Colonies- Laurent Genefort

colonies

Colonies est un recueil de nouvelles de Laurent Genefort. Il est composé de 9 nouvelles et une plus longue, et de 4 nouvelles inédites pour 6 déjà parues dans divers éditions. Parmi ces dix textes, cinq se trouvent dans la catégorie colonies planétaires et cinq en colonies spatiales. Laurent Genfort nous offre ainsi une incursion au sein de son univers des « Portes de Vangk », cette fois sous la forme de textes courts qui conviennent très bien à la découverte de nouveaux mondes.

Les portes de Vangk sont des artefacts laissés par une race disparue, les Vangks, dont les hommes savent assez peu de choses. Ces portes fonctionnent comme des trous de vers et permettent de relier les différents mondes entre eux offrant un moyen de transport des plus pratique et rapide. Par contre, quand pour une raison ou une autre, une porte ne fonctionne plus, le monde qui se trouvait à proximité se trouve en fâcheuse posture. C’est le cas dans Le Bris, où une planète, Summa, est coupée de la galaxie. Ses habitants ignorent l’existence des autres mondes et même des portes de Vangk. Summa est recouverte de Sum, un gaz toxique pour ses habitants, seuls quelques îlots permettent à une colonie de survivre. La survie est plus importante pour ses habitants que d’essayer de comprendre leur environnement. Cette nouvelle offre la découverte d’un monde mais aussi une réflexion sur la manière de vivre en cohésion avec son environnement. La fin de l’hiver parle également d’une colonie humaine coincée sur une planète suite à la défection d’une porte de Vangk. Cependant, là ce n’est plus l’hiver qui vient mais le printemps.

Le recueil aborde de nombreuses thématiques, presque autant que de mondes présentés. Certaines colonies ont une technologie beaucoup plus avancée que d’autres, comme la planète de la nouvelle qui ouvre le livre, Le lot n°97. Toutes les opérations esthétiques ou technologiques sont possibles sur cette planète où un homme essaye de se transformer en œuvre d’art. Dans, Le jardin aux mélodies, l’auteur parle de musique avec d’étranges arbres produisant des mélodies.

J’ai beaucoup aimé deux autres nouvelles pour des raisons tout à fait différentes. Je me souviens d’Opulance est un très beau texte sur le souvenir écrits sous forme de souvenirs numérotés de 1 à 75 évoquant la vie sur une planète colonisée. Le dernier Salinkar est une nouvelle parlant d’écologie à la manière de Lum’en avec la planète Garance. L’action se passe une une planète où l’homme détruit la biosphère pour y implanter ses cultures, les habitants agissant au détriment de l’environnement et en ne pensant qu’à ce qui peut être bon pour eux. Le parallèle avec notre monde est évident et fait froid dans le dos.

D’autres mondes ont développé certaines ressemblances avec le notre comme dans T’ien-Keou, nouvelle d’inspiration asiatique qui se déroule sur un astéroïde, le Guo. Un gamin des rues âgé de 14 ans, Ou-I-Pai, a choisi de servir un artiste, T’ien-Che. Ou-I-Pai aimerait rejoindre les Bangshan, un grand clan d’assassins et doit bien entendu pour cela passer une épreuve. Cette nouvelle montre en peu de temps le talent de l’auteur pour construire des mondes et en explorer la manière de vivre de ses habitants.

Dans le dernier texte du recueil, une novella, L’homme qui n’existait plus, Laurent Genefort montre une autre facette de son talent avec un texte sombre en forme de huis-clos. Un homme en mission sur uns station spatiale orbitale se retrouve fait prisonnier par quelqu’un dont il ignore l’identité. On est très vite pris par cette atmosphère oppressante qui vire à la claustrophobie par moments. Enfin, une postface savanturière conclu ce recueil. L’auteur y explique l’univers des portes de Vangk et revient sur l’écriture des textes du livre, préface très intéressante à lire.

Colonies est un recueil qui donne un très bon aperçu du talent de Laurent Genefort pour construire des mondes. Le format court permet de découvrir une multiplicité de mondes, de voyager au sein de cet univers grâce aux portes de Vangk et au style fluide et réaliste de Laurent Genefort. Un recueil sous forme d’invitation pour poursuivre l’exploration de cet excellent univers.

Autres avis: diaspora galactique, pour la nouvelle T’ien-Keou: Apophis, Baroona

cof Auteur: Laurent Genefort

Illustration: Manchu

Éditeur : Le Bélial’

Parution: 21/03/2019

Dix récits. Dix histoires de colonies futures, planétaires ou spatiales. Et huit lettres pour un mot qui porte en lui l’essence du space opera. Que Laurent Genefort revisite en maître via la multipolarité de son sujet : l’imaginaire colonial, l’idéologie coloniale, l’aventure coloniale, les horreurs coloniales…

La nature humaine sous l’éclairage de soleils exotiques et lointains, en somme. Le cœur battant de la science-fiction.

 

26 commentaires

  1. je pense que je me le prendrai, mais plus tard. J’ai lu et je lis pas mal de nouvelles ces temps-ci et j’ai envie d’un roman qui me fait parcourir un univers dans ses largeurs.

    Mais, ta chronique me séduit énormément, alors je me le note et le garde peut-être pour l’été et les challenges.

    Aimé par 1 personne

  2. Oh parfois il m’arrive, comme en ce moment, d’être bien triste que ma PAL soit si énorme car je ne peux pas y rentrer tout ce que je veux. Ce livre semble tout indiqué pour moi. J’adore voyager dans différents mondes.

    Aimé par 1 personne

  3. J’ai un peu peur que la brièveté des textes me chagrinent un peu, mais bon, on ne peut demander à des nouvelles d’être aussi longues que des romans !
    Par contre tu éveilles mon intérêt avec L’homme qui n’existait plus.
    Je me laisse donc le temps de la réflexion

    Aimé par 1 personne

  4. J’adore l’auteur. Je n’ai lu que la saga fantasy Hordes et le one-shot SF Les Opéras de l’espace et les deux m’ont aussi bien séduite. Il sait installer son univers et ses personnages dans différents genres sans jamais s’y perdre !
    Ton avis sur ce recueil me donne envie de découvrir l’auteur en tant que nouvelliste, du coup ^^

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire