Interview de Gilles Dumay – Le premier anniversaire d’Albin Michel Imaginaire

Le 26 septembre 2018, Albin Michel lançait son département Imaginaire, dirigé par un certain Gilles Dumay. Ce dernier a travaillé pendant de nombreuses années chez Denoël où il dirigeait l’excellente collection Lunes d’encre. Il a par la suite été engagé par Alexis Esmenard pour diriger le département Albin Michel Imaginaire. À l’occasion du mois de l’Imaginaire, revenons en détail sur les parutions proposées par AMI puis sur ce que nous réserve AMI en compagnie de Gilles Dumay que je remercie encore pour cet entretien.

Les parutions:

Voici toutes les parutions de AMI, accompagnées de divers avis de la blogosphère.

Anatèm tome 1 et 2 de Neal Stephenson

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Apophis (tome 1), Yogomaki (tome 1), FeydRautha (tome 1), BlackWolf (tome 1), Le chroniqueur (tome 1), FeydRautha (tome 2), Apophis (tome 2), Yogomaki (tome 2), Célindanaé

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Dionysos, Albedo, Apophis, Lorhkan, Xapur, les chroniques du chroniqueur, Phooka, Elbakin, Lhotseshar, Célindanaé

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Célindanaé, L’épaule d’Orion (FeydRautha), Apophis, Just a word

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Blackwolf, Tigger Lilly, FeydRauthaApophis, Yogo, Gromovar, Célindanaé

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Lutin 82, PhookaXapurFantasy à la carteLes chroniques du chroniqueurDionysos,  L’ours inculte (pour les 2 tomes), Lhotseshar, Célindanaé

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FeydrauthaCélindanaé, Just a word, Yogo, GromovarLune, Le chien critique

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Quoi de neuf sur ma pile?Le bibliocosme, Chroniques du chroniqueur, Lorhkan (Lorhkan et les mauvais genres), Xapur (Les Lectures de Xapur)Just a word, Célindanaé, l’ours inculte

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ApophisLutin 82Dionysos, Blackwolf (Blog-O-Livre), Chroniques du chroniqueur, Lorhkan (Lorhkan et les mauvais genres), Xapur (Les Lectures de Xapur) Célindanaé, CunéipageFeydrautha, Gromovar

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Anudar, Le chien critique, Gepe, Yogo,

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Cédric, Gromovar, Apophis, FeydRautha, Lune, TmbM, Yogo, Le chien critique, CélineDanaé,

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Gromovar, Apophis, CélineDanaé, Feydrautha, Xapur, Lune, Le chien critique, Cédric,

 

Entretien avec Gilles Dumay:

Peux tu nous faire un bilan de cette première année d’existence au sein de Albin Michel Imaginaire?

Entre le 26 septembre 2018 et le 2 octobre 2019, j’ai publié Mage de bataille de Peter A. Flannery (en deux volumes), Anatèm de Neal Stephenson (en deux volumes), American Elsewhere de Robert Jackson Bennett, Les Etoiles sont légion de Kameron Hurley, La Cité de l’orque de Sam J. Miller, Le Chant mortel du soleil de Franck Ferric, Terminus de Tom Sweterlitsch, La Fleur de Dieu de Jean-Michel Ré, Semiosis de Sue Burke et Une cosmologie de monstres de Shaun Hamill.

Avec des fortunes diverses et variées.

Anatèm T1, Mage de bataille T1 et Terminus sont mes trois meilleures ventes, dans cet ordre. Je fais ce classement en comptant les exemplaires papier plus les ventes numériques, car j’ai des pourcentages de ventes numériques parfois très élevés, comme sur Mage de bataille, où il se vend environ un livre sur quatre en numérique. Le ratio est très fort aussi sur le Sweterlitsch. Anatèm T1 a été réimprimé une fois, Terminus de Tom Sweterlitsch a été réimprimé deux fois. C’est pas mal pour une première année, mais il y a beaucoup de retours (le lancement est quand même pas mal revenu) et aucun titre n’a flambé. On n’a rien à 10 ou 15 000 exemplaires vendus.

