de Peng Sheperd, autrice américaine ayant vécu dans de nombreux endroits de notre monde, ce qui se ressent beaucoup à la lecture du roman. Le livre a été publié il y a 2 ans aux États-Unis et nous arrive en France chez Albin Michel Imaginaire dans un format un peu particulier pour la collection. La couverture est la même que l’édition américaine et le liseré traditionnel de AMI a été enlevé. Le rendu du roman est toutefois très beau. La traduction est signée avec brio par Anne-Sylvie Homassel.
Ombre et apocalypse
Notre ombre nous accompagne toujours de notre naissance à notre mort, quelques soient les circonstances, elle est présente, silencieuse et sombre, au point que l’on n’y prête plus attention. Associée au soleil, à la lumière, l’ombre est toujours présente sauf en de très rares conjectures. Pourtant, si elle venait à disparaitre, les questions seraient nombreuses. C’est le point de départ du roman de Peng Sheperd, un début qui parait simple, impossible. Un jour en Inde, un homme perd son ombre. Cela parait tellement fou et presque merveilleux. Jusqu’à ce qu’on se rende compte qu’il y a un deuxième effet kiss cool associé à cette perte : l’oubli. Comme si l’ombre était le siège des souvenirs, du passé des hommes. Troisième effet, cet homme n’est pas le seul à perdre son ombre. Le phénomène se répand un peu partout dans le monde. Petit à petit, de plus en plus de monde est touché, oubliant irrémédiablement tout. La fin du monde commence, la fin du monde comme nous le connaissons, la fin des repères, des souvenirs.
Le destin de quelques survivants
Le roman suit plusieurs personnages confrontés à cette apocalypse. Des personnages ordinaires amenés à vivre des situations terribles, des personnages parfaitement crédibles et réussis. Il y a tout d’abord Ory, prêt à tout pour protéger sa femme Max, vivants en reclus loin de tout dans un hôtel abandonné au fond des bois. Quand l’ombre de Max disparait, suivie par Max elle-même, le monde d’Ory s’écroule. Il fera tout pour la retrouver. Mais ce ne sont pas les seuls personnages proposés, Peng Sheperd croque une belle galerie de protagonistes: une jeune iranienne championne de tir à l’arc, un poète, un médecin, un artiste. Mais surtout, le propos devient d’autant plus intéressant dans les effets produits par l’épidémie sur les gens. L’autrice développe tout un monde post-apocalyptique glaçant et crédible. L’ombre du Fléau de Stephen King n’est pas loin, les circonstances sont différentes mais on s’en rapproche par certains côtés.
Un roman déroutant
Lire un tel roman maintenant, après les événements vécus en ce début d’année 2020 est assez étrange. Mais ce n’est pas la raison pour laquelle le roman est déroutant. Le récit commence comme celui d’un roman post-apocalyptique traditionnel mais s’en détourne assez vite et de manière surprenante. Je n’en dirais pas plus pour ne pas gâcher la lecture, ce qui serait fort dommage. Peng Sheperd arrive à rendre son roman particulièrement prenant au point qu’on a du mal à lâcher le livre. 600 pages qui passent très vite, qui nous prennent aux tripes par moments, qui nous font réfléchir à de nombreux sujets, à notre monde, à l’importance que l’on donne à certaines choses au détriment d’autres. Un roman innovant qui arrive à faire du neuf avec du vieux, du passionnant avec du déjà-vu, de la noirceur avec de la romance, de l’oubli et de l’espoir.
Le livre de M est un grand roman d’imaginaire, un roman classique par certains côtés mais innovant par d’autres. Une œuvre à découvrir sans hésiter et qui se lit plus vite que son ombre!
Autres avis: Le chien critique, Just a word, Gromovar, Lune, Feydrautha, Boudicca, Xapur, Phooka,
Avis réalisé dans le cadre d’un service de presse (merci encore)
Autrice: Peng Shepherd
Traductrice :Anne-Sylvie Homassel
Éditeur : Albin Michel Imaginaire
Parution :17/06/2020
Que seriez-vous prêt à sacrifier pour vous souvenir ?
Un jour, en Inde, un homme perd son ombre – un phénomène que la science échoue à expliquer. Il est le premier, mais bientôt on observe des milliers, des millions de cas similaires. Non contentes de perdre leur ombre, les victimes perdent peu à peu leurs souvenirs et peuvent devenir dangereuses.
En se cachant dans un hôtel abandonné au fond des bois, Max et son mari Ory ont échappé à la fin du monde tel qu’ils l’ont connu. Leur nouvelle vie semble presque normale, jusqu’au jour où l’ombre de Max disparaît…
Situé dans une Amérique tombée de son piédestal, où nul n’échappe au danger, Le Livre de M raconte l’incroyable destin de gens ordinaires victimes d’une catastrophe mondiale extraordinaire.
Parfaitement d’accord.
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J’aime quand tu es d’accord avec moi!
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Merci pour cette belle (et juste) critique !
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Merci 🙂 surtout que ce livre n’est pas facile à chroniquer sans trop en dire.
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Ah mais je viens juste de voir l’éléphant… Bien joué !!
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Et le point rouge à Washington. J’avais pas assez de lumière pour les ombres.
