Le testament d’Erich Zann – Brian Stableford

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Le testament d’Erich Zann est un livre composé de deux novellas de Brian Stableford : Le testament d’Erich Zann et La fille de Valdemar. Le roman est édité chez Les moutons électriques dans le cadre du Mois Lovecraft. Les 2 histoires ont en commun leurs deux personnages principaux : le détective Charles Auguste Dupin et le narrateur.

Le chevalier Auguste Dupin est un personnage créé par Edgar Allan Poe. Il apparait dans trois textes de l’auteur: Double assassinat dans la rue Morgue (1841), Le Mystère de Marie Roget (1842-1843) et La Lettre volée (1844). Auguste Dupin est un détective dans la droite lignée de Sherlock Holmes, il possède le même genre d’esprit de déduction et d’observation. D’ailleurs, Conan Doyle a fait référence au chevalier Dupin dans Une étude en rouge (1887), premier roman où apparait Sherlock Holmes. Dans les deux novellas de Brian Stableford, Auguste Dupin habite à Paris et est ami avec le narrateur des deux histoires, racontées à la première personne. L’époque où se situent les histoires est le milieu du 19ème siècle, même époque que les récits d’Edgar Poe. Le duo formé par Dupin et le narrateur fait beaucoup penser à Holmes et Watson, par leur caractère, leur complicité, leur manière de réfléchir et de mener l’enquête.

La première histoire est une suite de la nouvelle de Lovecraft La Musique d’Erich Zann. Cette nouvelle de 1921 parle d’un jeune étudiant allant habiter rue d’Auseuil dans un immeuble presque vide. L’un des autres locataires est Erich Zann, un vieil homme d’origine allemande. La nuit, le jeune étudiant l’entend jouer d’étranges mélodies au violon. La nouvelle de Lovecraft est assez courte et est différente de beaucoup d’autres textes de l’auteur, elle est beaucoup plus dans la suggestion, dans le fantastique que dans l’horreur. La novella de Brian Stableford se situe tout de même moins dans la suggestion et entre plus dans la mythologie développée par Lovecraft. Le duo formé par le narrateur et Dupin sont appelés par le préfet de police de Paris pour enquêter sur un meurtre. La victime était connue du préfet et de Dupin qui va vite s’apercevoir que l’affaire est liée à Erich Zann, que Dupin a connu. La rue d’Auseuil est ainsi transposée de Providence à Paris mais est toujours au cœur du récit. La trame de l’histoire reprend pas mal d’éléments de la nouvelle de Lovecraft et il vaut mieux la relire avant d’entamer la lecture du texte de Stableford. Le duo d’enquêteurs est plaisant à suivre, le récit va assez vite et rend hommage à l’univers développé par Lovecraft mais aussi à son entourage. Le récit est un peu bavard à certains moments mais va tout de même vite.

La seconde novella ne se situe plus du tout dans l’univers de Lovecraft mais fait  référence à nouveau à Edgar Poe et à La vérité sur le cas de M. Valdemar écrite en 1845. Cette nouvelle parle du magnétisme au travers d’une expérience faite par un savant sur M.Valdemar. À nouveau, le texte de Brian Stableford est une suite au texte de Poe. Il se situe en 1846 et Dupin est mis par hasard sur une enquête suite à l’étrange visite de Madame Hanska au domicile du narrateur. Madame Hanska a pour particularité d’avoir été la maitresse d’Honoré de Balzac, que nous croiserons également dans la novella. Le texte mélange ainsi personnages réels et personnages fictifs. Le texte se laisse lire mais est moins bien à mon goût que le premier, cela vient probablement du fait que je connais beaucoup moins le texte de Poe pris en référence. Néanmoins, le texte se lit bien et l’ambiance du milieu du 19ème siècle est bien retranscrite.

Le testament d’Erich Zann et La fille de Valdemar sont donc des hommages à deux maitres de la littérature fantastique à savoir Lovecraft et Poe. Les deux récits prennent appui sur des textes des deux auteurs pour en former des suites. Le duo de personnages principaux lorgnent du côté de Sherlock Holmes et du docteur Watson. Brian Stableford offre ainsi deux textes plaisants qui mettent l’étrange et l’enquête en commun.

Autres avis:

cof Auteur:Brian Michael Stableford

Éditeur : Les Moutons Électriques

Parution :07/03/2019

Quinze ans après la célèbre nouvelle de Lovecraft, le violon et les compositions maudites d’Erich Zann font l’objet de toutes les convoitises. Le grand détective Charles Auguste Dupin est le seul à savoir pourquoi, et à pouvoir s’y opposer. Rendu fameux sous la plume d’Edgar Allan Poe, Dupin enquête également de nouveau sur Ernest Valdemar, dont le corps a disparu : le comte de Saint-Germain est-il impliqué, et pourquoi Balzac, à l’article de la mort, s’y intéresse-t-il ? Deux récits d’une ambiance fantastique enfiévrée et dix-neuviémiste parfaitement reconstituée, par un génial continuateur anglais de Lovecraft.

5 commentaires

  1. J’ai bien aimé le premier texte, moins le deuxième.
    Concernant la nouvelle de Lovecraft, la ville n’est pas mentionné mais de l’avis de certains, ST Joshi notamment, il s’agirait de Paris, ce qui justifie que cette « suite » s’y déroule. C’est aussi mon avis, même si Arkham est aussi une possibilité.

    Aimé par 1 personne

    • C’est vrai que la ville n’est pas mentionné et rue d’Auseuil ça sonne français mais bon étant donné l’attachement de Lovecraft à sa région pour moi, je me l’imagine à Providence. 😉

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