Niveau critiques, disons que c’est plus facile après un an, on commence à avoir de la presse, on arrive plus facilement à susciter de l’intérêt sur les nouveaux auteurs, comme Shaun Hamill. La difficulté principale sur Albin Michel Imaginaire, dans cette période de démarrage, c’est que quasiment tous les mois je dois « défendre » un nouvel auteur. Ça va évidemment changer, des auteurs vont revenir dans la liste, dès 2020.

Niveau prix, Jacques Collin a eu le Grand Prix de l’Imaginaire pour sa traduction d’Anatèm et Anatèm recevra aux Utopiales le prix Planète-SF des blogueurs 2019.

Pour les déceptions, je retiens surtout le manque de succès des Étoiles sont Légion de Kameron Hurley : le livre a un an, et on voit bien qu’il est beaucoup revenu et qu’il ne bouge plus.

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Comment se fait le choix des parutions?

Nous sommes deux à choisir, Alexis Esmenard et moi-même. Albin Michel Imaginaire c’est le « bébé » d’Alexis, directeur général du groupe Albin Michel. Je fais un premier choix de ce que je lui donne à lire, donc je pré-choisis. Il y a des titres sur lesquels il est très « directeur », car très enthousiaste : Mage de bataille de Peter A. Flannery, Semiosis de Sue Burke, Le Livre de M de Peng Shepherd et surtout Gnomon de Nick Harkaway (là, il m’attend au tournant, j’ai bien compris;-). Il y a des titres où c’est plutôt moi : American Elsewhere de Robert Jackson Bennett, Le Chant mortel du soleil de Franck Ferric, Rivages de Gauthier Guillemin. Et des titres où je ne lui laisse pas le choix, comme Une cosmologie de monstres de Shaun Hamill… Parce que j’ai reçu le livre un mardi et j’ai dû faire une offre pour remporter les enchères le jeudi. Et dans ces cas-là, il n’a pas le temps de lire le bouquin.

Est ce que tu privilégies un genre de l’imaginaire en particulier?

Nous choisissons des titres de tous les genres de l’imaginaire, avec un bémol sur le fantastique déjà très représenté chez Albin Michel, et ensuite j’essaye par exemple de ne pas publier le même mois ou à intervalle resserré deux titres du même genre. J’essaye d’être très ouvert et je cherche des titres très divers, car je souhaite balayer tout le spectre des littératures de l’imaginaire en un temps assez resserré (disons les deux premières années). J’avais repéré un roman de vampires que j’aimais beaucoup, mais qu’Alexis n’a pas eu de coup de cœur. J’avais repéré un livre du même genre que Des Fleurs pour Algernon qu’il n’a pas trouvé « palpitant ». C’est comme ça. Des fois, c’est moi qui manque d’enthousiasme comme sur le diptyque de Mary Robinette Kowal, je lui ai dit que ça allait être énorme, mais il n’y a pas eu de coup de cœur de l’un ou de l’autre.

L’achat c’est une chose, après il y a le casse-tête de la programmation / commercialisation. En février et mars 2020, il y aura deux space opera coup sur coup : Cosmos Incarné de Jean-Michel Ré et Le Magicien quantique de Derek Künsken. Ce sont deux titres très différents, et au départ ils ne devaient pas se suivre. Mais ma direction m’a fait reculer la parution du Livre de M de Peng Shepherd pour ne pas qu’il soit écrasé par la parution de The Institute de Stephen King en février et pour permettre un lancement « musclé ». Je n’ai pas lu The Institute, mais chez Albin Michel, ils ont jugé le Peng Shepherd très « kingien ». C’est vrai que ça rappelle Le Fléau, mais aussi Walking Dead. Et La Route de Cormac McCarthy.