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Je ne suis pas amatrice de ce genre de littérature mais ta chronique me donne envie 😆
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Merci 🙂 le livre est original . L’aspect post apo est très présent mais pas seulement
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Cette idée de la perte de l’ombre est vraiment intéressante. La première image qui m’est venue est celle d’un concept d’épisode du vieux feuilleton de la 4ème dimension. Je vais m’intéresser sérieusement à ce roman…
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C’est vrai, je n’avais pas pensé à la 4ème dimension mais ça aurait pu.
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J’en suis au milieu et je partage ton avis 🙂 (ça se lit vite en effet ! )
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J’ai été surprise, je pensais mettre plus de temps à le lire.
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Oui moi aussi mais c’est un vrai page-turner !
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Il me tarde de lire ton avis 🙂
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J’ai commencé moi aussi, à suivre…
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Bonne lecture 😉
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Pas encore commencé, mais j’ai super hâte !
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Bonne lecture 😉
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Hors de question que je passe à côté de celui-ci !
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J’espère qu’il te plaira
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[…] Le livre de M de Peng Shepherd, non content de traverser la moitié des États-Unis, fait un détour… […]
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[…] Le livre de M de Peng Sheperd : un livre assez singulier qui raconte une apocalypse inhabituelle dans laquelle les gens commencent par perdre leur ombre puis leurs souvenirs. Un roman particulièrement prenant et qui se lit très vite malgré ses 600 pages. […]
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[…] Ma chronique : Dans un futur proche, une catastrophe est arrivée : des humains perdent leurs ombres, et avec elles leur mémoire. La première personne atteinte par ce phénomène habitait en Inde, et peu à peu le monde entier fut touché, menant à l’effondrement de la société. Les victimes oublient plus au moins lentement qui sont leurs proches, puis quel est leur propre nom, et enfin qu’il faut manger ou respirer pour vivre.Ory et Max sont un couple réfugié dans un hôtel isolé. Ils assistaient au mariage de leurs amis Paul et Immanuel quand Boston a été frappé, puis l’ensemble des États-Unis. Deux ans qu’ils vivent reclus, alors que les invités sont finalement partis à la recherche de leur famille. Mais un jour, Max perd son ombre.Naz, elle, est une jeune athlète iranienne venue aux États-Unis afin de s’entraîner au tir à l’arc pour les Jeux olympiques, quand sa vie est bouleversée par l’irruption de ce phénomène étrange. Quant à l’Amnésique, il a perdu sa mémoire à la suite d’un accident de voiture, quelque temps avant l’apparition de l’Oubli.Ce roman choral reprend la trame classique de certains récits post-apocalyptiques et survivalistes, et on peut même penser aux histoires de zombis — les sans-ombres remplaçant ici les zombis — à la différence près que l’Oubli n’est pas être contagieux, et que les sans-ombres ne sont pas tous menaçants, loin de là.Dès les premières pages, le lecteur est entraîné par une prose fluide et limpide. L’auteure a un talent de page turner certain, mais pas seulement. Ce roman d’action se double d’une exploration psychologique de ses personnages, qui tous ont peur du monde qui vient mais sont animés d’un espoir envers et contre tout. Même parmi ceux qui perdent leurs ombres, des groupes vont à La Nouvelle-Orléans où, dit-on, quelque chose d’important arrive sans qu’ils ne sachent exactement quoi. Cet espoir diffus reste un moteur qui les fait avancer, alors que ceux qui ne croient plus en rien sombrent dans la violence. L’auteure illustre ainsi la nécessité d’avoir un but.Le thème de la mémoire et des souvenirs, constitutifs de notre identité, est évident dès les premières pages. Max, la femme d’Ory qui a perdu son ombre et qui est partie, marche dans la nature, et enregistre ses souvenirs et ses réflexions dans un magnétophone. Elle parle à son mari absent, et se parle à elle-même tant qu’elle se souvient encore des choses. Ory, de son côté, va à la recherche de sa femme à travers ces États-Unis post-apocalyptiques ; il a peur qu’elle oublie qui elle est et qu’elle s’oublie elle-même : lui aussi est animé par l’espoir de la retrouver.Le tableau serait incomplet sans la touche fantastique, présente dès le début du roman avec le lien entre les ombres et la mémoire, lien que personne ne sait expliquer mais qui devient un élément intangible de ce nouveau monde. Les sans-ombres modifient parfois la réalité, quand leurs souvenirs confus leur échappent et transforment des routes et des bâtiments. Peu à peu, le fantastique prend plus de place — mais jamais trop — et devient poétique, y compris dans des situations qui auraient dû être effrayantes.La conclusion du roman, avec une surprise somme toute logique, m’a beaucoup plu par son ton et par les perspectives qu’elle offre.C’est une lecture captivante, entre post-apocalyptique et fantastique, avec des personnages à la psychologie approfondie et servie par une narration accrocheuse (page turner, quand je ne fais pas l’effort de chercher un mot français).Autres chroniques dans la blogosphère : Le Chien critique, FeydRautha / L’épaule d’Orion, Xapur, Tigger Lilly, Les chroniques du Chroniqueur, Nevertwhere, Boudicca, Célinedanae, […]
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[…] Cartographes est le second roman de Peng Shepherd après Le livre de M également publié par Albin Michel Imaginaire en 2020. L’autrice change de registre après le […]
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