Après Le Dieu oiseau paru en 2018, Aurélie Wellenstein revient au roman post-apocalyptique qu’elle avait déjà abordé dans La mort du temps en 2017. Cependant, cette fois, il n’est plus question de séisme temporel mais d’écologie et de catastrophe climatique dans son cinquième roman paru chez Scrineo, Mers mortes, un roman plus que jamais placé dans une problématique actuelle.
Mers mortes se déroule dans le futur, un avenir très sombre où le réchauffement climatique a entrainé l’acidification des océans. Les diverses pollutions ont transformé définitivement les mers puis la banquise a fondu, le krill a disparu. Les premières victimes ont été les animaux, puis peu à peu les océans et les mers ont disparu. Cela donne déjà un aperçu de l’horreur du monde tel qu’il est décrit dans ce roman. Mais ce n’est malheureusement pas tout. Des marées fantômes se déversent à un rythme inconnu sur les survivants, et ces marées contiennent les fantômes des animaux morts qui veulent se venger de leur terrible agonie. L’univers décrit par Aurélie Wellenstein est très sombre, glaçant et terrible. La survie est difficile, l’espoir n’existe plus.
Le seul rempart face aux marées fantômes est le pouvoir des exorcistes qui arrivent à créer des boucliers protecteurs contre les spectres et ainsi à les maintenir éloignés des humains. Ils sentent quand les marées vont arriver et leur rôle est crucial. Le personnage principal du roman, Oural, est un exorciste, il vit au bastion, une sorte de place forte, en compagnie d’autres survivants. Un jour sa route va croiser celle de Bengale, un pirate naviguant sur les mers mortes grâce à son vaisseau fantôme, un bateau qui ne peut naviguer que durant les marées. La vie d’Oural va être totalement chamboulée par cette rencontre et par la mission que Bengale s’est donnée.
Mers mortes est un vrai roman post apocalyptique où il est question de survie, à tout prix, de catastrophes climatiques, d’horreurs et d’un monde qui se meurt. Un monde sans océan est un monde condamné où la vie devient impossible. L’autrice nous propose un monde glaçant, dur, et elle n’hésite pas à décrire les horreurs dont les animaux ont été victimes. Elle dénonce la cruauté des hommes envers le monde animal, surtout celui des océans, car il n’est pas fait mention des autres espèces. Il est principalement question de la pollution des océans et du total dédain de l’homme pour les animaux marins. Mais la cruauté envers les animaux n’est pas la seule au centre du récit, il est aussi question du comportement humain en général : Certains passages sont très dûrs et révèlent tout ce que l’homme peut faire de pire. Le roman offre ainsi une prise de conscience écologique et humaine sur notre monde.
Les personnages principaux sont Oural et Bengale, deux figures hors normes que tout oppose au départ. Bengale donne un autre tournant au roman. C’est un pirate, capitaine de bateau, très charismatique et à qui son équipage voue presque un culte. On sent qu’Aurélie Wellenstein a mis tout son cœur à créer ce personnage. Le seul problème est qu’il est tellement charismatique qu’il en vient à éclipser les autres protagonistes. Oural arrive à rester intéressant et à garder la tête hors de l’eau face à la déferlante Bengale mais clairement pas les personnages secondaires qu’on a tendance à vite oublier.
Le récit est rapide, bourré d’actions et sans temps mort. Aurélie Wellenstein opte pour un récit sous forme de coup de poing, pour marquer les esprits avec des descriptions violentes, sombres. On a vraiment l’impression de se prendre toutes ses horreurs de front. Cette impression de rapidité reste jusqu’à la toute fin, un peu trop rapide. Certains points auraient mérité qu’on s’y attarde un peu.
Mers mortes est à mon sens le roman le plus abouti d’Aurélie Wellenstein. L’idée de départ du roman est excellente et offre des scènes marquantes. Le monde sans océans avec des spectres voulant se venger est remarquable et terrifiant. Le récit est violent, sombre, très rythmé, parfois un peu trop rapide surtout à la fin. Mais cela n’enlève rien à la force du roman et aux thématiques traitées.
Chronique réalisée dans le cadre d’un Service Presse (merci encore)
Autrice: Aurélie Wellenstein
Éditeur : Scrineo
Parution :14/03/2019
Illustrateur: Aurélien Police
Un récit écologique dans un univers sombre et violent
Les humains ont massacré les mers et les océans. L’eau s’est évaporée ; les animaux sont morts.