Est ce volontaire que les auteurs étrangers soient plus représentés que les français?

Non.

Après, publier des auteurs de langue française, c’est quand même plus compliqué que d’acheter un bon livre de langue anglaise et de le donner à un bon traducteur. C’est plus compliqué pour plusieurs raisons. On ne peut publier que ce qu’on reçoit et pour le moment je ne reçois pas beaucoup de projets d’auteurs « installés », disons.

Et puis la relation auteur-éditeur, c’est une relation de couple, le sexe en moins. Il faut donc que la paire se comprenne et regarde dans la même direction. Ça ne marche pas avec tout le monde. Il y a des auteurs que je ne sais pas aider, que je ne saurais pas publier, dont je ne comprends pas les projets ou dont les projets, pourtant très bons, ne me touchent pas.

Pour moi, un livre a plusieurs aspects, mais j’aime penser les projets littéraires en les réduisant à deux axes : ce qu’ils racontent (1) et ce qu’ils disent (2). Il y a donc l’aspect histoire / narration / intrigue / style et il y a l’aspect ce que le roman dit du monde dans lequel on vit, du futur, du présent, de la technologie, de la politique et de philosophie. Je suis assez peu intéressé (voire pas intéressé du tout) par les romans qui n’ont pas de dimension politique ou qui n’ont pas de dimension philosophique.

On peut trouver Mage de bataille comme étant de la fantasy archi-classique, sans surprise, sans grande ambition, le bien, le mal, le héros. C’est tout à fait vrai, d’ailleurs l’auteur en convient volontiers, mais j’aime les sentiments positifs que cette histoire porte en elle : la force de l’amitié, la foi (pas dans le sens religieux, mais individuel ou la foi en ses amis), l’élégie, l’espoir que tout problème peut être vaincu, terrassé. Peter A. Flannery a foi en l’humain, c’est quelque chose qui m’a séduit en ces périodes de grimdark fantasy.

Pour en revenir aux français, donc, il faut que la paire auteur-éditeur fonctionne, il faut que le projet tienne la route et souvent il faut faire travailler l’auteur et non dans le sens : « mets-moi du sexe, coco, ça fait vendre », mais dans le sens : « voilà comment je comprends ton projet, et voilà ce qui à mon avis ne fonctionne pas dans ce projet tel qu’il est aujourd’hui. » Tout ça prend du temps. Gauthier Guillemin, le début de son roman, j’y arrivais pas, pour X raisons, je ne comprenais pas ses choix de narration, etc. Je lui ai donc demandé s’il était d’accord pour « reprendre » le début et je lui ai proposé une piste de travail. Parce que ce livre, Rivages, il y a un fonds philosophique que je trouve passionnant, c’est un livre qui réfléchit sur la façon dont on doit s’intégrer à la nature et non la ravager pour en tirer le plus gros paquet de fric possible. D’habitude, c’est en SF qu’on traite ce genre de thématiques, Avatar par exemple, là c’est via une fantasy à la fois tropicale et irlandaise. C’est un roman irlando-amazonien, je me comprends.

Jean-Michel Ré c’est un autre problème ; je pouvais lui dire : « Coco, ton glossaire de quarante pages, il faut que tu en intègres les éléments dans le flot de ta narration car beaucoup de lecteurs n’aiment pas les glossaires, vont mourir dessus, etc », mais dans ce cas-là ce n’est plus « son » projet, ça devient autre chose. Ce n’est pas une amélioration, c’est une transformation voire une réfutation du projet de départ. Il y a plein de choses très intéressantes dans La Fleur de Dieu, et justement le fait que Jean-Michel ait pensé sa trilogie-univers avec beaucoup d’intertextualité entre la narration et le glossaire. Alors ça ne plaît pas à tout le monde, c’est clivant, ça a sans doute les défauts d’un premier roman, mais il y a aussi ceux qui trouvent ça excellent, différent, rafraîchissant. C’est une œuvre qui sera à évaluer, ré-évaluer quand elle sera publiée dans sa totalité. Ça aurait été en deux tomes, j’aurais tout publié sur deux mois comme Latium de Romain Lucazeau. Bon c’est une trilogie, il fallait trouver une autre façon de la commercialiser.

