La fin des étiages – Gauthier Guillemin

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Gauthier Guillemin revient avec un nouveau roman toujours chez Albin Michel Imaginaire après le poétique Rivages paru en 2019. La fin des étiages est le second roman dans le même univers. Il vaut mieux avoir lu Rivages auparavant pour mieux comprendre le récit qui reprend les mêmes personnages.

Le monde dans lequel se déroule l’histoire s’appelle le Dômaine. Le Voyageur avait quitté la grande cité où il habitait, lassé de cette vie. Il s’était alors découvert le pouvoir particulier de se téléporter d’arbre en arbre. Ses pérégrinations l’avaient mené à un petit village peuplé par les descendants de la déesse Dana. Il y fit la rencontre de Sylve, une ondine dont il s’éprit. En apprenant à connaitre ce village, Le voyageur s’est lié d’amitié avec plusieurs de ses membres. Il a ainsi décidé de partir à la recherche des mers et des océans dont les Ondins ont perdu la trace. Neuf mois se sont écoulés depuis son départ et Sylve désire savoir ce qu’il lui est arrivé.

Ce point de départ de l’histoire du roman est assez simple, mais le roman va peu à peu se densifier. Ce nouvel opus offre un nouveau tournant à l’histoire en nous faisant découvrir les autres peuples qui vivent dans le Dômaine. Ceux-ci sont le véritable sujet de ce récit. Chaque peuple a un but différent, certains veulent retrouver leur terre alors que d’autres sont portés vers la conquête. Mais chaque peuple a quelque chose de spécifique, de mythique.

Les Ondins sont toujours très présents avec Sylve bien sur, et également Quentil, ami du Voyageur. Quentil est parti pour Nar-î-Nadin, la cité des Nardenyllais. Cette découverte de la cité offre de très beaux moments dans le roman, elle permet de mieux connaitre le peuple des Nardenyllais mais aussi l’architecture de la ville. Cette cité est vraiment surprenante et permet à l’auteur de donner une touche steampunk au roman. Les Nardenyllais sont très férus de technologie, ce qui peut nuire fortement à la nature et ainsi au Dômaine. L’opposition entre la Nature et la ville apparaît ainsi à nouveau comme thématique du roman, mais plus poussée que dans Rivages. L’auteur aborde les dangers de la technologie à outrance, des conséquences qu’elle peut avoir sur les créatures peuplant le monde. Ce sont des thèmes terriblement d’actualité.

Le roman est aussi l’occasion d’en apprendre plus sur les fameux Fomoires, ennemis des Ondins. L’auteur s’intéresse à leur culture, leur histoire et ils apparaissent ainsi clairement sous un autre œil au lecteur. Ils vont être à l’origine d’une découverte de grande importance pour leur avenir mais aussi pour celui des Ondins. Des alliances nouvelles vont alors se former (un peu rapides parfois), et changer la donne.

Le rythme et la tonalité du roman sont très différents de ceux de Rivages. L’action est beaucoup plus présente. Néanmoins, Gauthier Guillemin prend aussi le temps d’expliquer les choses, de donner des éléments qui permettent de mieux comprendre son univers. Le petit reproche que je ferai à ce second tome est d’aller parfois trop vite. L’auteur a créé un univers complet, dense, fascinant, mais ne s’attarde pas assez sur certains points qui sont traités trop rapidement, la fin notamment.

La fin des étiages est ainsi une suite surprenante, qui change de ton, et nous plonge dans l’action assez rapidement. Gauthier Guillemin y développe son univers et place les peuples mythiques au centre de son récit. La nature y a à nouveau une place essentielle, tout comme la poésie et l’imaginaire. Une belle suite qui a de nombreux atouts pour séduire.

Autres avis:XapurAelinel, Feydrautha, Acaniel,Yuyine

Chronique réalisée dans le cadre d’un Service Presse (merci encore)

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Auteur: Gauthier Guillemin

Éditeur : Albin Michel Imaginaire

Parution: 25/03/2020 ?

On l’appelle le Voyageur.
Il a quitté le village de son épouse, Sylve, pour honorer une dette ancienne, pour retrouver les mers et les océans depuis trop longtemps perdus. Et il a disparu.
A-t-il été capturé ou tué par les Fomoires, s’est-il égaré, continue-t-il son voyage vers les rivages ?
Au village, nul ne le sait.
Neuf mois après le départ de l’homme qu’elle aime, trop inquiète pour rester sans rien faire, Sylve décide de partir à sa recherche, d’affronter une forêt où les merveilles se disputent aux dangers.

Depuis qu’il a posé ses valises, Gauthier Guillemin est directeur adjoint de collège. Dans La Fin des étiages, qui fait suite à son premier roman, Rivages, il nous emmène encore plus profondément dans le Dômaine et nous fait découvrir la capitale des Nardenyllais. Là, commence à réapparaître une technologie qu’il aurait sans doute mieux valu laisser dans l’oubli.

 

 

 

 

 

 

 

18 commentaires

  1. Tout d’abord très belle photo des 2 tomes !
    Ensuite, j’hésitais encore face à l’univers et au rythme de Rivages mais avec ce que tu dis de ce second tome, de sa poésie, son univers et son rythme, je suis très tentée. Merci pour la chronique 🙂

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  2. Merci pour ta lecture et ton avis ; ces retours sont précieux. Caramba ! encore pas assez de background ! mais je suis désolé, c’est le maximum que je puisse faire, en donner plus n’est pas dans ma manière de raconter des histoires. Je préfère laisser le lecteur rêver la suite, les détails, les fils narratifs plus ténus. Mais où vont les drées ? Est-ce que quelqu’un s’occupe des dragons…

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    • Ce n’est pas au niveau du background que j’ai pensé que ça allait un peu vite, c’est plus sur la résolution de certains événements. Mais cela ne m’a pas gêné plus que ça. Très bonne question pour les drées, il faudra nous le dire par la suite 😉

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  3. […] La fin des étiages et Rivages de Gauthier Guillemin: deux romans assez inclassables (sur le site de AMI, ils sont classés rubrique inclassable, post-apo et steampunk). Cependant, les deux romans parlent de notre rapport à la nature et de la manière dont on la traite. Le second tome a des aspects plus steampunk et se différencie du premier par un récit plus tourné vers l’action. […]

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