L’homme électrique – Victor Fleury

homme-electrique-victor-fleury

Après avoir publié L’empire électrique en 2017 chez Bragelonne, Victor Fleury se lance dans un roman situé dans le même univers, L’homme électrique, paru en février 2019. Le roman est paru dans la collection steampunk de l’éditeur, mais en poche. Néanmoins, le livre reste un bel objet semblable aux grands formats de la collection, avec tranche dorée. Ce roman se situe dans le même univers que le recueil, un univers appelé Empire napoléonien voltapunk.

L’univers est connu des lecteurs de L’empire électrique, mais pour ceux qui commencent directement par le roman, l’auteur n’a pas vraiment pris le temps de poser les jalons de son univers dans ce livre. C’est dommage, car un peu d’histoire alternative ne nuit pas. Nous sommes à la fin du XIXe siècle, la France coloniale domine le monde grâce à sa puissance voltaïque, technologie découverte par l’illustre Victor Frankenstein. Le nom de voltapunk vient de la puissance voltaïque, l’électricité remplaçant la traditionnelle vapeur du steampunk. La capitale française est Lyon. Les Bonaparte règnent sur l’Europe et Napoléon IV dirige l’Empire. L’Empire russe complote dans l’ombre contre les Bonaparte. Pour lutter contre cette menace, la France impériale a un atout dans sa manche: un trio de choc formé de la comtesse de Cagliostro, du frère Vacher et du Valet.

L’homme électrique est principalement un roman d’aventures rendant hommage aux romans du 19ème siècle, que ce soit les romans d’action ou de science-fiction. L’ombre de Jules Verne plane sur ce roman. Cependant, elle n’est pas la seule. Parmi les personnages du roman, on trouve en effet, le Conte Dracula, Arsène Lupin ou encore Michel Strogoff. On trouvait déjà dans L’empire électrique une galerie de personnages secondaires très impressionnante, et c’est à nouveau le cas dans ce roman.

Les 3 personnages principaux ne sont pas issus directement de romans du 19ème siècle mais correspondent à des archétypes de ce type de récit. La contesse de Cagliostro est une espionne, très belle, mystérieuse et dangereuse. Vacher est un gros bras et assassin professionnel peu sympathique et violent. Le plus intéressant et attachant des trois est le Valet. Il donne son titre au roman. En effet, c’est un androïde créé par un inventeur grâce à la puissance voltaïque. Il m’a fait penser à la créature du docteur Frankenstein à plusieurs reprises, surtout dans la relation qu’il a avec son créateur. Cependant, le Valet a des capacités spéciales qui le rendent exceptionnelles. Il est capable de prendre le visage et les souvenirs de n’importe qui, ce qui rend les missions d’infiltration beaucoup plus simples. Il peut modifier son corps, changer sa voix et a accès à la mémoire par une sorte de programme. Bien que ce soit un androïde, il s’avère plus humain que ses deux comparses. C’est sans doute le personnage le plus intéressant de tout le roman, et sa capacité permettant de développer des sentiments est bien amenée. Il va également être en quête de son passé, de sa propre mémoire, rendant le parallèle avec la créature du docteur Frankenstein encore plus présent.

Hormis ce point, le roman surprend peu. On est exactement dans le même registre que le recueil de nouvelles. Le rythme est soutenu, l’action très présente, les rebondissements sont nombreux (peut-être beaucoup trop nombreux d’ailleurs), les clins d’œil aux romans du 19ème sont sympathiques. Le roman se lit bien et on passe un bon moment. Mais ce qui fait son charme est surtout son personnage principal du Valet et sa quête pour connaitre ses origines.

L’homme électrique est un roman divertissant, rempli d’actions et de retournements de situations. Le point intéressant du roman est son personnage principal, un androïde en quête d’humanité. L’univers développé par l’auteur est un bel hommage aux romans du 19ème siècle. 

Autres avis: Xapur, Ombrebones, Elbakin

mde

Auteur : Victor Fleury

Éditeur : Bragelonne

Parution : 20/02/2019

1895. Napoléon IV règne sur l’Europe tandis qu’à l’est, l’Empire russe tisse sa toile de conspirateurs et d’intrigues. Pour sauver la France impériale, un trio œuvre dans l’ombre : la mystérieuse comtesse de Cagliostro, au charme aussi dangereux que ses connaissances scientifiques, le brutal frère Vacher, tueur dénué de remords, et le Valet, un androïde espion capable de s’approprier souvenirs et visages d’autrui, mais dont la mémoire a été trafiquée. De Venise aux confins du monde en passant par l’Orient-Express et la Transylvanie, parviendront-ils à déjouer les plans des ennemis de l’Empire Électrique ?

17 commentaires

  1. Merci pour le lien 🙂
    Perso je garde un très bon souvenir de ce texte, j’aime bien les références qu’on y trouve (j’avoue il ne m’en faut pas beaucoup ->) et cette bonne idée d’exploiter l’électricité au lieu de la vapeur. Je n’ai pas encore lu le recueil de nouvelles (je dois l’emprunter !) mais ça ne m’a pas trop gênée pour m’immerger dans l’univers personnellement.
    Chouette chronique en tout cas !

    Aimé par 1 personne

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s