Il va continuer à y avoir des français, bien sûr, et sauf mauvaise surprise, le livre le plus étonnant de l’année 2020 en termes d’ambition romanesque, de souffle épique, sera l’œuvre d’un français. 700 pages d’une fantasy inclassable (sciencefantasy ?) portée par une héroïne aussi complexe qu’inoubliable. Pour moi, c’est aussi bon qu’un bon Jack Vance. Je croise les doigts, je pense que cette publication sera un événement. Je n’en dis pas plus, parce que nous sommes en pleine signature des contrats et je ne sais pas encore quand on le publiera.

Je voulais revenir sur une parution récente: Une cosmologie de monstres de Shaun Hamill. Le roman est paru quasiment en même temps aux États-Unis et en France. Comment s’est fait le choix de publier ce livre? Peux tu nous expliquer le cheminement pour dénicher la perle rare?

Franchement, je n’ai aucun mérite. Un jour l’agent français de Shaun Hamill m’appelle et me dit « tu cherches toujours des romans en lien avec l’œuvre de H.P Lovecraft ? Si c’est le cas, j’ai un truc pour toi. » Je reçois le bouquin, je crois que c’était un mardi. Je commence à la le lire dans la soirée. Le lendemain j’appelle l’agent pour lui dire que je trouve le début formidable et il me dit « j’ai déjà une offre ». Donc le soir-même je finis le livre, que je trouve formidable jusqu’au bout, et je fais une belle offre pour emporter le truc.

Aujourd’hui on me reproche d’avoir trop Lovecraftisé Une Cosmologie de monstres au niveau de l’emballage, mais il faut comprendre un truc : au début je n’avais qu’un roman fantastique d’un inconnu total acheté sur un coup de cœur. Il fallait trouver un angle pour le présenter, j’ai choisi l’angle lovecraftien. J’aurais pu choisir le côté chronique familiale à la John Irving ou Pastorale Américaine de Philip Roth. Mais c’est moins dans mes cordes. L’homme sage connaît ses limites. Puis il y a eu l’annonce de la série télé produite par Chernin Entertainment. Ça a commencé à enfler. Et durant l’été le blurb de Stephen King (que je découvre par hasard sur amazon.com en cherchant à récupérer la couverture US pour le blog AMI). Mais à ce moment, j’avais déjà la couverture française et nous n’avions pas prévu de bande. Donc on rajoute une bande sur une illustration de couverture qui n’a pas été conçue pour. La couverture est raccord avec la commercialisation que j’avais prévue au départ « un hommage oblique et critique à H.P. Lovecraft ». Une fois que King entre dans le jeu, c’est vrai que la perspective change. Stephen King a cette capacité-là. Mais franchement le blurb de King, je ne l’avais pas vu venir. Il sort des centaines de romans d’horreur (on dirait plutôt fantastique en France)  par an aux USA. Et paf ! il adore celui-là. Sur ce coup-là, j’ai de la chance.

Comment considères tu les divers influenceurs littéraires? Quelle place leur accordez vous au sein de AMI?

Je crois que ça n’a échappé à personne : je les « soignais » déjà chez Denoël, je continue chez Albin Michel. On n’a peu de presse sur l’imaginaire en France, c’est très compliqué et quelque part la vraie critique littéraire s’est déplacée de la presse vers les blogs. A part Lire, Le Magazine littéraire, le Figaro littéraire et parfois Le Monde ou Libération, où trouve-ton de grands papiers fouillés, signifiants, enthousiastes ?

Sur les blogs.

