La forêt des araignées tristes- Colin Heine

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La Forêt des araignées tristes est le premier roman de Colin Heine. Il va paraitre le 7 février dans collection Trois Souhaits d’ActuSF. Que les arachnophobes comme moi se rassurent, les araignées du titre sont assez peu présentes dans le roman. D’ailleurs la couverture, bien que très jolie, est assez éloignée du roman, tout comme le titre. Son origine vient du fait que le personnage principal est paléontologue, et cela oriente le lecteur dans une direction qui n’est pas celle finalement prise par le roman, ce qui est un peu dommage. En effet, je m’attendais plus à un roman d’aventures mâtiné de surnaturel, alors que le roman est finalement plus tourné vers l’enquête. Ce n’est pas du tout dérangeant mais il vaut mieux le savoir.

Le décor est expliqué dans le prologue, mais l’univers prend réellement vie tout au long du roman. Dans le monde dans lequel se situe le récit, une grande catastrophe a eu lieu et a recouvert le monde de vape. Les hommes ont réussi à survivre à cette nouvelle donne et à s’adapter. La vape est un brouillard dont les hommes ont su tirer parti et qu’ils utilisent comme énergie pour faire fonctionner de nombreuses machines. Cependant, cette vape peut aussi être très nuisible. Les habitants les moins bien lotis vivent au sein des nuages de vape tandis que les plus riches ont la chance d’habiter en hauteur sur de gigantesques piliers.

La société présentée n’est pas futuriste mais ressemble plus à celle du 19ème siècle, façon belle époque mais avec une touche de vapeur. Les moyens de transport au sein des villes se sont également transformés et on voyage de diverses manières: en « treum » c’est-à-dire en tram aérien ou plus exotique à dos de gargouilles. L’univers proposé par Colin Heine est ainsi riche et original. Il empreinte quelques caractéristiques de l’Europe de la fin 19ème : la situation entre la Gaule, le pays dont la capitale est Gale et où se déroule l’action, et la Germanie, est tendue. Le monde proposé par l’auteur tient bien la route et met en avant des points écologiques avec la vape qui est nocive pour l’environnement et ses habitants, mais aussi des inégalités sociales avec les conditions de vie très différentes selon la classe à laquelle on appartient.

Le roman nous plonge assez vite dans l’action et l’intrigue prend corps avec les différents protagonistes. Le souci est qu’au début du roman, les points de vue des différents personnages se multiplient un peu trop, donnant un sentiment que le récit est décousu. Et ça ne s’arrange pas vraiment par la suite quand un des personnages, une rebelle venant de Germanie, arrive environ à la moitié du roman, un peu comme un cheveu sur la soupe. Les personnages proposés sont intéressants, cependant l’aspect gênant est que le lecteur peut avoir le sentiment de ne pas du tout savoir où il va au début tant il y a de personnages suivis par chapitre, et du fait que la place de Bastien, que l’on suppose héros ou au moins personnage principal assez rapidement, passe totalement au second plan par la suite.

Les différents protagonistes sont bien construits et plaisants. Bastien de Corville est paléontologue, il est assez naïf et heureusement aidé par sa servante, Agathe qui cerne plus vite que Bastien non seulement ce qui se passe, mais aussi et les dangers auxquels Bastien est confronté. Il a pour ami Ernest, un explorateur qui va faire le lien avec les mystérieuses araignées du titre. On en suit encore d’autres personnages, d’importances diverses.

Le roman se lit bien grâce à une intrigue riche en péripéties mais tout de même assez simple. Bastien est pris par le plus grand des hasards dans un accident et se retrouve au mauvais endroit quand il ne le faut pas. Cet événement va entraîner toute une série d’incidents et le mettre en danger. On se laisse prendre au jeu mais il est dommage que l’intrigue ne soit pas plus en rapport avec l’univers proposé.

La Forêt des araignées tristes est donc une lecture agréable avec un univers foisonnant et original. Un titre et une couverture un peu plus en rapport avec l’intrigue auraient mieux servi le roman qui possède de nombreux atouts pour un premier roman.

Autres avis: Ombrebones

Chronique réalisée dans le cadre d’un Service Presse (merci encore)

foretara Auteur: Colin Heine

Éditeur : Actusf

Parution :07/02/2019

Bastien est paléontologue : sa spécialité ? Étudier les créatures étranges qui naissent de la vape, ce mystérieux brouillard aux propriétés énergétiques extraordinaires qui a recouvert le monde et menace de l’engloutir un peu plus chaque jour. Tour à tour victime d’un dramatique accident en apparence banal duquel il réchappe de justesse et témoin d’un attentat, où sa survie ne tient à nouveau qu’à un fil, il voit son destin basculer. Le voilà pris dans l’engrenage d’une affaire d’espionnage d’envergure internationale, sous les feux croisés d’une société secrète d’assassins, de brutes armées et d’une agence de détectives aux méthodes douteuses. Sans compter qu’une créature cauchemardesque, tout droit venue des Vaineterres, ces zones perdues dans un océan de vape, semble bien décidée à lui faire la peau…

 

17 commentaires

  1. Une belle chronique que voici où tu formules ton avis d’une manière plus diplomatique que moi je trouve :’) C’est vraiment dommage que les qualités du texte soient éclipsés par des maladresses d’emballage si j’ose dire (couv + résumé). Je pense que si on me l’avait vendu correctement, je l’aurai davantage apprécié.

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  2. On devait le recevoir très bientôt et je suis contente d’avoir pu lire ta chronique avant, je ne m’attendais effectivement pas forcément à ce contenu étant donné le résumé et la couverture 🙂

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  3. Et quoi il y a des araignées finalement dans cette histoires ou non ? (tu dis qu’elles sont peu présentes mais elles servent à qqchose ou bien ? )
    Cela confirme mon impression que j’ai eu en lisant Manon (OmbreBones), je crois investir dans autre chose car ça n’a pas l’air d’être mon trip. Mais quand tu décris l’ambiance et tout ça me fait terriblement penser à du Steampunk.
    Bref, une très belle chronique qui m’aide beaucoup à ne pas m’attarder outre mesure sur celui-là.

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