La Dynastie Dent de Lion, tome 1 : La Grâce des rois – Ken Liu

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La Grace des Rois de Ken Liu est le premier tome de la trilogie La Dynastie des Dents-de-Lion. C’est aussi le premier roman de Ken Liu, auteur de nouvelles et de novellas que j’ai lues et beaucoup appréciées. Le livre a reçu le prix Locus 2016 du meilleur roman. Le roman est un gros pavé de 850 pages contre 640 en version originale. Le roman est accompagné d’un dramatis personae et de cartes du monde de Dara.

La Grâce des Rois appartient au genre du Silkpunk et en est visiblement le roman fondateur, Ken Liu ayant trouvé le nom de ce sous genre. Pour plus d’informations, vous pouvez aller voir chez Apophis qui explique tout sur le Silkpunk. C’est surtout un roman de fantasy inspiré par la guerre Chu-Han et par la chute de la dynastie Qin qui eut lieu entre 206 à 202 avant J.C. Le roman est ainsi proche de la fantasy historique. Il raconte la fin d’un empire ainsi que les batailles qui y ont mené. Les deux personnages à l’origine de la destitution de l’Empire sont Kuni Garu et Mata Zyndu.

Le roman se déroule dans l’archipel de Dara. Celui-ci est divisé en Sept États. Après des années de guerre, le royaume a été unifié par un Empereur. Mais l’Empereur est loin de faire l’unanimité avec de lourds impôts et une politique répressive. Suite à sa mort et à sa difficile succession, des rebellions vont voir le jour. Ce premier tome est le récit de ces rebellions face à l’Empire de Xana qui s’annoncent difficiles. En effet, l’Empire dispose de grandes forces armées qui s’appuient sur une technologie élaborée et quasi magique. Comme dans toute rebellion, il va y avoir des trahisons, des retournements de situations, des alliances forcées et des morts. Le tout est corsé par le truchement des dieux qui peuvent suggérer et influencer les hommes. Les Dieux sont à peu près le seul élément de fantasy de l’univers avec quelques créatures étranges. La magie n’existe pas non plus, elle est remplacée par la technologie dont dispose l’armée de Xana. Cette technologie leur permet de disposer des aérostats de sortes des ballons dirigeables.

La structure du roman est assez étrange, on voit que l’auteur est un habitué des textes courts car on a parfois l’impression d’avoir des nouvelles mises bout à bout. Cela donne l’impression que ce sont des chroniques de la rébellion qui nous sont racontées. Certaines histoires de personnages secondaires auraient pu être enlevées, cela aurait allégé le roman et permis de se recentrer sur l’histoire des deux personnages principaux. Parce que franchement par moments, c’est long, vraiment très long. D’autant plus que l’intrigue est somme toute assez classique, avec des facilités par moments, certaines résolutions d’événements sont un peu trop rapides.

Le roman suit le destin de Kuni Garu et Mata Zyndu depuis leur enfance jusqu’à ce qu’ils prennent part dans les événements qui vont faire basculer le destin du royaume. Les deux personnages sont très différents: Kuni est un jeune voyou qui ne pense qu’à s’amuser alors que Mata,  descendant d’une famille noble du royaume de Cocru, est un puissant guerrier. Une grande amitié va naître entre les deux hommes malgré leurs divergences. Les deux ont leur défauts et qualités mais Kuni apparaît plus humain et plus attachant. Les personnages secondaires sont nombreux, très nombreux, certains intéressants, d’autres beaucoup moins. Ken Liu aurait presque pu tirer un livre à part constitué de nouvelles sur les personnages secondaires, avec un texte par personnage. Cela aurait allégé considérablement le récit.

La Grâce des Rois est ainsi un roman qui aurait globalement gagné à être débarrassé de beaucoup d’histoires secondaires, et enrichi sur certains points de l’intrigue un peu trop classique. L’univers est intéressant, tout comme les personnages principaux. Mais on dirait que Ken Liu a cherché à trop en faire, trop en dire pour un premier tome. Le roman se suffit à lui-même et ne se termine pas sur un cliffhanguer, ce qui permettra à ceux qui ne sont pas trop emballés (comme moi vous l’aurez compris…) de ne pas lire la suite.

Autres avis: Boudicca, Feyd Rautha, L’ours inculte, Blog-O-Livre, Elbakin

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Auteur: Ken Liu

Édition: Outrefleuve

Parution:4 Octobre 2018

Le Royaume de Dara est divisé en sept États, mais l’un d’entre eux, Xana, a pris l’ascendant sur les autres par la force et le jeu des alliances politiques. Son roi est devenu l’Empereur et a établi le règne du Céleste Diaphane. Tous désormais doivent chanter ses louanges et œuvrer à sa gloire. Cependant, chez les nobles déchus comme chez le peuple corvéable, épuisé et écrasé d’impôts, la révolte gronde. Mais comment renverser cet empire dont les forces armées s’appuient sur une technologie élaborée et quasi magique ?
C’est le défi que tenteront de relever Mata Zyndu, le dernier héritier de son clan, déchu pour avoir osé s’opposer à la Conquête et qui a juré de rétablir l’honneur de son nom, et Kuni Garu, un voyou charmeur et beau parleur qui s’apprête à embrasser un destin bien supérieur à ses ambitions les plus secrètes.
Sauront-ils surmonter les défis qui les attendent pour accomplir leur destin sous la férule des dieux ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

21 commentaires

  1. Si tu as trouvé le premier long je te déconseille en effet la suite : le tome 2 contient encore plus de digressions et d’histoires secondaires ^^ Personnellement j’ai bien aimé le tome 1, mais je te rejoins sur ce que tu dis à propos de la rapidité de certaines résolutions et de l’aspect « chronique » du récit.

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    • J’avais vu passer ta chronique en effet sur le tome 2. Heureusement que celui ci se suffit.
      Je ne comprends pas trop pourquoi il a choisi de mettre autant d’histoires secondaires surtout pour aller trop vite sur l’intrigue principale. Je préfère définitivement l’auteur dans la forme courte.

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  2. Merci pour le lien. Ken Liu ne revendique pas la paternité du Silkpunk, juste d’avoir formalisé le concept et lui avoir donné son nom. Pour lui, c’est Richard Garfinkle qui a inventé ce sous-genre.

    Je l’ai reçu en cadeau à Noël, mais je traîne moi aussi les pieds pour le sortir de ma PAL, vu sa réputation assez moyenne et sa taille. Merci pour ta critique, en tout cas, qui permet d’y voir encore plus clair !

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    • Merci pour la précision 🙂
      J’ai vraiment eu du mal à le finir. J’en ai même discuté avec Feyd Rautha pour avoir un peu son avis. Je l’ai gagné à Masse critique alors je me suis sentie obligée de le finir mais franchement en me forçant. Pour moi, Ken Liu est un excellent écrivain dans la forme courte mais il dilue trop en roman.

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  3. je l’ai acheté, mais j’avoue que la longueur du bouquin et ton enthousiasme « débordant » me font l’effet d’une douche froide.
    Mon Troll tu aurais presque sorti ton marteau sur ce coup, une petite pichinette et le bouquin est explusé!

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