Des gens comme Nicolas Winter (Just a word), Gromovar (Quoi de neuf sur ma pile ?), Apophis, Le chien critique, Nébal et tant d’autres, ils écrivent souvent des papiers incroyables, que vous ne trouverez jamais en presse, parce qu’en presse traditionnelle ils parlent peu d’imaginaire, ils ne se donnent pas la place, ils n’ont pas toujours de spécialistes, etc.

C’est très chouette pour un auteur d’avoir un super papier de Nicolas Winter, comme celui qu’il a fait pour Le Chant mortel du soleil, en tout cas en termes de feedback ça me semble plus intéressant que trois lignes dans Télé 7 jours (qui auront sans doute plus d’impact en termes de ventes, mais c’est un autre débat).

Eva Sinanian s’occupait de ça jusqu’à fin août. Là je reprends, et ça me prend un temps de dingue. Il y a ceux dont je connais bien les goûts, mais surtout toute une ribambelle de blogueuses/blogueurs dont je lis les papiers pour essayer de comprendre ce qui pourrait, dans ma production, leur plaire. Pour Rivages de Gauthier Guillemin, j’ai pas contacté grand monde, mais je me suis concentré sur les blogueuses/blogueurs qui aiment les bouquins de Lionel Davoust chez Critic. Il faut trouver un angle ; faute de mieux, j’ai trouvé celui-là.

Pour Un océan de rouille (qui n’est pas un roman pour spécialistes de la SF comme Apophis ou L’Epaule d’Orion), je vais chercher plutôt du côté des lecteurs qui aiment les romans d’action, les romans Warhammer et les romans de zombies / de survie. Je ferai ça en novembre ; je vais essayer de contacter dix blogueurs « cœur de cible », ça serait déjà bien.

Peux tu nous présenter les futures publications de AMI?

Le 30 octobre, je publie deux titres : Les Portes célestes et Rivages.

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Les Portes célestes de Jean-Michel Ré, c’est le tome 2 de La Fleur de Dieu. Et La Fleur de Dieu est une trilogie de space opera qui parle beaucoup d’anarchie, de religions, de marchandisation des corps. Ça rend aussi hommage à Dune de Frank Herbert. C’est ambitieux, ça demande un petit effort pour entrer dedans (mais pas tellement différent de celui qu’exige la lecture d’Anatèm – cela dit, très honnêtement, les deux livres n’ont rien à voir). J’espère que la parution de ce tome 2 va être l’occasion de relancer le cycle au niveau des blogueurs, de la presse et en librairie.

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Rivages de Gauthier Guillemin, est un fantasy écologique, une histoire d’amour inclassable nourrie de philosophie, de poésie et de mythologie irlandaise. Un roman court. L’auteur finit actuellement une suite : La Fin des étiages.

En décembre, « Hell Creek », une nouvelle gratuite (en numérique seulement) de C. Robert Cargill avec des dinosaures zombies.

En janvier 2020, Un océan de rouille du même C. Robert Cargill. Je ne sais plus quel critique américain a dit que c’était la collision frontale de Wall-e et Mad Max Fury Road. C’est pas faux. C’est un roman d’action, ça change. Il y a certes une petite réflexion sur la robotique, la conscience, mais c’est clairement pas du Greg Egan. Plutôt The expendables avec des robots, des fusillades, des douilles  en salto et des explosions.

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En février, Cosmos Incarné, dernier volet de La Fleur de Dieu où le côté spirituel de la trilogie est à mon sens le plus visible.

En mars, Le Magicien quantique du canadien Derek Künsken. C’est un peu Ocean’s Eleven dans les étoiles. Une arnaque colossale (faire passer une flotte de guerre à travers une porte stellaire ennemie). Une équipe improbable (issue de diverses branches de l’humanité). Du sense of wonder en veux-tu en voilà. Et un cadre space opera assez original ; où on paye en francs, par exemple. J’ai vraiment beaucoup aimé. C’est un premier roman, sans doute à considérer comme tel. Mais Künsken est plus que prometteur.

