Robert Silverberg est un écrivain de science-fiction et de fantasy qui a obtenu de nombreux prix. Il est connu notamment pour le Cycle de Majipoor. Il s’est également intéressé à la mythologie, domaine qui le passionnait, et qui se retrouve dans certains de ses romans, comme dans Le dernier chant d’Orphée écrit en 2008 et réédité en avril par ActuSf en Hélios. Ce court roman reprend la vie d’Orphée racontée par ce dernier et parle également de l’amour, de la musique ainsi que de la création artistique.
Orphée est un personnage important de la mythologie grecque qui revient dans deux des récits les plus connus: celui de la quête de la toison d’or et celui d’Orphée et Eurydice, une de mes histoires préférées des légendes grecques, une histoire belle et tragique. Le dernier chant d’Orphée se penche sur la vie d’Orphée, que celui-ci raconte au crépuscule de sa vie à son fils, une vie devenue mythique et ainsi destinée à se renouveler encore et encore. La légende d’Orphée a fait l’objet de nombreuses adaptations dans plusieurs domaines: opéra, livres, théâtre ou encore cinéma. Orphée était le fils du roi de Thrace Œagre et de la Muse Calliope, il était lié à Apollon que certaines rumeurs prétendaient être son véritable père. Le Dieu lui offrit une somptueuse lyre grâce à laquelle Orphée charmait hommes et animaux.
La passion entre Orphée et Eurydice fut immédiate et malheureusement très courte. Orphée fut inconsolable quand son épouse mourut suite à une morsure de serpent et décida de tout faire pour la retrouver. Dans la mythologie grecque, les morts descendent au royaume des enfers gouverné par Hadès, frère de Zeus. Orphée trouva l’entrée des enfers, et armé de sa lyre charma le passeur et le chien des enfers pour aller trouver Hadès et sa femme Perséphone. Cette histoire est très bien racontée par Silverberg qui y met beaucoup d’émotions. Le récit est surtout centré sur Orphée, le narrateur, alors qu’ Eurydice est très peu présente. Le récit de la descente aux Enfers est particulièrement bien écrit, très imagé et poignant. L’échec d’Orphée étant d’autant plus tragique que sa quête est belle, difficile, et qu’Orphée est déterminé.
Robert Silverberg fait preuve d’une très grande connaissance des légendes grecques et de la vie durant l’Antiquité. Orphée, par son mythe, permet de mieux connaitre l’histoire de la Grèce au travers de récit tels que la Guerre de Troie à laquelle participa Ulysse, autre héro grec qui connut Orphée, mais aussi la religion et les différents cultes qui existaient dans ce pays à cette période. Les références historiques sont ainsi nombreuses dans le roman et ne se limitent pas seulement à la vie d’Orphée.
Autre récit marquant de la vie d’Orphée, celui de la quête de la Toison d’or. Ce récit occupe une grande partie du roman et tous les éléments connus et moins connus de la légende des argonautes sont mentionnés par l’auteur. Jason décida de réunir de nombreux héros pour sa quête de la Toison d’Or, dont Orphée et Héraclès. Leur voyage connut de nombreuses embûches, et fut marqué par la sorcellerie, avec notamment la rencontre marquante avec la sorcière Médée. Le récit est très habilement raconté par Orphée qui donne un certain souffle à cette quête, mais l’émotion y est beaucoup moins présente que dans la première partie du roman. Orphée donne également sa vision de la religion et des Dieux qui pour lui sont tous différentes facettes d’un Dieu unique. Cette vision sonne un peu bizarrement dans la bouche d’Orphée qui vécut à une époque où la croyance en un Dieu unique était absente.
Le roman est court mais il est complété par une interview de l’auteur, intéressante quoique un peu étrange par moments. Le dernier chant d’Orphée est un beau texte qui comblera tout amateur de mythologie et d’histoire. On y retrouve les éléments connus du mythe d’Orphée de son enfance à Thrace, de sa rencontre avec Eurydice, et de sa participation à la quête de la Toison d’or. On pourra juste regretter une certaine froideur dans la seconde partie du récit qui toutefois correspond à l’état d’esprit d’Orphée mais pourra déranger certains lecteurs.
Autres avis: Le chroniqueur, Ombrebones, Elhyandra, Boudicca
Chronique réalisée dans le cadre d’un Service Presse (merci encore)
Auteur :Robert Silverberg
Éditeur : Actusf
Parution: 18/04/2019
On dit qu’il pouvait, par son chant, charmer les animaux et les arbres, sa voix fit chavirer les sirènes elles-mêmes. Mais son coeur appartenait à Eurydice, et lorsque la mort vint la lui ravir, Orphée se présenta aux portes des enfers, armé de sa seule lyre, afin de reprendre à Hadès l’âme de sa bien-aimée.
Merci pour le lien 🙂
belle chronique qui présente le roman d’une manière assez juste.
C’est vrai que j’ai personnellement trouvé le récit assez froid, ça m’a empêché de m’immerger dedans
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Avec plaisir 🙂
Merci 🙂 je pense que le côté froid correspond à l’état d’esprit d’Orphée, je l’ai trouvé plus marquant dans la partie avec les argonautes. Avec Eurydice, l’émotion est plus présente je trouve.
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Oui et non. Il y a davantage d’émotions dans la partie avec Eurydice mais à aucun moment je n’ai réussi à vraiment me plonger dedans, me sentie émue ou concernée. Je crois que le style de l’auteur ne me convient tout simplement pas, ce sont des choses qui arrivent hélas !
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Ça doit être ça en effet parce que le passage aux enfers est vraiment bien fait je trouve.
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Je l’ai fini hier et j’ai à peu près le même ressenti que toi.
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Je pensais bien que tu le lirais étant donné ton attrait pour l’histoire.
Il me tarde de lire ta chronique 🙂
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Je devrais la rédiger ce week-end. Oui, j’adore le mythe d’Orphée.
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Moi aussi, l’histoire d’Orphée et Eurydice est tellement tragique!
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Oui, l’année dernière, j’ai vu l’opéra Orphée de Monteverdi. Le moment où Eurydice meurt pour la seconde fois, c’était trop émouvant.
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J’imagine bien.
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Voilà c’est ça, le texte est froid ^^ j’ai pas accroché alors que j’étais sûre de l’inverse, tant pis
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Je pense que c’est voulu pour la seconde partie du roman.
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[…] D’autres avis chez : Ombrebones, Le Chroniqueur, Celindanae, Xapur. […]
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Je te sens plus admirative du récit mythologique original que du roman de Silverberg. Est-ce une fausse impression ?
Je l’ai dans ma PAL, mais je ne l’ai pas encore lu…. Je m’y mettrai – un jour.
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Je pense oui, j’aime tellement l’histoire d’Orphée que je ne pouvais qu’être séduite. Il est rapide à lire tu verras
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