Quelques années plus tard, les mers et les océans reviennent. Ils déferlent sur le monde sous la forme de marées fantômes et déplacent des vagues de poissons spectraux, tous avides de vengeance. Les fantômes arrachent leurs âmes aux hommes et les dévorent. Bientôt, les humains eux aussi seront éteints… Leur dernier rempart face à la mort : les exorcistes.
Caste indispensable à l’humanité, les exorcistes sont bien entendu très convoités.
L’un d’eux, Oural, va se faire kidnapper par une bande de pirates qui navigue sur les mers mortes à bord d’un bateau fantôme.
Voilà notre héros embarqué de force dans une quête sanglante et obligé, tôt ou tard, de se salir les mains
Je viens de finir ma chronique ^^ Je suis encore une fois d’accord avec toi, même si le côté « trop rapide » de certains aspects m’a un peu plus gênée (la relation entre Oural et Bengale est par exemple traitée de manière beaucoup trop superficielle à mon goût). Mais ça reste percutant en effet, et certaines scènes sont assez traumatisantes à lire.
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Pour la relation d’Oural et Bengale cela fait partie de la fin trop rapide aussi. Je suis d’accord avec toi par rapport au côté superficiel, on dirait presque qu’Aurélie Wellenstein n’a pas osé aller au bout de ce qu’elle avait commencé. Mais cela reste un roman percutant et efficace
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Ça a l’air super intéressant ! 🙂
Tu donnes une bonne idée de l’aspect percutant du roman.
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C’est très intéressant en effet. C’est un sujet d’actualité.
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J’ai vraiment hâte de le lire 🙂 belle chronique !
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Merci et bonne future lecture 🙂
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Merci ! Ça devra attendre Trolls et Légendes fin avril pour que je croise Aurélie mais j’ai hâte 😊
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Quelle chance d’aller à Trolls et légendes!
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Boarf pour avoir fait les deux, les Imaginales sont largement mieux pour tout un tas de raisons 🙂 Et tu as davantage d’auteurs là-bas ! J’y vais parce que j’entre gratuitement en tant qu’autrice, sinon ça ne vaut pas spécialement le coup. Mais bon c’est mon avis !
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Il y a les concerts aussi. Mais c’est surtout que j’aimerais y aller au moins une fois. Remarque ta réponse me rassure 🙂
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Ouais c’est vrai mais les groupes qui viennent on peut les voir assez facilement ailleurs 🙂 Donc c’est vrai que le faire une fois pour dire de, je comprends mais les Imaginales valent largement mieux sur tous les plans (y’avait des concerts aussi d’ailleurs il me semble mais moins qu’à Trolls c’est vrai !)
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De toute façon c’est loin pour moi, mais j’espère arriver à y aller une fois et je te dirais comme ça 🙂
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Un roman dans l’air du temps avec sa thématique écologique. Deuxième avis très positif sur le livre, ce qui confirme que je dois me le procurer lors de Trolls&Légendes. J’avais énormément apprécier « Le Roi des Fauves », j’espère prendre autant de plaisir avec ce livre-là.
Merci pour ce retour !
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J’avais beaucoup apprécié aussi Le roi des fauves mais un peu moins les autres romans que j’ai lu de l’autrice. Pour moi, celui-ci est le plus intéressant.
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Ce bateau Playmobil !
Je suis encore tout à fait perplexe sur mon ressenti vis-à-vis de ce roman XD
Kin
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Je trouvais qu’il collait bien avec le roman. Perplexe sur quoi exactement?
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Bin je sais pas. C’est là tout le problème XD
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J’avoue que je n’avais pas aimé un opus précédent de cette auteure mais là, le synopsis a l’air vraiment intéressant.
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Je n’avais pas aimé non plus son précédent mais celui-ci est beaucoup mieux.
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et bien, pourquoi pas?
du post apocalyptique de qualité, je dis oui.
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J’aime quand tu es convaincue 🙂
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Ouch, il m’a l’air de bien gratter ce livre
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Tout à fait 😉
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[…] craqué pour le dernier roman d’Aurélie Wellenstein, Mers Mortes. La chronique élogieuse du Troll ainsi que mon goût pour les textes de cette autrice ne m’ont pas fait hésiter longtemps ! […]
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