Plus tard (et non programmés à ce jour), l’hyper-ambitieux Gnomon de Nick Harkaway (en deux volumes), Foundryside de Robert Jackson « T’es en retard, mec » Bennett,  et plein d’autres livres super chouettes qu’on présentera en temps en en heure sur le site de la collection et son facebook.

Rejoignez-nous, il y a encore de la place 😉

 

Sur le site de Albin Michel Imaginaire, on retrouve toutes ces futures parutions.

Pour plus d’infos sur Le Magicien quantique de Derek Künskenici

Pour plus d’infos sur Le livre de M de Peng Shepherd :ici

 

 

72 commentaires

  1. Belle interview ! Au sujet de Sea of Rust et « Je ne sais plus quel critique américain a dit que c’était la collision frontale de Wall-e et Mad Max » j’allais répondre en hurlant : mais euh, Gilles Dumay, c’est pas un américain c’est moi qui ai écrit ça ! Sauf que je viens de voir que Maxime Jakubowski (critique anglais) avait écrit la même chose un an avant. Au temps pour l’originalité. Pffff.

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  2. C’est très interessant comme interview 🙂 mes deux seuls essais avec AMI n’ont pas été très fructueux du coup je n’ai plus spécialement retenté l’aventure mais c’est édifiant de voir tout le travail réalisé par Gilles Dumay et sa façon de choisir des manuscrits.

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  3. (merci pour le liens)

    Une superbe interview, bravo. Ce que j’ai toujours apprécié chez Gilles, c’est que c’est quelqu’un qui parle sans langue de bois dans les entretiens, qui nous dévoile bien plus les coulisses que certains de ses confrères, même quand ce n’est pas forcément à son avantage. Il faut avoir du courage et de l’honnêteté pour dire « oui, c’est vrai, tel roman n’a pas marché / pas autant que nous l’espérions ».

    Concernant le futur de la collection, pour avoir lu certains titres en VO (Le magicien quantique, Foundryside), eh bien j’ai presque envie de dire que le meilleur est à venir, car ces bouquins sont, chacun dans leur genre, des tueries. Et je ne parle même pas de Gnomon, qui nous arrive auréolé d’une impressionnante réputation. Bref, même si tout ne me « parle » pas (Sea of rust, comme Gilles, qui connaît bien mes goûts, l’a souligné), le programme 2020 d’AMI est, sans nul doute, dans l’ensemble fort enthousiasmant.

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    • Merci Apophis. J’aime beaucoup le franc parlé de Gilles moi aussi. Il a une façon de parler bien à lui. Je suis très contente qu’il ait accepté cet entretien et du résultat aussi.
      Pour les futures parutions, je suis d’accord avec toi, ça promet beaucoup.

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  4. Bonne idée que cette interview bilan anniversaire. Les coulisses sont toujours intéressantes à découvrir.
    Si l’éditeur repasse par ici j’ai une question (j’ai toujours des questions de toute façon), sur Rivages. Il pense qu’il pourrait plaire aux fans de Lionel Davoust. Quel lien fait-il entre les deux oeuvres ? Le fond, la forme, les thématiques ? Histoire de voir si je me laisse tenter. 😀

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  5. @Lhisbei.
    En fantasy de langue française, j’ai un peu tendance à regrouper Davoust, Geha et Platteau dans le même sac « idéologique » : fantasy alter-mondialiste (au moins un des trois va hurler 😉
    Des trois, le rapport à la nature, je le trouve plus fort chez Lionel.
    Je trouve que « Rivages » c’est de la fantasy alter-mondialiste.
    (En une phrase, je viens de perdre au moins 2000 ventes.)
    Et non j’ai pas fumé d’herbe qui fait rire ce soir, ni hier d’ailleurs…

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    • Ok. Merci.
      Je pense qu’il pourrait me plaire ce titre là. Désolée pour tes 2000 lecteurs en moins ( l’herbe qui fait rire ne fait pas toujours rire et déglingue le cerveau en prime alors ce serait une piètre consolation)

