L’automate de Nuremberg est une novella de Thomas Day. Une première version du texte était parue dans le numéro 42 de mai 2006 de la revue Bifrost sous le titre Le dernier voyage de l’automate joueur d’échecs. Cet ouvrage est assez différent des autres romans de l’auteur mais on y retrouve néanmoins des thématiques communes et de nombreuses références historiques et littéraires.
Univers uchronique
Cette novella se déroule sur plusieurs années entre 1824 et 1827 mais dans un monde légèrement différent du notre. En effet, Napoléon s’est imposé en Russie et Le Tsar a été forcé de capituler. Melchior Hauser, automate joueur d’échec, se retrouve ainsi libre et choisit de retourner à Nuremberg, le lieu où il a vu le jour, et où se trouve son créateur Victor Hauser. Melchior n’est pas seulement un robot qui donne une touche steampunk à l’univers. C’est une créature intelligente, avec un certain degré de réflexion, d’intelligence. Il a besoin des hommes car il doit être remonté à périodes régulières sinon il n’est plus actif.
Le roman contient de nombreuses références historiques qui font que l’univers est très proche du notre. Melchior a deux « frères » avec qui il partage le même créateur : L’aîné s’appelle Kaspar et a disparu il a quelques années. Le personnage de Kaspar Hauser a réellement existé, Thomas Day a repris quasiment sa vie dans le récit. Le frère cadet de Melchior se nomme Balthazar et a une forme particulière. Le récit alterne entre des chapitres consacrés à Balthazar et d’autres qui sont le journal intime de l’automate. Ce dernier raconte sa quête pour trouver des réponses, pour trouver son père, ses voyages entre la Russie, l’Angleterre et l’Afrique.
Thématiques
Les thématiques abordées dans ce court roman sont nombreuses et vraiment passionnantes. Tout d’abord, on trouve les questions liés au rapport entre humain et machine. Melchior cherche à savoir s’il a une âme. Melchior est un automate, une forme d’intelligence artificielle et il se demande ce qui le différencie d’une machine. Pour Emmanuel Kant une machine se définit comme : « L’impossibilité de prendre soin de soi et l’impossibilité de se reproduire sont les critères d’identification de la machine ». Cela semble pour le moins restrictif.
Au fil de ses pérégrinations, Melchior va être amené à se pencher sur d’autres questionnements: sur les origines de l’homme, sur Dieu, la vie après la mort. Ces questions intéressent également Igor son compagnon de voyage. Ils vont essayer d’y répondre sans véritable succès tout au long de leurs voyages. La spiritualité et la science se lient dans le récit avec le personnage de Melchior et de ses frères, créés grâce à la science. Leur créateur s’appelle Viktor Hauser et le choix du prénom Viktor n’est pas du au hasard. Il rappelle bien entendu Viktor Frankenstein qui avait voulu créer un être à partir d’un assemblage de cadavres ramenés ensuite à la vie pour comprendre l’essence même de la vie. Viktor Hauser utilise le même genre de procédés scientifiques pour donner l’existence à ses trois enfants. Les questionnements de ces enfants sont les mêmes que celle du monstre de Frankenstein. Les interrogations de Melchior sont à la fois touchantes et pertinentes, elles ressemblent à celles que tout être humain peut avoir sur la définition de l’être humain, de l’âme.
L’automate de Nuremberg est la preuve que le format de la novella est parfait en science-fiction. Thomas Day y déploie de nombreuses connaissances littéraires et historiques alliées à des questionnements passionnants et une plume de grande qualité. Deux euros n’auront jamais mieux servi qu’avec ce roman, vraiment pas de quoi hésiter à lire ce petit bijou.
Autres avis:Apophis, Boudicca, FeydRautha , Elbakin, RSFblog, Yogo le Maki,Lorhkan
Auteur: Thomas Day
Édition: Folio
Parution: 03/01/2008
» Ai-je une âme, Père ? »
Telle est la question que Melchior Hauser, le célèbre automate joueur d’échecs, veut poser à son créateur, Viktor Hauser. De la cour de Russie au quartier juif de Nuremberg, des brumes londoniennes aux chaleurs de l’Afrique, il part à la recherche de ses origines, mais sa quête pourrait bien lui réserver des surprises…
Sur fond de campagnes napoléoniennes, un voyage initiatique à la croisée des genres pour entrer dans l’univers de Thomas Day.
[…] D’autres avis de lecteurs : Apophis, Le Bibliocosme, Elbakin, Lorhkan, RSFblog, Les lectures du Maki, Au pays des Cave Trolls, […]
J’aimeJ’aime
[…] le Bibliocosme, celle de FeydRautha sur L’épaule d’Orion, de Yogo le Maki, de Célindanaé sur Au pays des Cave […]
J’aimeJ’aime
[…] Autres critiques : Apophis (Le culte d’Apophis) ; Célindanaé (Au pays des cave trolls) […]
J’aimeJ’aime
[…] L’automate de Nuremberg de Thomas Day […]
J’aimeJ’aime
[…] des bois facétieux. L’automate Hans m’a fait penser au court roman de Thomas Day, L’automate de Nuremberg. On retrouve quelques points communs entre les […]
J’aimeJ’aime