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  6. Superbe interview., un grand merci!
    J’adore découvrir cette vie entre les murs d’une maison d’édition, et le travail d’éditeur s’avère bien plus complexe que de lire un bouquin! Bon, je le savais, mais comparer la relation avec un auteur à une relation de couple en pose toute la complexité, et la subtilité.
    Les projets à venir sont vraiment alléchants. Les commentaires sont tout autant passionnants. J’ai appris un truc : je ne suis pas fan de fantasy altermondialiste! LOL (alors que je suis dans l’apiculture… sans doute cela explique cela. LOL bis)

    Autrement, si Gilles Dumay cherche un amateur de Warhammer pour Océan de Rouille, il a trouvé! (j’adore non seulement l’univers, peindre les figurines et jouer. J’ai même quelques romans…. pas encore lus).

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  7. @GIlles

    « (En une phrase, je viens de perdre au moins 2000 ventes.) »

    Je ne pense pas. Et quand bien même, ce sont les 2000 dont on se passe très bien. Tu parlais de SF politique dans cette interview. Il y a un moment, il faut montrer les crocs. Je suis mal placé pour dire ça car j’ai fait le choix de ne jamais parler politique dans mes chroniques, même si je suppose que cela transparait inévitablement. Moi, chroniqueur, mon opinion n’intéresse personne, mais toi éditeur, tu as une responsabilté politique. Je ne peux pas parler pour les autres, mais perso si je fais le choix de suivre des gens comme toi ou les béliaux, faut pas se leurrer, c’est parce que je m’y retrouve. Et je suis persuadé de ne pas être un cas unique. La SF n’est jamais neutre.

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    • C’est une question sur laquelle je n’ai pas une certitude absolue. EN France, l’édition n’est pas si riche que cela en matière de pensée/philosophie politique et certains auteurs ne sont quasiment pas traduits ou vraiment méprisés Quand je pense à la considération vis à vis d’Heinlein de son vivant dans notre contrée…

      Or l’imaginaire étant un formidable tableau blanc propice à la réflexion et au débat, l’édition se devrait de proposer un large éventail. Justement pour ouvrir les horizon, interroger, et sans cette poussé amicale légèrement orientée.

      J’aime AMi et le Bélial car leurs auteurs exposent leur(s) idée(s) de manière sensée, claire (souvent), et qui challengent l’esprit. Je ne suis pas forcément sur leur ligne, mais comme je suis très attachée à Socrate, je doute perpétuellement (et considère les certitudes absolues comme… Socrate, en fait).

      Mais un engagement clairement politique, je ne sais pas.

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      • @ Lutin
        Je me suis mal exprimé. Je ne voulais pas parler d’orientation politique, mais de l’acte politique d’engager la réflection. Si AMI publiait des pamphlets, je ne serais pas là à en discuter. J’apprécie qu’ils publient des livres qui me font réfléchir en dehors de ma bulle et m’ouvrent des horizons. Par exemple, je sais qu’il a été froidement accueilli mais un livre comme Les étoiles sont légion m’a fait cogiter un bon moment. C’est un livre assez radical sur le rapport au corps.

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        • Feyd, sorry je n’avais pas très bien compris. 🙂
          Je te suis totalement, et je suis ces maisons d’édition pour cette même raison. En ce qui concerne Les étoiles sont légion – que je n’ai pas particulièrement apprécié sur le plan romanesque, se rappelle à moi encore régulièrement. Très fort.
          Il en va de même avec Anatèm, Greg Egan.
          Je suis en train de lire Nancy Kress, et mes neurones pétillent de réflexion entre les raisons pour lesquelles j’adhère et pour celles auxquelles je n’adhère pas, le pourquoi,…
          Excellent. Bref, nous sommes d’accord finalement….;-)

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  8. Waouh, c’est vraiment génial d’avoir fait cet entretien ! Plusieurs livres d’Albin Michel Imaginaire me font envie mais j’avoue que ça attendra un peu (rapport au fait que j’ai plus trop de place pour les livres chez moi, oups ^^’). En tout cas, chapeaux à eux car les titres proposés, les couvertures choisies… ça donne super envie !
    Compliqué ces histoires de calendrier, je n’avais jamais pensé à ça (alors que c’est un peu comme les films, en fait).

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  9. Merci, bel entretien !
    Mais avec Gilles Dumay c’est souvent passionnant, dommage que mes goûts ne s’accordent pas souvent avec sa direction littéraire. Au moins je partage ses préférences pour les couvertures qui incitent à les contempler longtemps.

    Bref, merci à tous les deux pour cette intéressante interview. Et longue vie à AMI !

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  10. Merci pour cette bonne interview. J’aime le style direct et franc de Gilles.
    Je vais essayer d’attendre le Magicien Quantique en VF alors.
    Je tiens quand même à dire qu’il y a 2 mots qui font que j’ai oublié tout le reste de ce que j’avais lu : « Dinosaure Zombie ». Oh mon dieu, je sens que je vais aimer Robert Cargill ! 😉 (je tiens à rappeler que Gilles/Thomas a déjà fait les dinosaures robots, on est dans une certaine forme de continuité…).

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  11. Merci pour cette interview. J’adore le franc parler de Gilles, ça relativise parfois nos problèmes de lecteurs. Et c’est toujours intéressant d’avoir une vue des coulisses.
    Sinon le programme de 2020 est plus qu’alléchant mais on s’en doutait déjà. 😉

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  12. Merci beaucoup pour cette interview passionnante ! J’aime beaucoup cette collection et c’est génial d’avoir une meilleure idée de l’envers du décors et de la manière dont les titres sont choisis sans langue de bois ! Et les prochaines parutions ont l’air d’être toujours autant qualitatives !

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  13. Merci pour cette intéressante interview.
    Je pense (mais je ne le fais que trop rarement) que les blogueurs devraient en proposer beaucoup plus. Certains le font déjà et j’adore les lire. Plus qu’une énième resucée sur un même livre, collection, cela donne un regard souvent différent sur la question.
    Et ici, avec Gilles Dumay, nous sommes servis. Comme le dit Apophis au-dessus, Gilles est l’un des rares à dire ce qu’il pense, sans trop de filtres. Cela nous permet de connaitre l’envers du décor, et aussi de comprendre un peu mieux ses choix (la couv’ d’Une cosmologie des Monstres)
    En plus, il a clairement compris que la communication passe désormais par les réseaux ou les blogs. Et il sait bien l’utiliser.
    Quand je vois ce qu’il en est de celle de Lunes d’encre désormais. Difficile de connaitre les futures sorties. J’ai appris la réédition des chroniques martiennes en beau livre via le FB d’un libraire !
    En tous cas, j’espère que Albin ne va pas tuer Gilles, ils ont l’air de bien charger la charrette…

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  14. Très chouette interview ! Merci. Dire qu’AMI a déjà un an et qui va, sur la durée, s’installer comme une édition majeure de l’Imaginaire. Les titres ambitieux (qui ne font peut-être pas toujours mouche) et le travail artistique réalisé autour du livre objet sont des points cruciaux pour faire sa place dans un marché déjà bien saturé. Généralement, la deuxième année est celle de la confirmation. Je dois vraiment lire plus de titres de chez eux !

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  15. Superbe interview
    Je suis en pleine lecture de Rivages, plus de 50% pour le moment ça se lit tout seul et j’ai déjà 3-4 pages de notes oups ^^
    Je garde toujours Coeur de rouille dans le collimateur ainsi que Magicien quantique ; mais le science fantasy grandiose inclassable c’est quoi c’est quoi c’est quoi ???? Trop de teasing pour mon petit coeur

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